Balade à Saint-Jean-d’Angély et Matha en Saintonge

1. Saint-Jean-d’Angély

Saint-Jean-d’Angély est située en Charente-Maritime dans la province historique de la Saintonge. Elle est traversée par la rivière de la Boutonne et accueille un peu plus de 6 700 habitants. La ville est située sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle, à ce titre, elle est d’ailleurs classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco pour les bâtiments restants de l’abbaye royale. Occupée depuis l’époque gallo-romaine, Saint-Jean-d’Angély abrite plusieurs monuments emblématiques, des halles, de vieilles maisons à pan de bois datant du Moyen-Âge ou bien encore la tour de l’Horloge. Cette dernière a été bâtie dans le corps de ville entre 1406 et 1410 mais sa cloche date du 18ème siècle, elle servait de beffroi à un échevinage aujourd’hui disparu.

On croise le chemin de la fontaine du pilori. En 1204, le roi Philippe-Auguste permet à la ville d’exposer au pilori les voleurs et contrevenants. Ils étaient attachés par les mains et le cou les jours de marché mais les habitants n’avaient pas le droit de les insulter au risque de prendre leur place. En 1789, le régime révolutionnaire l’aboli et en 1819 est achetée la margelle du puits du château de Brizambourg, en Charente-Maritime. Elle est déplacée et réédifiée pierre par pierre au-dessus de la fontaine déjà existante.

Plusieurs activités de plein air sont possibles à Saint-Jean-d’Angély. Tout d’abord pour se détendre, le plan d’eau et sa base de loisirs vous accueillent sur les rives de la Boutonne, à l’emplacement de l’ancien port. En amont et en aval de la rivière, vous pourrez naviguer en bateau, en kayak ou bien en canoë. Pour les amateurs d’arbres, l’arboretum, situé sur le quai de Bernouet, propose de découvrir plus de 70 essences. Labellisé Jardin Remarquable, le Jardin de Pomone abrite des fruits insolites et tropicaux. Un parcours de géocaching, Tèrra Aventura, est présent à Saint-Jean-d’Angély.

2. Abbaye royale et église Saint-Jean-Baptiste

Fondée au 9ème siècle par Pépin d’Aquitaine, le petit-fils de Charlemagne, l’abbaye fut détruite par les vikings, ensuite reconstruite au 11ème siècle mais subit par la suite un incendie en 1234 lors de la guerre de Cent Ans. Reconstruite une nouvelle fois, elle fut dévastée par les Huguenots en 1568. Sa dernière reconstruction date des 17 et 18èmes siècles mais l’église abbatiale restera inachevée. Les moines bénédictins durent partir pendant la Révolution Française.

L’église abbatiale ne comporte que 2 grandes tours et une façade, le reste ne verra pas le jour. Il est actuellement possible d’y monter pour admirer la ville. L’abbaye a abrité un collège jusque dans les années 80, elle accueille aujourd’hui la médiathèque municipale, le musée numérique Micro-Folie ainsi que l’école municipale de musique. Il existe une église qui se visite, dans le prolongement des vestiges, c’est l’ancienne église provisoire.

3. Le musée des Cordeliers

Labellisé « musée de France », le musée des Cordeliers est construit à l’emplacement de l’ancien couvent des Cordeliers, le bâtiment, quant à lui, est l’ancien hôtel des sous-préfets. Le musée ouvre en 2003 et est le seul en France à retracer les expéditions Citroën en Afrique et en Asie des années 20 et 30. Lors de ma venue, l’exposition temporaire était consacrée au sport dans la ville. Dans les étages on retrouve une belle palette d’objets décoratifs des 18 et 19èmes siècles. On découvre des céramiques, des tapis, de la porcelaine ou bien encore des pendules et de la vaisselle. Plusieurs statues en pierre et en bois, dont certaines ont encore de la peinture, sont aussi visibles.

Le rez-de-chaussée accueille donc des objets issus des expéditions d’André Citroën, des parures, des objets cérémoniaux ou bien encore des tableaux. Historiquement c’est très intéressant, surtout que l’on peut voir une autochenille, un véhicule conçu pour évoluer dans les sables du Sahara. Même s’il y avait un but ethnographique, nous sommes tout de même en pleine période coloniale mais il est important d’en garder une trace pour se souvenir de ce qui a existé. Les fonds proviennent de donations de la part de 2 participants à ces expéditions, Louis Audouin-Dubreuil, second chef de mission originaire de Saint-Jean-d’Angély, et Maurice Penaud, mécanicien en chef originaire des Deux-Sèvres. Le musée est bien entretenu et gratuit, il serait dommage de s’en priver !

4. Découvrir Matha

Matha est une commune située dans le vignoble de Cognac, née de l’unification de Marestay et de Saint-Hérie en 1818, elle a donc la particularité de posséder 2 églises catholiques mais également un temple protestant. L’une des églises est un bel exemple d’art roman, l’autre est plus hétéroclite avec sa façade romane, son chœur gothique et ses vitraux d’art moderne. Matha est reconnue pour sa liqueur de cognac et d’amande, la Sève Feu de Joie, une production exclusive de la distillerie Brugerolle.

Matha est traversée par la rivière de l’Antenne et possède des tours, vestiges d’un ancien château du Moyen-Âge. Elles sont d’inspiration Renaissance, construites au 16ème siècle, un joli parc verdoyant accompagne ce châtelet d’entrée. Vous pourrez également visiter une bambouseraie aux multiples variétés, faire du golf ou faire des activités insolites au cœur du vignoble charentais au Cep Enchanté sur la commune de Macqueville. A Neuvicq-le-Château se trouve un imposant château Renaissance, on y retrouve des expositions culturelles ainsi qu’un escape game. Un parcours de géocaching, Tèrra Aventura, est présent à Matha.

5. Un tour au Jardin de Paix

Le Jardin de Paix est situé en plein centre-ville, il est en accès libre et s’étend sur 8 000 m². On y retrouve des œuvres d’art à ciel ouvert qui sont dédiées aux pratiques solidaires et à la recherche de la paix. Des peintres et sculpteurs internationaux y exposent sur des thématiques variées comme l’environnement ou bien encore les droits de l’Homme. On croise le chemin de plaques qui ont été adressées à Matha par des chefs d’Etats et des représentants de cultures du monde entier. Il est possible d’effectuer une visite individuelle guidée sur demande.

6. Où manger ?

• Saint-Jean-d’Angély » A la Rosière (confiserie) » 16 Rue des Bancs » La devanture et l’intérieur méritent déjà un arrêt. On y retrouve nombre de confiseries comme le Bois Cassé qui est une spécialité charentaise et plus particulièrement de Saint-Jean-d’Angély. Elle date du début du 20ème siècle et a été développée par M. Boutinon, un confiseur. C’est un sucre comme le berlingot, qui est travaillé au crochet puis à la main. Pour feuilleter le sucre, on étire de larges bandes jusqu’à refroidissement que l’on coupe ensuite au sécateur. Il en résulte un bonbon aéré, croustillant dont l’aspect imite des morceaux de bois flotté. Une confiserie très bonne mais qui est à consommer rapidement !

• Saint-Jean-d’Angély » Nuage des Thés (salon de thé) » 5 Rue de l’Hôtel de ville » Ce salon de thé propose des douceurs salées et sucrées ainsi que des boissons chaudes depuis 2022. On y retrouve également un grande nombre de jeux de société, les samedis des séances de jeux animées sont proposées. La déco est sympa et le personnel accueillant, on y passe un très bon moment !

7. Carnet pratique