Se balader dans le quartier d’Óbuda et sur l’île Marguerite à Budapest

L’île Marguerite

L’île Marguerite est située sur le Danube, entre Buda et Pest. Elle est considérée comme le « poumon » de la ville, elle est recouverte d’espaces verts et a été déclarée espace public en 1908. Elle est reliée à la ville par 2 ponts, au nord le Árpád híd et au sud le Margit híd. Le nom de l’île vient de Sainte-Marguerite, fille du roi Béla IV, qui y résida dans un couvent jusqu’à sa mort en 1271.

Originellement, il y avait 3 îles, l’île des Bains, l’île des Peintres et l’île des Lièvres. Elles ont été réunies lors des travaux de régulation des fleuves et rivières entrepris au 19ème siècle. Sur l’île, pas de circulation de voiture, on peut profiter en toute tranquillité de ses 100 ha entre jardin japonais, hôtel thermal réputé, piscine, plage, terrains de sport ou bien encore les ruines du couvent de Sainte-Marguerite. L’île comporte également un petit zoo.

L’île est longue de 2 km, elle se parcoure en 20 min environ à pied. On peut également prendre le petit train touristique, louer un vélo ou une voiture électrique. L’île est desservie par 2 lignes de tramways et une ligne de bus. Dès mon arrivée sur l’île, j’ai pu profiter des grands bassins avec fontaines pour me rafraîchir un peu. A intervalles réguliers, les jets d’eau s’animent et opèrent de jolies chorégraphies. Depuis l’île, on peut apercevoir le parlement ainsi que quelques immeubles anciens. Diverses installations dédiées à la détente ont été disséminées sur toute l’île, il y a même une piste qui est spécialement faite pour les coureurs car le revêtement est en matière synthétique, mois brutale que le bitume pour le squelette et les articulations.

Dans la partir nord de l’île, on peut se balader dans le jardin japonais, très agréable et calme. On y trouve un plan d’eau, mais également une belle panoplie de plantes en tout genre. De grands espaces verts sont disponibles pour buller, on peut se poser sur les pelouses, elles ne sont pas interdites. Sur l’île, il y a également une roseraie, que j’ai trouvé assez petite et moyennement fournie en différentes variétés. A l’extrémité sud de l’île, on retrouve une sculpture en bronze en forme de flamme, le Monument du Centenaire érigé en 1972, qui célèbre donc le centenaire de la réunion de Buda, Pest et Óbuda en une seule commune.

Le quartier d’Óbuda

Óbuda était une ville de marché indépendante jusqu’en 1873. Il ne reste pas beaucoup de choses d’origine, mais des maisons romanes et baroques ont été restaurées assez récemment. Le centre a été aménagé avec soins, divers restaurants et musées rendent le coin attractif. Le quartier bénéficie d’un contraste d’architectures, car les anciennes maisons et rues se retrouvent à côté de grands ensembles d’immeubles datant de l’ère communiste.

Le quartier abrite également le très populaire festival de musique Sziget, qui a lieu sur l’île Óbuda, au nord de l’île Marguerite. Ce festival a été créé en 1993 et se déroule la deuxième semaine d’Août. On y retrouve de tous les styles de musique, électro, rock ou bien encore world music et on y retrouve une cinquantaine de scènes et de chapiteaux.

En arrivant par la Fő tér (place principale), il suffit de vous diriger vers le nord. De petites maisons vous attendent, pleines de charmes avec des installations urbaines très colorées, des restaurants et des boutiques d’artisanat. En haut de la place, on retrouve un café ainsi que l’office du tourisme. Devant le bâtiment, une statue de Sinbad, le héros des nouvelles et du roman-fleuve de l’écrivain hongrois Gyula Krúdy.

Si vous tournez à droite vers Hajógyár utca, vous verrez des filles tenant des parapluies. Ces statues ont été réalisées par le grand sculpteur hongrois Imre Varga. A la sortie, au sud de la route où se trouve le tram, une église discrète pointe le bout de son nez, c’est l’église paroissiale Saint-Pierre-Saint-Paul. Elle est de confession catholique et a été construite au 18ème siècle.

Non loin des bords du Danube, on retrouve plusieurs grands immeubles juste à côté de vieilles maisons. A cette vue, je me suis questionnée sur la sécurité dans le quartier, un réflexe de francilienne probablement, car au bout de quelques mètres, j’ai pu constater qu’il n’y avait rien à craindre, tout est propre et les gens étaient très souriants et polis. Óbuda c’est aussi ce contraste entre anciens et modernes, ces immeubles datant de l’époque communiste.

A côté des immeubles, un bâtiment avec des colonnes qui rappellent une architecture typique de la Grèce Antique avec ses colonnes, c’est en fait la synagogue du quartier, des inscriptions sur la façade en hébreu confirment les faits. En allant au sud-ouest, on tombe sur un ancien amphithéâtre militaire. Il ne reste que quelques ruines, mais on distingue bien les fondations, il a été construit vers 145.

Je me suis dirigée vers la Mókus (qui veut dire écureuil) utca, une très vieille rue entourée de quelques HLM. On y retrouve des maisonnettes néoclassiques construites entre 1780 et 1840 avec des matériaux médiévaux de remploi. Cette rue donne une impression de village miniature. J’ai dégusté une très bonne limonade dans un jardin à bières du quartier.

Musée Vasarely

Je suis allée visiter le musée dédié à Victor Vasarely, un grand plasticien hongrois. Il est né en 1906 à Pécs en Autriche-Hongrie et est décédé à Paris à l’âge de 90 ans, il s’était même fait naturaliser français. Il a travaillé dans la pub, au début du musée on retrouve des dessins s’y rapportant. Il est surtout connu pour des œuvres modernes, colorées et pleines de formes, qui s’appuient sur l’optique, c’est le mouvement de l’Op’Art.

Il s’illustre donc avec de l’art abstrait géométrique. Je connaissais brièvement, mais à chaque fois que j’entend son nom, je ne peux m’empêcher de repenser au film « Les Trois Frères », si vous vous souvenez de cette scène … :). Le musée était quasi vide, un vrai bonheur. Le quartier n’est pas des plus touristiques et ce genre d’art n’est peut-être pas le plus populaire.

Ces tableaux sont hypnotiques, et certains peuvent parfois donner mal à la tête, tant cela joue avec les illusions d’optiques ou des motifs très géométriques. Ce n’est pourtant pas ma tasse de thé ce genre d’art, mais je dois dire que si c’est coloré et géométrique, je peux me laisser embarquer. De plus, je trouve toujours intéressant de voir quelques artistes du pays que l’on visite.

Le musée est sur 2 niveaux, à l’étage on retrouve le plus gros des grands tableaux colorés et géométriques. On peut même tester un casque de réalité virtuelle pour encore plus apprécier ses motifs en 3D. Plusieurs de ses tableaux se retrouvent sur les 6 côtés de l’espace virtuel, donc aussi au plafond et au sol, assez déroutant au début.

On retrouve même une grande tapisserie parmi ses œuvres plus classiques. Elle doit faire 3,50 m de haut, quand on s’en approche, on remarque un travail précis et minutieux. Entre tous ces tableaux colorés, il y a aussi des pièces plus atypiques comme ce jeu d’échec tout en verre. Le musée présente des œuvres variées sur des domaines différents, il y a de quoi se faire surprendre et se laisser entraîner dans la visite.

Conclusion

L’île Marguerite ne fait pas partie à proprement parler du quartier d’Óbuda, elle est dans le 13ème arrondissement, mais sa proximité en fait un arrêt intéressant si l’on se balade à Óbuda. Elle est grande et offre de nombreuses activités, vous pourrez facilement y passer une journée entière. J’ai aimé ce côté détente que l’on peut trouver sur l’île. Le quartier d’Óbuda a gardé un côté ancienne petite ville et réussi à cohabiter avec de grands immeubles plus récents. C’est un mix particulier qui peut ne pas plaire, ce qui explique probablement pourquoi on croise très peu de touristes dans ce secteur. Pourtant, je trouve qu’il y a beaucoup à découvrir, dénicher des street arts, trouver de vieilles maisons ou bien encore tomber sur des ruines d’un amphithéâtre militaire. Qu’avez-vous aimé dans cette balade ? Quels sont les coins que vous avez préféré ? 🙂

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