Côte du Labourd, que voir à Hendaye et aux alentours ?

1. Vidéo de présentation

2. Visiter le centre d’Hendaye

Hendaye est une ville de la côte basque, c’est un point de passage de l’ouest des Pyrénées vers l’Espagne, elle est en effet la dernière ville française avant la frontière. J’ai commencé la visite par le port de plaisance, situé au sud de la plage et au nord de la gare. La vue est très jolie, on peut donc y voir tout un tas de petits bateaux avec du relief en fond. Des promenades au bord de l’eau ont été aménagées et on peut se laisser surprendre, par moment, par des bruits assez forts. En effet, de petits avions atterrissent en face, côté espagnol à Hondarribia, on peut même voir la piste d’atterrissage en face. C’est en fait l’aéroport de San Sebastián, il en est situé à 22 km et accueille plusieurs vols commerciaux tout au long de la journée.

En remontant les divers escaliers et côtes, on arrive sur un quartier résidentiel où l’on peut voir de très belles maisons basques. Vous croiserez peut-être le chemin de celle, aux colombages verts, où est mort l’écrivain Pierre Loti. En continuant, on découvre le centre-ville d’Hendaye que j’ai trouvé vivant. Quelques commerces, la belle mairie ainsi que l’église Saint-Vincent. C’est un édifice du 17ème siècle qui possède une galerie sur 3 étages, un bel orgue ainsi qu’une voûte qui vaut le coup d’œil. Le secteur est très agréable, on a facilement envie d’y flâner encore un peu.

3. Balade vers la plage

Je me suis baladée avant d’aller dans le quartier de la plage. Je me suis garée au parking rue d’Armatonde, qui est gratuit en basse-saison. J’ai pris le sentier au nord qui mène a un beau point de vue sur Hendaye ainsi que sur les 2 jumeaux, des rochers très célèbres par ici. En prolongeant la balade, on peut croiser un bunker de la Seconde Guerre mondiale et plus loin encore il y a la pointe Sainte-Anne qui offre de très beaux panoramas. Pour découvrir le quartier de la plage retour vers l’ouest, on peut stationner sur le Boulevard de la Mer qui est payant mais possède certaines périodes de gratuité. Le secteur de la plage est situé au nord du centre-ville et du port de plaisance.

Le front de mer propose quelques immeubles, pas forcément très beaux. Depuis la plage, la plus longue du Pays Basque avec ses 3,5 km, on peut voir les 2 jumeaux. Les paysages sont très jolis, il est agréable de se poser là et de profiter de la vue. En avançant vers les bâtiments qui abritent des commerces et des restaurants, on remarque un grand hôtel qui rappelle la Belle Epoque. Autour, on peut trouver un grand nombre de restaurants, attention toutefois si vous venez en basse-saison, il n’y a pas grand chose d’ouvert. Quand on se balade dans les rues derrière le front de mer, on se rend compte qu’il y a pas mal d’immeubles datant probablement des années 70 qui sont tout en béton.

Heureusement, quand on s’enfonce encore un peu plus dans le quartier, on découvre de très belles maisons à colombages et l’église Saint-Anne qui est une belle découverte. De conception récente, elle date de 1938, on y retrouve des décorations qui contrastent avec les murs clairs ainsi que des vitraux qui baignent les lieux de lumières colorées. Pour prolonger la découverte, vous pouvez vous rendre à l’extrémité ouest d’Hendaye, au bout de la plage. On y trouve encore des commerces ainsi qu’un casino et des hôtels. Il est possible d’aller au bout de la jetée. Sur la droite, Hendaye, et sur la gauche, la rivière Bidassoa qui sépare la France de l’Espagne. De l’autre côté, c’est toujours la ville d’Hondarribia.

4. Découverte du château d’Abbadia

Le château d’Abbadia est une construction à la situation privilégiée, au bord de la mer, dans un parc sur les hauteurs d’Hendaye. Il a été construit par Eugène Viollet le Duc entre 1864 et 1884, de style néo-gothique, il est clairement inspiré des châteaux forts du Moyen-Âge. Ces lieux ont été conçus pour Antoine d’Abbadie, un savant, astronome, géographe, explorateur et linguiste. Né en 1810 à Dublin d’une mère irlandaise et d’un père basque, il sera même surnommé le Père des Basques tant il aura fait pour cette langue et cette culture.

Le château est richement décoré, on y retrouve des influences néo-gothiques mais également de l’orientalisme. En effet, Antoine d’Abbadie vécut 11 ans en Ethiopie, il en fera d’ailleurs la première cartographie. Le vestibule est un très bon exemple de cette influence, tout en haut, des peintures de scènes de vie des cultures éthiopiennes se mêlent à des boucliers et des cornes d’animaux d’Ethiopie. On visite ensuite l’observatoire, une lunette astronomique s’y trouve encore ainsi que des livres. Antoine d’Abbadie a été élu membre de l’Académie des Sciences à partir en 1867 et en devient président en 1892. A sa mort, en 1897, il lègue son château à cette dernière qui en est toujours propriétaire, l’observatoire a fonctionné jusqu’en 1975.

On pénètre ensuite dans la bibliothèque, un lieu situé au centre du château, c’était un lieu de travail et de réflexion. Une très belle pièce contenant un grand nombre de livres, dont une bonne partie est rédigée en basque et en ghez, une langue liturgique éthiopienne. Des machines à calculer sont exposées sur la table centrale, ce sont de très belles pièces historiques. Sur les poutres de la pièce, on trouve des inscriptions dans différentes langues, cela sera le cas pour quasiment toutes les pièces du château. On retrouve des inscriptions en anglais, en allemand ou bien encore en arabe.

On passe ensuite par la chambre de Virginie d’Abbadie, son épouse. Elle avait un caractère très affirmé pour l’époque, elle l’accompagnait dans presque tous ces voyages et a grandement contribué à la décoration du château. Elle avait demandé à ce qu’on lui construise un balcon donnant directement sur la chapelle, c’est une demande assez atypique. De pièce en pièce, on est hypnotisé par les décorations, les formes et les couleurs.

Le salon d’honneur, une salle circulaire, ne fait pas exception à la règle. On y retrouve les monogrammes A et V, pour Antoine et Virginie. La visite se termine par la chapelle, une merveille qui porte la marque du célèbre architecte Edmond Duthoit. On y retrouve des inspirations siciliennes et orientales ainsi qu’une charpente avec des arcs qui supportent un plafond de bois peint. Le format de la chapelle peut paraître surdimensionné pour 2 personnes, mais elle a en fait été construite, dès l’origine, pour accueillir les fermiers du domaine. En dessous de l’autel se trouve une crypte qui comporte les tombes d’Antoine et Virginie d’Abbadie.

Il y a encore tant de choses à dire sur ce château, mais je vous laisse le soin de les découvrir par vous-même, comme ces mystérieux trous dans certains murs de l’édifice par exemple. Je vous conseille fortement d’opter pour la visite guidée, elle apporte un vrai plus, la réservation est obligatoire. Le château est ouvert presque toute l’année, on retrouve des consignes gratuites pour les sacs à l’accueil ainsi que des toilettes. Le parking se trouve à 10 min à pied à l’est, il n’en existe pas au pied du château mais la route bénéficie de trottoirs. Pour prolonger la balade, déambulez dans le parc, observez le mont de la Rhune ou bien encore allez jusqu’à la pointe Sainte-Anne.

5. L’église Saint-Vincent à Urrugne

Urrugne est une commune prise entre Hendaye et Saint-Jean-de-Luz, elle compte un peu plus de 10 500 habitants. C’est la commune la plus étendue du Pays Basque, je me suis concentrée ici sur son centre-ville, typique du secteur avec sa mairie, son fronton et son église. Cette dernière mérite un arrêt, elle accueille de beaux volumes et un très bel orgue, elle est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1925. Un lieu de culte existait dès le 10ème siècle, mais la version que l’on connait aujourd’hui date du 16ème siècle. L’église Saint-Vincent a été construite dans le style Renaissance et subit également l’influence de l’architecture culturelle de la région espagnole de Guipuscoa, où se trouve San Sebastián.

L’édifice possède un clocher-porche qui comporte un cadran solaire. Quand on pénètre à l’intérieur, on est tout de suite attiré par les couleurs. Entre le rouge du chœur ou le turquoise de la voûte, on est servi. Le chœur est décoré de tapisseries des moines de Belloc mais ce qui m’a fait venir ici, c’est aussi l’orgue. Il n’a été ajouté seulement qu’en 2009, il est très récent mais quelle belle construction atypique pleine de détails. La voûte turquoise ainsi que les galeries en bois le subliment.

Si vous souhaitez vous balader dans Urrugne, vous aurez le choix. Depuis le centre du village, vous pourrez accéder à la chapelle Notre Dame de Socorri située en haut d’une colline. Fondée au début du 17ème siècle, c’est un lieu de pèlerinage où l’on peut demander la réalisation d’un vœu. Au nord, vous pourrez vous balader sur la corniche basque, avec ses hautes falaises de flysch, un type de dépôt sédimentaire qui alterne entre grès et marnes. Certaines années, il est possible d’y observer une vague géante, la Belharra, qui peut mesurer 20 mètres de haut. Cette vague attire de nombreux surfeurs et est la réunion de conditions météorologiques particulières ainsi que de la forme du plateau sous-marin à cet endroit.

Si vous êtes plutôt randonnées, rendez-vous vers le quartier d’Olhette, où l’on se retrouve au pied des montagnes. Au sud, en franchissant la rivière Bidassoa via un pont, vous vous retrouverez en Espagne, sur la commune de Behobia. Pour les amoureux de vieilles pierres, le château d’Urtubie vous accueille pour des visites ou un escape game. Il date du 14ème siècle et abrite également un hôtel et un jardin à l’anglaise.

6. Où manger ?

• Hendaye » Crêperie La Complète (restaurant) » 20 Avenue des Mimosas » Cette simple petite crêperie permet de faire un arrêt gourmande dans le quartier de la plage à Hendaye. L’accueil est chaleureux, les crêpes sont bonnes, surtout les sucrées. On y trouve une formule avec un prix resserré pour les petits budgets !

7. Carnet pratique