Idées balades en Gironde et à Bordeaux, entre sites naturels et patrimoine

Je vous propose une balade dans le département de la Gironde (33) situé dans la région de la Nouvelle-Aquitaine. J’ai pas mal bougé dans le département durant ce séjour, j’ai pu voir différents types de paysages, que cela soit la mer ou l’intérieur des terres, le secteur est très varié en tout cas. Je vous emmène à Blaye, Saint-Emilion, Bordeaux et sur la dune du Pilat ! Mon hébergement se trouvait à Tauriac, au château les Eyquems, avec plusieurs jolies chambres d’hôtes et un petit déjeuner copieux et délicieux, alors en route ! 🙂

Citadelle de Blaye

La citadelle de Blaye a été construite entre 1685 et 1689, c’est un complexe militaire de 38 ha qui avait pour but le contrôle de la navigation sur l’estuaire de la Gironde. C’est l’architecte militaire François Ferry qui en est l’auteur, la citadelle a également été réalisée sous la supervision de Vauban. Elle fait d’ailleurs partie d’un des 12 sites intégrés au réseau des sites majeurs de Vauban depuis 2008 mais elle est aussi classée aux Monuments Historiques depuis 2009. La citadelle forme un vaste ensemble fortifié avec des courtines (muraille reliant 2 tours), 4 bastions et 3 demi-lunes.

L’intérieur est conçu comme une véritable caserne s’articulant autour d’une place d’armes, d’un couvent qui abritait autrefois des religieux de l’ordre des Minimes et de plusieurs casernements destinés au logement des troupes. La citadelle est complétée par le fort Pâté (sur l’île du même nom, au centre de l’estuaire) et par le fort Médoc situé sur la rive opposée de la Gironde, l’ensemble s’appelle “verrou de l’estuaire”.

Dans l’enceinte de la citadelle, vous retrouverez quelques petits commerces d’artisanat local ainsi que quelques bars avec des rafraîchissements bienvenus si vous faites la visite en été comme moi. L’accès à la citadelle est payant et peut se faire en visite libre ou si vous préférez plus d’explications, en visite guidée.

Saint-Emilion

Prochaine étape, la ville de Saint-Emilion, ville connue grâce à son vin bien évidemment. C’est une superbe cité médiévale juchée sur des coteaux, entre vignes et cours d’eau, elle est classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1999. Divers bâtiments historiques se trouveront sur votre chemin, et il y a le choix. Ermitage, église monolithique, église collégiale (et le cloître des cordeliers), palais des Archevêques et restes de fortifications sont de la partie.

Vous pourrez vous perdre dans les ruelles tortueuses (les tertres) et profiter des vieilles maisons sur les placettes ombragées. Le vin est au cœur de l’histoire de la ville, il y a beaucoup de vignes aux alentours, mais la gastronomie n’est pas en reste, vous pourrez y déguster des macarons, des pâtés et des foies gras (pas tout en même temps, ça risque d’être étrange !).

Basilique Saint-Michel à Bordeaux

La basilique Saint-Michel est un des premiers lieux que j’ai visité à Bordeaux et j’en garde un très bon souvenir. Elle se trouve non loin du célèbre pont de Pierre que l’on voit très souvent sur les cartes postales et sur le net, c’est vrai qu’il est plutôt pas mal. Il est long de 487 m et enjambe la Garonne. Construit entre 1810 et 1822 sur ordre de Napoléon Ier, sa largeur initiale est de 16,60 mètres mais il fût élargit en 1954 pour atteindre 19 mètres.

La construction de la basilique s’étale du 14ème au 16ème siècle dans le style gothique flamboyant. Sa particularité est d’être dotée d’un clocher indépendant du sanctuaire. Il est d’ailleurs le plus haut du Midi de la France avec ses 114 mètres et est le 2ème plus haut de France derrière la flèche de la cathédrale de Strasbourg. Sa base conserve une crypte qui servit longtemps d’ossuaire puis de lieu d’exposition de “momies” exhumées au 19ème siècle lors de l’aménagement de la place Meynard, ancien cimetière paroissial, elles seront de nouveau inhumées en 1979.

La basilique est classée Monument Historique en 1846 et inscrite à la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco en 1998. En juin 1940, un bombardement souffle une partie des ses vitraux, lesquels sont remplacés après le conflit par des verrières modernistes qui sont l’œuvre de Max Ingrand et pour les chapelles du déambulatoire c’est Jean-Henri Couturat qui les réalise.

J’aime beaucoup ces vitraux modernes, cela change de ce que l’on retrouve habituellement dans les églises, c’est plaisant de voir un autre style artistique et il y a sûrement encore d’autres manières de faire. En sortant de la basilique, un peu plus au nord, je suis tombée sur la Porte de Bourgogne, une arche en pierre de style roman érigée dans les années 1750 afin de marquer l’entrée symbolique de la ville.

Place de la Bourse

La place de la Bourse est une célèbre place de Bordeaux, si vous vous rendez dans la ville, vous devriez vous y retrouver à un moment ou à un autre. Réalisée entre 1730 et 1755, c’est la première place ouverte d’Europe, elle est bordée par 2 pavillons symétriques, le Palais de la Bourse et l’Hôtel des Douanes. Ces 2 édifices conservent toujours leur fonction initiale de chambre de commerce et d’administration des douanes.

Au centre, vous retrouverez la fontaine des Trois Grâces qui fait le bonheur des touristes. En face de la place, de l’autre côté de la route, un autre endroit prisé des touristes (mais de quelques bordelais j’imagine aussi), le miroir d’eau. C’est une pièce d’eau peu profonde reflétant la place de la Bourse ainsi que les quais de Bordeaux. Il fonctionne depuis 2006 et présente une superficie de 3 450 m² ainsi qu’un réservoir souterrain de 800 m² ce qui en fait le plus grand du monde. Le système permet de faire apparaître, alternativement, un effet miroir avec 2 cm d’eau sur une dalle en granit et un effet brouillard pouvant atteindre jusqu’à 2 mètres de haut. Vous ne le verrez pas fonctionner en hiver, cela pour éviter le gel au système de tuyauterie. Aux fortes chaleurs c’est très plaisant, et le soir venu, les reflets sont superbes.

Si vous souhaitez faire un crochet au sud, vous pourrez voir la Grosse Cloche, c’est le beffroi de l’ancien hôtel de ville. La porte et les tours sont classées au titre des Monuments Historiques depuis 1886. C’est un des rares monuments conservés de la période du Moyen-Âge, elle a été restaurée en 2016. La Grosse Cloche a été édifiée sur les restes de l’ancienne porte datant du 13ème siècle.

Place de la Comédie

Je continue ma remontée vers le nord avec la place de la Comédie qui abrite le Grand Théâtre et le Grand Hôtel de Bordeaux. Ils se font d’ailleurs face, de part et d’autre de la place. Le Grand Théâtre, commandé par le maréchal de Richelieu, a été inauguré en 1780 et il est classé Monument Historique depuis 1899. Hommage au style de l’Antiquité avec ses grandes colonnes, il s’inscrit dans un style néo-classique. Sa capacité de 1 100 places est un exemple parfait de théâtre à l’italienne. Il est aujourd’hui le siège de l’Opéra national de Bordeaux qui y programme sa saison lyrique et les représentations du ballet de l’opéra.

Le Grand Hôtel de Bordeaux est un hôtel de luxe créé en 1776, son style néo-classique s’accorde donc bien avec le Grand Théâtre. De nos jours, on y retrouve également un spa, une brasserie ou bien encore un restaurant gastronomique. L’hôtel comporte 130 chambres dont 45 suites, le spa, au 5ème étage est accessible également à la clientèle extérieure. La place est très vivante et les éclairages le soir embellissent encore plus les bâtiments.

Monument aux Girondins

Pour terminer, remontons au nord, pour arriver sur la place des Quinconces où se trouve le monument aux Girondins. C’est une colonne commémorative, érigée entre 1894 et 1902 à la mémoire des députés girondins victimes de la Terreur. Il est classé au titre des Monuments Historiques depuis 2011, la colonne est haute de 54 mètres. On y retrouve également une fontaine, avec 2 bassins, ornés de chevaux et un char.

Tout en haut de la colonne, une statue en bronze de la Liberté brisant ses chaînes. La fontaine est très rafraîchissante en été, les gens n’hésitent pas à y faire tremper leurs pieds. Un petit bonus pour la fin, une vue sur la rive que j’ai arpenté dans cet article, juste après que le soleil soit passé derrière les bâtiments, les couleurs du ciel se reflétant dans la Garonne.

Dune du Pilat

La dune du Pilat, située à l’entrée du bassin d’Arcachon, est la plus haute dune d’Europe avec ses 106,60 mètres (2018), mais cela varie légèrement chaque année. Elle est située sur la localité de Pyla-sur-Mer qui appartient à la ville de la Teste-de-Buch. La dune se trouve en bordure du massif forestier des Landes de Gascogne qu’elle grignote une petit peu plus chaque année. Côté mer, elle se situe sur la côte d’argent et fait 2,9 km du nord au sud, voici une photo issue de Wikipédia d’une vue aérienne de la dune pour vous rendre compte de ses dimensions et volumes.

D’est en ouest, elle s’étend sur 616 m et contient 550 millions de m² de sable. Les déplacements de la dune sont constants et étudiés par les scientifiques. Côté est, elle gagne du terrain sur la forêt à une vitesse d’1 à 5 mètres par an. Le littoral nord de la dune est soumis à une forte érosion, notamment lors des tempêtes hivernales, à l’inverse, au sud, l’érosion est faible voire quasi nulle, en particulier ces dernières années. La dune est dissymétrique, côté mer, la pente est douce, de l’ordre de 5 à 20° alors qu’à l’ouest, côté forêt, on retrouve des pentes entre 30 et 40°.

Quand on arrive par là, on peut constater qu’un escalier a été installé mais franchement, je ne vous le conseille pas, les marches sont très glissantes vu qu’il y a du sable dessus, l’escalier n’est même pas fait dans une matière antidérapante. Il vaut mieux prendre son temps et monter directement sur le flanc de la dune. Vous trouverez un parking pour les voitures, qui est payant, cela contribue à la préservation du site qui est classé. L’accès à la dune est gratuit pour les piétonsvélos et les transports en commun.

J’ai fait la visite par 35°C, étant en vacances pour une courte durée dans le secteur, je n’ai pu choisir la période de la visite, mais je vous conseille de ne pas y aller en été lors de fortes chaleurs, déjà il y a trop de monde, et puis effectuer la montée en plein soleil par cette température, c’est assez sportif, et c’est la frileuse de service qui vous dit ça ! Une fois en haut de la dune, la vue est magnifique, bien évidemment, voir la mer est toujours un beau moment quand on n’habite pas à côté, et puis on a vu sur le banc d’Arguin au loin qui est un élément connecté à la dune, mais voir, côté forêt, des arbres à moitié ensevelis m’a captivée.

On ne voit pas ça tous les jours, la relation entre la dune et le massif forestier est intrigante, si cet aspect vous intéresse, sachez qu’il y a quelques sentiers de randonnée qui passent dans la forêt, cela doit être super, je n’ai pas eu le temps, mais la prochaine fois que j’y retourne, je me baladerai en forêt. La dune du Pilat est un des sites naturels les plus visités de France avec la baie du Mont Saint-Michel avec près de 2 millions de visiteurs par an mais elle n’en demeure pas moins un espace naturel fragile.

Conclusion

Le séjour dans ce secteur a été très agréable, je n’y étais encore jamais allée. J’ai découvert un département avec un riche patrimoine viticole mais également architectural. Les paysages sont variés et pour certains très surprenants comme la dune du Pilat. J’ai beaucoup aimé la cité médiévale de Saint-Emilion, elle est très bien conservée. La citadelle de Blaye est imposante, c’est un très bel ouvrage et la vue sur l’estuaire de la Gironde est impressionnante. La région mérite d’être visitée à la basse saison je pense, l’été il y a beaucoup de monde et il peut faire parfois assez chaud. Connaissez-vous cette région ? Qu’en pensez-vous ? Quels sont vos coins préférés ? 🙂

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