Début décembre, nous avons été sur Lille, on avait envie de bouger un peu de l’Ile de France. J’y étais déjà allée il y a bien 15 ans au moins, mais à part la Grand Place, je n’avais pas vu grand chose, c’était donc une (re)découverte pour moi. Nous y sommes restés le temps d’un week-end, nous y avons dormi une nuit et nous y sommes allés en train et sur place nous nous sommes déplacés à pieds et en métro. Cet article rentre donc tout naturellement dans le thème “Escapade, #teamsansvoiture” proposé par Malicia du site Un pied dans les nuages dans le cadre du rendez-vous #EnFranceAussi, un collectif de blogueurs qui fait la promotion de la France. Cet article est le premier, un autre suivra. Aujourd’hui, nous allons surtout nous concentrer sur le centre de la ville. C’est parti !

La petite histoire

Pour commencer, situons la ville. Lille est une grande ville du nord du pays, elle fait partie de la région des Hauts de France. Elle compte plus de 232 000 habitants et fait partie de la Métropole Européenne de Lille avec notamment Roubaix, Tourcoing, Villeneuve d’Ascq et 86 autres communes, ce qui monte le chiffre à un peu plus d’un million d’habitants, ce n’est pas rien ! Son ancien nom est “l’isle”, qui proviendrait de sa localisation sur une île des marécages de la vallée de la Deûle où elle a été fondée. Ce fût une ville de garnison (elle possède une grande citadelle), Lille a connu une histoire mouvementée du Moyen-Âge à la Révolution Française. Elle aurait le titre de ville la plus assiégée de France, elle a appartenu successivement au comté de Flandre, au royaume de France, à l’Etat bourguignon, au Saint-Empire romain germanique et aux Pays-Bas espagnols avant d’être définitivement reprise par la France sous Louis XIV au terme de la guerre de succession d’Espagne. Elle est encore assiégée en 1792 lors de la guerre franco-autrichienne et a été très fortement touchée par les 2 guerres mondiales au cours desquelles elle est occupée et en partie détruite. A Lille, il y eut beaucoup d’industries textiles et mécaniques et la ville retrouva un second souffle à partir des années 80/90 avec notamment la construction du quartier d’affaires d’Euralille en 1988 (aujourd’hui 3ème derrière La Défense et Part-Dieu). Le TGV fait son arrivée en 1993, l’Eurostar en 1994 et la ville est célèbre pour sa Grande Braderie qui a lieu chaque année en septembre. On retrouve également un très gros pôle étudiant et universitaire, la ville est aussi classée “Ville d’Art et d’Histoire” en 2004 et cette même année, elle fût désignée capitale européenne de la culture. Bref, cette grande ville, avec un centre à taille humaine à beaucoup à nous offrir dans de nombreux domaines :

Nous arrivons le matin en TGV par la gare de Lille Europe [1], à côté du centre commercial d’Euralille, le trajet dure généralement entre 1h05 et 1h10 depuis Paris, ce qui rend cette ville très accessible pour l’Ile de France. Sinon depuis Lyon c’est environ 3h, depuis Marseille c’est 4h30/5h et depuis Bordeaux on est à 4h40 en moyenne mais avec une correspondance obligatoire. Notre hébergement se trouve plus au nord dans le Vieux Lille [H], nous nous y dirigeons pour y déposer nos valises. Il faut marcher environ 15 min car il n’y a pas de métro dans le Vieux Lille. Nous passons devant la gare de Lille Flandres, vraiment toute proche de la gare de Lille Europe. Sur le chemin, on croise le Tripostal, un ancien bâtiment de La Poste qui était destiné, comme son nom actuel l’indique encore, au tri du courrier. Il était voué à la destruction, mais a été sauvé par les festivités de Lille 2004, il sert maintenant de lieu d’expositions et accueille également une salle de spectacle, le tout sur 6 000 m² et 3 niveaux. Lors de notre passage, ce n’était pas ouvert, de toute façon je n’avais pas regardé la programmation avant de partir et notre planning était déjà bien chargé, mais pour une future visite, cela peut tout à fait être envisagé :

Sur la place de la gare, on retrouve plusieurs maisons côte à côté toutes en hauteur. On passe par la rue Faidherbe, un beau bâtiment abritant un Monop’ fait l’angle avec la rue des Ponts de Comines. En continuant sur la rue Faidherbe, vous pourrez voir au bout la Chambre de Commerce et d’Industrie du Grand Lille reconnaissable à son joli beffroi. Juste à côté, on retrouve l’Opéra de Lille, d’inspiration néo classique, il a été construit de 1907 à 1913 mais a été officiellement inauguré en 1923. Fermé pour rénovation en 1998, il a rouvert fin 2003 pour Lille 2004. Il a une capacité de 1 138 places et est classé au titre des Monuments Historiques depuis 1999 :

A quelques pas, au bout de la rue des Manneliers, on tombe sur la célèbre Grand Place [2] ou place du Général de Gaulle, il faut descendre à la station de métro Rihour (ligne 1). On y retrouve diverses manifestations et marchés, c’est également le cœur de la Braderie de Lille. Sur la photo de gauche, on croise le chemin de la colonne de la Déesse (façon de parler, la statue ne se déplace pas ! :p). Elle trône là depuis 1845 pour commémorer la résistance de la ville au siège autrichien de 1792. Sur la photo en haut à droite, au fond à droite, on peut observer un imposant bâtiment, c’est la Vieille Bourse, construite en 1653 (la ville est espagnole à cette période), c’est un des plus célèbres bâtiments de la ville, classé Monument Historique en 1923. Parmi les autres bâtiments remarquables de cette place, il y a celui du journal “la Voix du Nord” ou bien encore celui du Théâtre du Nord (ancienne Grande Garde) :

La balade dans le Vieux Lille est un pur régal, plein de mignonnes petites rues et de maisons anciennes ou moins pour certaines mais qui ont tout autant de charme. Le Vieux Lille est donc un quartier au nord de la ville, c’est celui qui est le plus riche en constructions datant d’avant le 19ème siècle. On y retrouve des rues pavées et quelques traces des canaux qui sillonnaient la ville ces derniers siècles. Jusque dans les années 80, le quartier abrite principalement des immigrés. Sa situation isolée du reste de la modernisation de la ville à faire partir les personnes aux revenus plutôt aisés. Le quartier a même échappé à un projet de voie rapide qui aurait du le traverser, heureusement, il n’en fût rien. Depuis Pierre Mauroy (un ancien maire), le quartier est même valorisé et restauré. Aujourd’hui, le quartier est dynamique, jeune avec pas mal de boutiques et de bars. Les prix de l’immobilier se sont mis à grimper et les populations qui y vivent ne sont encore plus les mêmes qu’il y a quelques décennies. Notre hébergement était rue Saint-André, dans un vieil immeuble, c’était très sympa. Le dimanche matin, nous avons pris notre petit déjeuner au Gastama Hostel, une auberge de jeunesse à quelques rues. On pouvait y manger sans avoir de chambre chez eux, tout était frais, de la boulangerie d’à côté pour le pain et les viennoiseries, on s’est régalé :

Au nord de la Grand Place, on découvre une église assez surprenante surtout de part sa façade, pour le reste elle est de style néo-gothique. La cathédrale Notre-Dame de la Treille [3] a une histoire mouvementée, sa construction débute en 1856 pour se terminer en 1999. Il y eut tout d’abord des problèmes liés à la nationalité du premier architecte (un anglais anglican, ça n’était pas très bien vu à l’époque), puis des soucis de financements. Les travaux sont réalisés par tranche sous la direction de plusieurs générations d’architectes. Elle s’achève donc en 1999 par la pose de cette façade atypique, très moderne. Avant cela, la façade était constituée d’un mur fait de bois et de briques. Elle est maintenant constituée de pierres de Soignies agrafées à une structure métallique (le tout ayant été optimisé par les ingénieurs de l’entreprise Eiffel (ou Eiffage actuellement)). L’intérieur de la cathédrale est plus conventionnel :

Derrière la cathédrale, il y a une petite place pavée où l’on trouve, plus au fond, de petites maisons très colorées, on se croirait presque dans le sud de la France. En continuant par le passage Notre-Dame de la Treille, on débouche sur la rue de la Monnaie [4], une des plus anciennes de la ville. On peut voir des vestiges (de couleur orange foncé), ce sont ceux du moulin Saint-Pierre (1649). Si vous êtes en quête d’un bon petit estaminet (brasseries et tavernes typiques du nord), vous pourrez en trouver plein dans la rue de Gand [5], au nord-est de la rue de la Monnaie. Ils sont un peu plus authentiques que ceux vers la Grand Place. Le samedi soir, nous avons opté pour l’estaminet “Au Soyeux”, ce n’est pas un premier choix, mais tous les autres étaient complets dès 20h. Finalement, on n’a pas du tout été déçu, l’accueil était très sympa et la nourriture très bonne :

En revenant vers la rue de la Monnaie, à côté des vestiges du moulin Saint-Pierre, il y a une jolie petite place qui s’appelle l’îlot Comtesse. Tout autour, plein de maisons en briques rouges mais surtout l’ancien hospice Comtesse (non visible sur la photo, il est dans mon dos) qui a donné son nom au secteur. Les bâtiments datent principalement du 18ème siècle mais sa construction fut décidée par Jeanne de Constantinople, comtesse de Flandre, en 1237. Il abrite actuellement un musée d’ethnographie et de folklore. En revenant vers la mairie, près de l’Office de Tourisme, on peut remarquer ce monument aux morts. Il symbolise les destructions et les souffrances subies par Lille durant la Première Guerre Mondiale. Le bâtiment derrière lui (qu’il cache un peu) est ce qui reste du palais lillois des ducs de Valois-Bourgogne. Petit détour au sud, dans la rue de Fleurus, pour admirer la Maison Coilliot [6]. Elle a été réalisée de 1898 à 1900 par l’architecte Hector Guimard dans le style Art Nouveau. Si vous avez la flemme de marcher (ça arrive, je ne vous en tiendrai pas rigueur :p), la station de métro la plus proche est “République – Beaux arts” sur la ligne 1. Louis Coilliot est entrepreneur en céramiques et souhaite lancer le procédé de la lave émaillée. Il croise Hector Guimard dans une exposition et lui demande d’ériger une façade qui servirait de vitrine à son activité. Actuellement, on y trouve la boutique d’un opticien :

Comme nous y sommes allés début décembre, il y avait tout un tas de décorations de Noël. La Grand Place n’y fait pas exception bien évidemment, on retrouve même une grande roue installée en son centre et bon nombre de façades ont été illuminées. Près de la station de métro Rihour, on retrouve également un marché de Noël, je l’ai trouvé petit et commercial :

Le dimanche matin, un peu plus tôt, la pluie étant passée par là, les pavés étaient très brillants (et donc photogéniques !). Nos pieds nous portent jusque dans la rue d’Esquermoise, une grande rue commerçante, jusqu’à la boutique de la maison Meert. C’est une entreprise de pâtisserie fondée en 1660 à Lille, l’une des plus anciennes au monde encore en activité. Elle est également renommée pour ses confiseries, nous n’avons pas résisté à leurs fameuses gaufres fourrées. Les traditionnelles sont à la vanille, elles sont de forme allongée et elles sont vraiment très bonnes. Si vous souhaitez en ramener à vos amis et votre famille, ne tardez pas trop, cela ne se garde pas très longtemps, passé 2 ou 3 jours, c’est moins bon. La boutique actuelle, superbe à l’intérieur, date de 1839. A l’arrière, il y a un salon de thé, qui a été ajouté en 1909 et un second vers 1930 :

Pour le début d’après-midi, le dimanche, nous décidons de visiter le beffroi de l’hôtel de ville [7]. En chemin, nous effectuons une pause technique appelée également “déjeuner” (!). Le petit restaurant “Gorilla” nous accueille. Ils servent de la nourriture fraîche et naturelle, on y retrouve des bruschettas, des soupes ou bien encore des pâtes avec la possibilité d’ajouter à la carte certains ingrédients comme de la salade, des olives et pourquoi pas des pignons de pin. Nous avons dû être déplacé d’une table vers une autre mais les propriétaires ont été très commerçants. La nourriture est très bonne, si vous passez vers la rue Pierre Mauroy, n’hésitez pas. Au centre de la place Simon Vollant, trône fièrement la Porte de Paris (ou porte des malades), c’est une porte de la ville reconstruite à la fin du 18ème siècle en arc de triomphe pour célébrer les victoires de Louis XIV. Elle est classée monument historique en 1875. Arrivés au pied du beffroi, nous nous attendions à voir pas mal de gens, car vers la Grand Place, il y avait pas mal de monde, eh bien non, nous étions les 2 seuls à se présenter devant la porte d’entrée. Le beffroi de l’hôtel de ville est inauguré en 1932 et est le plus haut beffroi civil d’Europe. L’ancien hôtel de ville a été détruit durant la Première Guerre Mondiale, le beffroi est accolé à l’actuel hôtel de ville. Pour des raisons de disponibilités foncières et politiques, le bâtiment a été construit dans l’ancien quartier de Saint-Sauveur, légèrement au sud du centre-ville de l’époque. La station de métro la plus proche est “Mairie de Lille” sur la ligne 2. Il culmine à 104 m et dispose d’un ascenseur en son centre pour les moins courageux. Nous avons opté pour une montée à pieds et une descente en ascenseur. Nous avons pu prendre de la hauteur en douceur, observant à chaque étage les changements de points de vue sur la ville. On peut voir le quartier d’Euralille très clairement et le reste de la ville mais on a aussi une vue bien plus au loin sur toute la région :

Carnet pratique

Euralille | 100 Avenue Willy Brandt – 59777 Lille | Site

Tripostal | Avenue Willy Brandt – 59000 Lille | Site

Grand Place | Place Charles de Gaulle – 59800 Lille

Cathédrale Notre-Dame de la Treille | Place Gilleson – 59800 Lille | Site

Au Soyeux | 48 Rue de Grand – 59000 Lille | Site

Maison Coilliot | 14 rue de Fleurus – 59000 Lille

Meert | 27 Rue d’Esquermoise – 59000 Lille | Site

Beffroi de l’Hôtel de Ville | Rue Roger Sallengro – 59000 Lille | Site

Gorilla | 72-74 Rue Pierre Mauroy (ancienne Rue de Paris) – 59000 Lille | Site

Le centre-ville de Lille et notamment le Vieux Lille est magnifique. On peut y rester un certain temps, que cela soit à découvrir de petites boutiques, observer les vieilles façades ou bien encore dénicher des restaurants et des bars. La Grand Place fait toujours son petit effet, tellement de bâtiments historiques à voir. J’ai beaucoup aimé y retourner, d’autant plus que cette fois-ci, j’ai vraiment plus visité. On peut y aller sans voiture et tout faire sur place également sans voiture, c’est une ville qui a un réseau de transports simple mais efficace ! Je vous donne rendez-vous bientôt pour la suite de la balade ! 🙂

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Anne LANDOIS-FAVRET

Auteur de ce blog et photographe, je vous emmène à la découverte de destinations plus ou moins lointaines, en France et en Europe. Je vous partage mes coups de cœur et mes balades. J'apprécie les street arts et l'architecture. N'hésitez pas à me solliciter si vous avez des projets de voyages, de partenariat ou tout simplement me poser des questions ! :)
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