Nous voilà maintenant dans la 2ème partie consacrée à notre journée sur Saint-Quentin dans l’Aisne. Vous pouvez faire une séance de rattrapage par ici. Cette ville a un très grand patrimoine Art Déco, si vous aimez ça, je vous conseille vivement d’y aller ! Dans cet article, nous allons visiter l’hôtel de ville [1] et plus particulièrement la salle du conseil municipal, nous passerons ensuite par la Criée Municipale [2], le Carillon [3], un petit retour vers la place de l’hôtel de ville [4], un petit crochet par la basilique [5], un gros crochet vers le conservatoire de musique et de théâtre [6] et pour finir, nous allons pouvoir admirer de nuit le superbe théâtre [7] sur la place de l’hôtel de ville. La dernière étape [8] est consacrée à un salon de thé à ne pas rater. Le menu est un peu chargé, alors démarrons tout de suite :

Juste à côté de l’office du tourisme se trouve l’hôtel de ville. Nous étions samedi et l’après-midi c’était fermé. Enfin, pour le public, mais pas pour les gens qui ont un audioguide. Nous avons pu y aller vers 14h et quelques, nous nous sommes présentés à l’entrée de service, nous avons sonné à l’interphone et indiqué que nous avions un audioguide et on nous a ouvert. Normalement, on peut se balader à l’étage seul, mais nous avons eu le droit d’avoir une visite personnalisée grâce au monsieur qui faisait la sécurité qui avait fait guide il y a quelques années :

Arcades
La première salle que nous visitons est celle des mariages. Elle date plutôt du Moyen-Âge et on y retrouve le siège où s’installe le maire (ou peut-être aussi un adjoint parfois) pour signer les documents officiels. On nous a expliqué que la mairie de Saint-Quentin est très prisée pour les mariages, en effet le bâtiment n’est quand même pas trop moche (!) :

Ici, nous nous trouvons dans la salle d’attente des mariages, comme je le vous disais, beaucoup de mariages se déroulent ici, et très vite, la place manque, cette salle a donc été aménagée pour faire patienter les futurs mariés :

L’attente
Quand on lève le nez dans la salle des mariages et la salle d’attente, on remarque un plafond assez particulier, en bateau inversé. On y retrouve également des têtes sculptées qui représentent divers personnages qui ont contribué à améliorer et embellir la ville. Le vitrail à droite, celui dans la forme de coeur, est un vestige de ce qui reste de l’hôtel de ville d’origine. En effet, entre les bombardements et l’occupation du bâtiment par les allemands, il ne restait plus grand chose au sortir de la guerre :
Dans le couloir de l’étage, on peut voir de très belles lampes Art Déco. On peut également voir de belles boiseries où il est écrit, en style Art Déco, les noms des pièces, comme par exemple pour la salle de presse :

On passe maintenant à la salle du conseil municipal. C’est l’unique salle de conseil municipal en style Art Déco en France. Je dois dire que je suis restée scotchée, c’est tout simplement magnifique et très inattendu pour cette utilisation. Elle est l’oeuvre de l’architecte Louis Guindez, ce projet est élaboré dès octobre 1924, à l’exception du mobilier et des luminaires plutôt de 1925. Sur la photo de gauche, en haut, on peut apercevoir une balustrade, c’est ici que se mettent les journalistes et visiteurs qui assistent aux conseils municipaux, c’est l’ancienne tribune de presse. Le garde-corps est réalisé par Louis Guindez également, elle présente un juste dosage entre courbes et formes géométriques :
Au-dessus de l’estrade où siège le maire, on retrouve une frise sculptée Art Déco. Cette Marianne est signée du sculpteur Alphonse Emile Rivet, elle est représentative des réalisations durant les Années Folles. Son visage, vu de face, se détache d’un soleil rayonnant, symbole de l’aube d’un nouveau jour :

Liberté, Egalité, Art Déco
Les murs de la salle sont constitués d’un lambris rythmé par 41 panneaux en palissandre et chêne de Hongrie réalisés par l’ébéniste-menuisier du cru E. Boussu. Ils ne sont pas spécifiques de l’Art Déco, mais on peut y retrouver les outils de différents corps de métiers ou les attributs de diverses formes artistiques. On retrouve également ce porte-manteaux en fer forgé dans le pur style Art Déco :
Voici une vue d’ensemble de la salle du conseil municipal pour mieux se rendre compte des proportions et de la disposition des différents éléments :

Conseil municipal
Chaque place bénéficie d’une petite lampe de bureau Art Déco, elles sont dessinées aussi par Louis Guindez. De lascives volutes de métal s’inscrivent dans de rigides triangles :
La visite est terminée, nous redescendons au rez-de-chaussée où la salle change radicalement, à ce niveau, c’est le style du Moyen-Âge qui prédomine :

Rez-de-chaussée ancien
Nous passons devant la Criée Municipale, fermée à ce moment-là. Elle fait partie d’un ensemble avec le marché couvert et les halles de 1892-1893. Le bâtiment a été réalisé en 1928 par Louis Guindez :
Au détour d’une rue, nous sommes tombés sur ce street art félin et personnalisé puisqu’il représente également l’hôtel de ville de Saint-Quentin :

Chat alors
Dans le centre-ville, il faut lever le nez, au-dessus d’une pharmacie ou au-dessus d’un carrefour, il y a beaucoup de choses à voir. Dans la rue des toiles, on peut voir la façade du Carillon, une salle de spectacle et de cinéma, un édifice reconstruit classiquement en 1920 puis remise au goût du jour en 1931 par Adolphe Grisel, l’architecte de toutes les salles de spectacle saint-quentinoises de l’Entre-deux-guerres :
De retour vers la place de l’hôtel de ville et à l’angle avec la rue Saint-André, on retrouve une façade Art Déco, celle de la maison dite des corporations. Dans sa partie haute, on peut observer des bas-reliefs en pierre célébrant les métiers anciens et la tradition économique de Saint-Quentin (filature et tissage, agriculture, élevage et métallurgie) :

Corporations
Rue de la Sellerie, accolé à l’espace Saint-Jacques, vu dans le précédent article, on retrouve les anciennes Nouvelles Galeries. Ce bâtiment est conçu en 1922 avec une façade Art Déco caractéristique, mais il est surtout reconnaissable à ses 2 curieux “phares du commerce” :
Nous prenons ensuite la direction de la basilique. C’est un édifice construit entre le 12ème et le 16ème siècle et son style dominant est le gothique. Peu de rapport avec l’Art Déco effectivement, mais nous allons y venir quand même vous allez voir ! 🙂 Pour continuer l’histoire de cette basilique, sachez qu’elle a été nommée ainsi par rapport à Saint-Quentin, un martyre du 3ème siècle et elle a été classée aux Monuments Historiques en 1840. Quand on entre, on remarque de suite au sol cette rose des vents assez abîmée :
En se retournant et en levant le nez, on remarque le grand orgue. Le buffet d’orgue de style baroque n’a pas d’équivalent en France de part sa taille. Il est installé et opérationnel à partir de 1703 mais en 1917, les allemands réquisitionnent les tuyaux. Un incendie le touche légèrement et c’est en 1958 que sa restauration s’achève :

Orgue Saint-quentinois
A l’entrée de la basilique, à côté de la rose des vents, on retrouve ce labyrinthe. Il s’appelle la “lieue de Jérusalem” et date de 1495. Il servait aux croyants ne pouvant faire le déplacement, ils parcouraient le tracé à genoux et en priant jusqu’au centre. Il a un diamètre de 11,60 m et le parcours fait 260 m. Les 2 photos du bas représentent des vitraux, mais plus particulièrement des vitraux Art Déco (voilà, on y revient à l’Art Déco !). Ils se situent dans les collatéraux de la nef et ont été réalisés en 1931/1932 par Georges Bourgeot. On y retrouve la rose stylisée, l’un des symboles de l’Art Déco, sur le vitrail Sainte-Thérèse (à droite). Rlle est la patronne des missionnaires et des soldats :
Plus éloigné du centre, dans la rue d’Isle, on croise le chemin du conservatoire de musique et de théâtre. Construit en 1929 par Jean-Bernard Charavel, cet édifice n’a pas fait l’unanimité à l’époque. Il est aujourd’hui un des fleurons de l’Art Déco à Saint-Quentin. Il est un très bon exemple de bow-window, une fenêtre qui s’avance sur la façade, mais on retrouve également 3 pignons qui évoquent l’architecture flamande et peut-être aussi les 3 pignons de l’hôtel de ville :

Bow-windows
De retour vers la place de l’hôtel de ville, après notre sortie du restaurant, nous prenons quelques minutes pour admirer la façade du théâtre Jean Vilar, qui n’est pas Art Déco, mais quand même bien joli :
Pour terminer ce périple Art Déco, voici quelques unes des marquises que l’on peut rencontrer dans la ville, je trouve qu’elles sont encore plus mises en valeur de nuit :
Carnet pratique
Hôtel de Ville de Saint-Quentin | Place de l’Hôtel de Ville – 02100 Saint-Quentin | Site
La Criée Municipale | Place Gracchus-Babeuf – 02100 Saint-Quentin
Le Carillon | Rue des Toiles – 02100 Saint-Quentin
Basilique de Saint-Quentin | 1 Rue de Labon – 02100 Saint-Quentin | Site
Conservatoire de Musique et de Théâtre | 51 Rue de l’Isle – 02100 Saint-Quentin
Théâtre Jean Vilar | 16 Place de l’Hôtel de Ville – 02100 Saint-Quentin
Biscuits Mademoiselle | 3 Place Gaspard de Coligny – 02100 Saint-Quentin | Site
Fin du tour de la ville à la recherche de son patrimoine Art Déco. J’ai été comblée, il y en a tellement à voir, on ne s’ennuie pas. Avec l’audioguide, on a les commentaires et en plus on se balade à notre rythme. Je vous conseille également de faire une petite pause pour le goûter aux Biscuits Mademoiselle, un salon de thé à la décoration soignée type “années 20” et aux thés et gâteaux tout simplement succulents. Attention, les parts de gâteaux sont très grosses, on cale vite, et ça serait dommage de laisser ça. Je vous laisse l’adresse dans le carnet pratique. Alors, que pensez-vous de cette seconde partie ? Qu’avez-vous préféré ? 🙂
Vous avez aimé cet article et souhaitez suivre les suivants :