Voir les félins européens et asiatiques du Parc Zoologique de Lumigny

Je me suis rendue au Parc des Félins, un lieu que j’aime beaucoup. Je suis une passionnée de félins et ce centre est très respectueux de leur mode de vie comparé à des zoos. Il se situe en Seine et Marne (77) en Ile de France à un peu moins de 60 km de Paris. J’essaye d’y aller plusieurs fois dans l’année mais ce n’est pas toujours très régulier. Aujourd’hui, nous allons nous attarder sur 2 parcours, l’européen et l’asiatique mais il y en a d’autres que je vous garde pour un autre article. J’ai regroupé d’anciennes photos dans une galerie qui sera d’ailleurs complétée au fil du temps ! Vous pourrez retrouver l’article qui parle des parcours africain et américain ici ! 🙂

Parc des Félins

Le Parc des Félins a ouvert en 2006 sur la commune de Lumigny-Nesles-Ormeaux mais son histoire est plus ancienne. La plupart des animaux viennent du parc d’Auneau dans l’Eure et Loir (28). Ce parc ouvre en 1998 grâce à 2 frères, Patrick et Thierry Jardin. C’était le premier parc dédié intégralement aux félins mais la place commençait à manquer, il n’y avait que 8 ha contre 71 actuellement à Lumigny. La végétation y est pensée pour cadrer au mieux avec les comportements naturels des félins, elle est progressivement structurée pour que l’on puisse les observer sans trop les déranger.

Il y a aujourd’hui des félins de 4 continents, et vous pouvez également retrouver des chèvres, lapins ou bien encore des poneys et des poules, il y a une petite ferme pour les plus petits. Le parc à conscience que, de par la taille des zones où se trouvent les félins et leur discrétion, il n’est pas toujours facile de les observer. Il faut être parfois patient pour pouvoir les voir, mais c’est toujours une belle récompense. De plus, il y a pas mal de parcours et de félins, vous en verrez toujours. Un petit train, le Trans’Félins, fait le tour du parc et si vous souhaitez faire une petite pause, il y a une salle avec projection de film et sièges dynamiques.

Sur place vous retrouverez un restaurant et des snacks (ouverts selon la saison). Vous aurez également l’occasion d’observer des lémuriens, une île leur est consacrée, ils sont très joueurs et il y aura très souvent un animateur pour vous expliquer leur mode de vie et leurs habitudes. Depuis 2016, un autre parc a également ouvert à côté, il s’agit de Terre de Singes (je m’y suis rendue début 2017), comme son nom l’indique, vous retrouverez diverses espèces de singes mais également quelques oiseaux. En vous baladant dans les allées du Parc des Félins, vous croiserez assez souvent des soigneurs très souriants et toujours prêts à répondre aux questions des visiteurs.

Parcours européen

Le plus petit parcours est celui consacré à l’Europe. Effectivement, il y a moins de félins dans notre secteur que sur les autres continents. Le premier pensionnaire que j’ai rencontré est un jaguar noir, j’ai découvert l’existence d’un phénotype noir ce jour-là. Il est mis dans le parcours européen car on en trouve en Guyane. C’est une mutation sur un gène qui leur donne cette couleur noire dans environ 6 % des cas mais cela n’en fait pas une espèce distincte ni une sous-espèce.

Serrés l’un contre l’autre, on retrouve ensuite 2 lynx boréals ou lynx d’Europe du Nord. On en retrouve également en Europe Centrale et Occidentale ce qui pose problème à certains pays peu respectueux de la nature, en tout cas ils sont superbes également, et on peu se sentir chanceux d’en avoir sur notre territoire.

Celui caché dans sa petite cahute est un chat sylvestre (ou chat sauvage européen ou chat forestier). Il n’est pas l’ancêtre du chat domestique, ils ont tous les 2 un ancêtre commun qui vivait il y a 1 million d’années. Il semblerait que seule la souche africaine du chat sauvage ait été domestiquée, il y a 3 500 ans.

Parcours asiatique

Ce parcours est beaucoup plus long et dense que le précédent. Quand vous venez au Parc des Félins, prévoyez la journée pour bien profiter à fond de tous les parcours. Je vais décrire, au maximum les photos, de gauche à droite et de bas en haut. Celui perché dans son arbre, et qui semblait avoir quelques difficultés à descendre (car en repassant une heure après il était toujours au même endroit et semblait toujours vouloir descendre), est un léopard (ou panthère) du Sri Lanka. Il y en avait un autre en bas qui le regardait avec attention, c’était trop marrant, comme s’il se moquait un peu de lui.

Celui avec un regard presque boudeur est un chat de Temminck ou chat doré asiatique. Le petit avec ses grosses billes est un chat-léopard du Bengale. Les petits félins sont très souvent en mouvement permanent, ils sont assez difficile à prendre en photo. D’ailleurs, si vous souhaitez prendre de belles photos de félins, je vous conseille un reflex (ou un hybride véloce j’imagine) avec au moins un 200 mm, oubliez les téléphones portables, les compacts et les bridges. Au fur et à mesure de la visite, on apprend que presque tous les félins sont menacés dans leur habitat naturel et toujours par l’Homme.

Avec son regard songeur sur son tronc (ainsi que celui dans la cabane et celui qui se lèche la patte) est un chat des marais, il est un autre ancêtre probable des chats domestiques et on le retrouve sur une grande partie du sud de l’Asie et de la péninsule arabique, il est peu étudié en captivité ou dans la nature. Il est peu connu, et je vous invite à vous y arrêter, la plupart des gens vont chercher à voir des lions, des tigres et des guépards, mais les petits félins abritent une grande diversité de robes et de comportements tous propres à leur espèce.

On passe maintenant au chat pêcheur (ou chat viverrin), il y en a 3 photos (dont celle qui fait la couverture de cet article), c’est celui qui est le long d’un petit chemin puis qui regarde l’objectif encadré de diverses branches. Il est un bel exemple d’adaptation aux milieux humides, il peut nager jusqu’à 1 mètre de profondeur et sa queue est courte et large pour servir de gouvernail. Le petit en train de se lécher au-dessus de sa cabane est un chat-léopard du Bengale, il est peu menacé à l’état sauvage sauf depuis quelques années où il est hybridé avec des chats domestiques, cette “mode” est dangereuse car elle risque de mettre en périls certains noyaux de population et au regard de la sauvegarde, c’est totalement injustifié.

Je croise le chemin de tigres de Malaisie, un adulte avec un jeune. C’est une sous-espèce (il y en a 9), il est plus grand que son cousin de Sumatra mais est également très menacé. Il bénéficie d’une forêt de 3,5 ha, de quoi passer un certain temps à le chercher. Je rencontre ensuite une panthère (ou léopard) de l’Amour, c’est le nom d’un grand fleuve asiatique. C’est la sous-espèce de panthère la plus en danger, en 2004, il ne restait plus que 40 individus.

Celui pris en flagrant délit de bâillement est un lynx de Sibérie, c’est une sous-espèce et le classement n’est pas figé, il risque de bouger dans les années à venir. Il est présent de l’ouest de l’Europe à l’extrême est sibérien et il n’est pas considéré comme menacé.

Le petit félin trapu avec des poils assez long et le nez un peu écrasé est un manul (ou chat de Pallas), il est présent sur 5 photos, je dois dire pour ma défense que je l’adore. Je l’ai découvert il y a quelques années au parc, je l’ai trouvé de suite atypique, un peu grognon même et avec une morphologie vraiment à part des autres petits félins. Il a des oreilles plates et il ne fait pas commode. Son pelage long lui donne l’impression de ramper comme un serpent lorsqu’il s’approche de ses proies et lui protège le vent du froid. En effet, on le retrouve jusqu’à 5 000 mètres d’altitude en Asie centrale. Il est assez complexe à reproduire en captivité car il est très sensible aux parasites et il est le seul représentant de son genre appelé “otocolobus”.

Je vous présente ensuite la panthère nébuleuse, son pelage est magnifique et c’est bien son souci, elle est fortement chassée à cause de cela mais également pour ses dents notamment, utilisée en médecine chinoise. Elle est nocturne et arboricole et est la seule, avec le margay (un félin américain) à descendre des arbres la tête la première. Elle a également de très longs crocs en proportion à la taille de son crâne ce qui la situe comme intermédiaire entre les félins modernes et les lignées primitives de félins à dents de sabre.

Avant de clôturer ce parcours, je tiens à apporter une précision, peut-être que certains se sont posés la question de la différence entre panthère et léopard. C’est la même espèce, à une époque un terme était plus utilisé que l’autre pour différencier certaines sous-espèces, comme panthère noire ou bien encore léopard de l’Amour mais la tendance actuelle est de ne plus forcément marquer cette distinction qui a beaucoup porté à confusion.

Pour finir, la panthère des neiges, adaptée à la vie en altitude, est un félin discret dans son milieu naturel, il n’y resterait qu’entre 4 500 et 8 700 individus. A ce titre, elle est classée comme “vulnérable” par l’UICN. Sa queue fait quasiment la moitié de la longueur totale de son corps, elle lui sert de balancier mais également à se réchauffer quand elle se roule en boule.

Conclusion

Je suis une inconditionnelle de ce parc, même si j’y suis moins allée ces dernières années, je prends toujours autant de plaisir à y retrouver ses pensionnaires et à les observer. Cette année, j’ai repris un abonnement, si l’on y va 4 fois, on rentre dans nos frais. Il existe également des billets couplés avec Terre de Singes. Ce parc fait un super travail de conservation et de reproduction, bien que l’idéal serait qu’il n’ait pas besoin d’exister. Quand cela est possible, certains félins de certains parcs font l’objet de programmes de réintroduction. Il est encore et toujours important de sensibiliser les gens au devenir des animaux de notre planète. Ce parc a opté pour une philosophie plus axée sur le bien-être qu’un bon nombre de zoos ce qui est tout à son honneur. La plupart du temps, les visiteurs respectent les félins et ne crient pas, le parc est assez grand pour que l’on ne se marche pas dessus, que l’on puisse prendre le temps de rester à un endroit et d’observer. Si parfois, vous ne verrez pas toujours le félin en question, il ne faut pas se décourager, il faudra attendre un peu et souvent vous le verrez. Les respecter c’est aussi prendre le temps de les voir et des les découvrir. Si vous avez un chat domestique, vous remarquerez qu’ils ont à peu près tous les mêmes attitudes, les mêmes manières de faire leur toilette, etc. Bref, bien qu’ils soient visuellement très différents, de part leur gestuelle, leur manière de se déplacer, on se rend bien compte qu’ils sont tous de la même famille. Connaissez-vous ce parc ? Y êtes-vous déjà allés ? Qu’en avez-vous pensé ? Quels sont les félins que vous avez découvert sur place ou dans cet article ? 🙂

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