Les mondes souterrains dans l’ouest de la Slovénie

1. Vidéo de présentation du voyage

2. Les grottes de Škocjan

Les grottes de Škocjan sont situées dans la région du Karst, elles représentent un réseau exceptionnel de grottes calcaires. Les galeries s’étendent sur 6 km à plus de 200 mètres de profondeur, malheureusement les photos ne sont pas autorisées, celles ici viennent du site officiel. Les grottes sont une vraie claque, classées au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1986, vous progresserez, lors de la visite, dans plusieurs salles, toutes plus grandes les unes que les autres.

Les grottes (en slovène, Škocjanske jame) sont situées dans un parc régional sur la commune de Divača, au lieu-dit Škocjan, à ne pas confondre avec la commune slovène de Škocjan, située plus à l’est du pays. Les visites sont obligatoirement guidées, on part du centre d’information, on marche 15 min environ pour atteindre l’entrée. La visite dure environ 1h30 et on descend jusqu’à 144 mètres sous la surface. La première grande salle, la “grotte calme” est impressionnante, elle porte bien son nom, on n’ose à peine parler.

Ensuite, on arrive au canyon souterrain qui est vraiment énorme, on commence à emprunter les chemins lumineux que l’on peut voir à perte de vue, ils sillonnent toute le canyon, c’est magnifique, c’est de loin la plus belle grotte que j’ai jamais vu de ma vie. En contre-bas, le guide attire notre attention car on peut discerner un ancien chemin, à flanc de falaise qui était autrefois emprunté. On se balade sur près de 3 km, sur des passerelles, on emprunte pas mal d’escaliers et l’on peut voir en contre-bas une rivière souterraine, la Reka. Un pont la surplombe de 47 mètres, c’est impressionnant !

3. La doline et les environs

A la sortie des grottes, plusieurs solutions s’offrent à vous, prendre le chemin 1, qui vous fait remonter directement en funiculaire, le chemin 2, avec 30 min de marche et le chemin 3 qui dure environ 1 heure. Si vous avez des difficultés pour vous déplacer, privilégiez le premier chemin, sinon, prenez le 2 ou le 3, ils vous donneront l’occasion de découvrir la doline (une sorte de grand trou en milieu calcaire) ainsi que plusieurs cascades, c’est très joli. J’ai emprunté le chemin 2, étant un peu prise par le temps, mais ce que j’ai vu était déjà superbe, on peut voir la Reka et faire le tour de la doline. La végétation est luxuriante, c’est une autre partie du site qui est aussi très belle. Les grottes accueillent plus de 90 000 visiteurs par an, en haute saison, je vous conseille fortement de réserver votre visite en ligne.

Comme toute grotte, il y fait frais, pensez donc à prendre un pull et de bonnes chaussures pour ne pas glisser, le sol peut être parfois un peu humide. Pour prolonger la visite, il est possible de se balader dans le parc naturel ou bien encore de visiter le village de Škocjan. En revenant sur le centre d’information, vous pourrez aller aux toilettes ou bien manger dans le restaurant Ambrožič, avec un serveur drôle qui parle un peu français, avant de reprendre la voiture sur le parking juste à côté.

4. La ville d’Idrija

Idrija est une commune au riche passé, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2012. Elle fait la transition entre la fin des Alpes juliennes au nord, et le plateau du Karst au sud. Elle est connue dans 2 domaines, l’extraction du mercure et l’artisanat de la dentelle. Une école dédiée à cet art a ouvert dès 1876 et depuis, la dentelle y est toujours pratiquée. Chaque année, vers la mi-juillet, a lieu le festival de la dentelle, il dure 2 jours. La dentelle d’Idrija est très fine, elle est réalisée à la main.

La ville a connu un essor important au fil des siècles, quand vous vous baladez dans le centre-ville, vous remarquerez qu’elle possède de grands bâtiments du temps où la ville était plus peuplée (pour l’époque) et le commerce florissant. Elle n’est pas forcément très étendue car nichée dans une petite vallée. Vous ne pourrez pas louper le château de Gewerkenegg, niché en haut d’une colline. Construit à partie de 1493, une chapelle est tout d’abord construite par des mineurs allemands, elle sera intégrée au château par la suite.

Les propriétaires de la mine de la ville l’on construit pour se défendre contre les vénitiens et les turcs, mais également pour stocker le mercure, il a aussi accueilli la gestion de la mine. Le nom du lieu veut dire “château minier” en allemand, il abrite actuellement le musée municipal. A proximité a été trouvé un fémur d’ours des cavernes qui daterait de plus de 43 000 ans et la ville fantôme de New Idria en Californie, ancien lieu d’extraction du mercure, tient son nom d’Idrija.

5. Les anciennes mines de mercure

A Idrija, vous pourrez visiter l’ancienne mine de mercure, c’est une visite passionnante ! Son histoire est ancienne, les premiers gisements de mercure ont été découverts en 1497, c’est la plus ancienne ville minière slovène. Fait rare, on y retrouve en même temps le métal sous sa forme liquide et sa forme minérale. Vers 1880, la mine produisait plus de 152 tonnes de mercure par an et la ville comptait alors environ 5 500 habitants. L’accès historique de la mine appelé “Antonijev rov”, puits d’Antoine, est également le point d’entrée pour les visites touristiques.

Il vaut mieux réserver, il n’y a pas beaucoup de visites par jour, en pleine saison, 4 ou 5. Par chance, nous n’étions que 4 et tous français, ce qui nous a valu une visite dans notre langue et en totale immersion, la guide était géniale et répondait à toutes les questions. Avant de s’enfoncer dans les entrailles de la Terre, un court film est projeté, en français, et nous raconte l’histoire de la mine, on s’équipe ensuite de vestes et de casques. On arrive ensuite dans le couloir, juste avant la grille qui bloque le passage aux galeries. On peut lire juste au-dessus “Srečno” qui veut dire “bonne chance” en slovène.

Dans ce couloir on trouve également dans le sol, une maquette en 3D qui représente tout le réseau de galeries, lors de la visite, nous ne visitons que les plus en surface, celles plus bas, jusqu’à 400 mètres de profondeur ne sont plus exploitées et posent un vrai problème d’entretien à la ville. La progression démarre, on passe d’abord par des tunnels étroits, ce sont les premiers creusés, à la force des bras uniquement. Tout au long de la visite, des mannequins sont mis en situation pour présenter les évolutions technologiques qui ont aidés les mineurs au fil du temps pour creuser les galeries.

On croise aussi des galeries transversales fermées avec des poutres devant. Ces dernières étaient utilisées pour savoir quand les galeries allaient s’effondrer, avec le temps, le bois émet un craquement caractéristique. Une chapelle a été construite dans les tunnels et à d’autres endroits on peut voir, derrière une vitre, du mercure dans sa forme minérale avec sa teinte violette.

Plus on progresse, plus les galeries s’élargissent au fil du temps. A la fin de la visite, on dépose les vestes et casques et l’on peut soupeser une bouteille remplie d’eau et ensuite une autre remplie de mercure liquide, sa densité est impressionnante, c’est très lourd. La mine a fermé dans les années 80, elle était une des plus grandes mines de mercure au monde, avec notamment celle d’Almadén en Espagne, elles sont toutes les 2 classées au Patrimoine Mondial de l’Unesco.