Que voir à Saintes en Charente-Maritime ?

1. La ville de Saintes

Saintes est située en Charente-Maritime, c’est actuellement une sous-préfecture, mais jusqu’en 1790, elle était la préfecture de la Charente-Inférieure, ancien nom du département, qui lui a changé de nom en 1941. Elle est également la capitale historique de l’ancienne province de la Saintonge. La ville compte environ 25 000 habitants et est un pôle tertiaire, on y retrouve également plusieurs axes routiers importants, comme l’A10, ainsi que des axes ferroviaires.

Le fleuve Charente y coule mais pas toujours de façon paisible puisque le centre est assez régulièrement inondé. Saintes bénéficie d’un rayonnement touristique grâce à son patrimoine médiéval et gallo-romain. Le centre-ville est très agréable, on y retrouve nombre de commerces et de restaurants. Vous pourrez y voir de jolies bâtisses datant du Moyen-Âge ou bien encore un temple protestant à la façade joliment décorée.

Il est également possible de flâner sur les bords de la Charente, c’est très sympa, une promenade a été aménagée. La cathédrale Saint-Pierre, de style gothique flamboyant, a été construite entre le 12ème et le 17ème siècle, elle est reconnaissable à son clocher-porche. Il culmine à 58 m et devait comporter une flèche en pierre. A cause des guerres de Religion, cela ne s’est pas fait, à la place, le clocher est recouvert d’un dôme de cuivre qui lui donne cette silhouette si caractéristique. A l’intérieur, la sobriété est de mise, les volumes sont lumineux grâce à la couleur claire de la pierre.

2. La basilique Saint-Eutrope

La basilique Saint-Eutrope a été fondée en 1081 par le duc d’Aquitaine, Guillaume VIII pour honorer Saint-Eutrope de Saintes, martyr et premier évêque et évangélisateur de la région. Son tombeau est visible dans la crypte, appelée également église basse. Ce lieu est visité par de nombreux pèlerins faisant étape sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle. Un prieuré est d’ailleurs implanté pour les accueillir mais il sera fermé à la Révolution.

En 1803, jugée vétuste, l’église est amputée de sa nef. On pouvait déambuler simplement entre l’église haute et l’église basse grâce à un système d’escaliers se rejoignant au centre, une disposition plutôt rare. De nos jours, on accède à la crypte par l’extérieur et l’on peut encore voir quelques vestiges de la nef, elle occupait presque tout le parvis actuel. La crypte est l’une des plus vastes cryptes romanes d’Europe, elle est longue de 35 m et possède une hauteur sous voûte de 5 m. Au fond, on trouve le cénotaphe, un monument funéraire ne comportant pas de corps, de Saint-Eutrope.

Chef d’œuvre de l’art roman saintongeais, elle comporte aussi des éléments d’autres styles, comme la flèche de 80 m de haut réalisée en gothique flamboyant ou bien encore la façade de style roman mais réalisée au 19ème siècle. Classée Monument Historique en 1840, elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998. A l’intérieur, on peut voir le chef, la seule relique restante de Saint-Eutrope, puisque son corps a été exhumé et brûlé. Une grande quantité de chapiteaux sont visibles ainsi que des vitraux datés, pour la plupart, de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle.

3. Découvrir les vestiges gallo-romains

Saintes ou Mediolanum, de son ancien nom romain, abrite de nombreux vestiges de l’époque gallo-romaine. Les celtes sont présents dans la région, ce sont les santons, d’habiles navigateurs et des marchands jouant un rôle important dans le commerce du sel et du vin. Dès notre arrivée à Saintes, on remarque l’arc de Germanicus sur les bords de la Charente.

Situé originellement sur la rive droite, il a été déplacé au 19ème siècle par Prosper Mérimée à cause d’un changement de topographie du fleuve. Il servait d’apparat mais surtout de péage, il permettait de contrôler les entrées et sorties des visiteurs dans la ville. L’arc date de 18-19 après JC, on peut y lire sur le linteau une dédicace à l’empereur Tibère et à son neveu, Germanicus. Non loin, se trouve l’Office de Tourisme et à côté un bâtiment et des colonnes datant de l’époque gallo-romaine.

Les arènes sont un autre site remarquable de cette période. Leur construction débute sous Tibère et s’achève sous le règne de Claude, elles pouvaient accueillir un peu plus de 15 000 personnes. L’amphithéâtre est un des mieux conservé d’Europe, de grands travaux de restauration sont actuellement en cours. Des visites guidées sont proposées régulièrement ainsi que des ateliers et une application “Mediolanum 3D” permet de voir une représentation des arènes durant l’Antiquité.

Il y a encore bien des vestiges gallo-romains à découvrir, comme les anciens thermes de Saint-Saloine dont subsiste principalement un caldarium, un bain chaud. Des aqueducs et des fontaines également qui acheminaient l’eau potable vers la cité, les 3 sources qui les alimentaient sont encore actives.

En centre-ville, vous pourrez en apprendre plus sur cette période en allant au musée archéologique, on y retrouve une jolie collection d’objets de la vie quotidienne des habitants de Mediolanum. Au nord de la ville, à Courbiac, des épaves de bateaux ont été découvertes en 2008, elles reposent au fond de la Charente et dateraient de la fin de l’Antiquité. Leur exceptionnel état de conservation apporte de précieux éclairages sur la navigation durant la période antique.

4. Carnet pratique