Voyager dans les années 50 à Royan et découvrir la côte

Dans cet article, nous allons découvrir la ville de Royan et plus particulièrement ses architectures. En effet, la ville a dû être reconstruite suite aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Cela donne lieu à une balade atypique remplie de bâtiments qui nous transportent dans le passé. Ensuite, nous découvrirons la côte proche, pour profiter pleinement de lieux sublimes, alors en route ! 🙂

Vidéo de présentation

Royan

La ville de Royan est située en Nouvelle-Aquitaine dans le département de la Charente Maritime (17). Cette station balnéaire de la côte de Beauté est dotée de 5 plages de sable fin ainsi que d’un port de plaisance. Entre Royan et La Rochelle, la préfecture, il y a environ 60 km et pour atteindre Bordeaux, il vous faudra parcourir 94 km. La commune est localisée sur la presqu’île d’Arvert, sur la rive droite de l’embouche de l’estuaire le plus vaste d’Europe, celui de la Gironde. Royan a été de tout temps un site stratégique très convoité lui coûtant plusieurs sièges et destructions.

Sur le littoral, on retrouve une alternance de falaises calcaires et de plages, appelées localement “conches”. Royan est située à 8 km à vol d’oiseau de la commune du Verdon-sur-Mer en Gironde (33), il y a d’ailleurs des liaisons par bateaux. Les bacs font la traversée en 30 minutes environ et ce plusieurs fois au cours de la journée.

Le centre-ville et ses plages

Le centre-ville de Royan n’est pas très étendu, il peut se faire rapidement. Mais cela serait une erreur car il y a tant à voir. Tout d’abord, il est très agréable de s’attarder sur la plage et de profiter du soleil. Ensuite, vous pourrez vous balader sur le front de mer, visiter le port ou bien encore barboter si le cœur (ou votre thermomètre interne) vous en dit. Après tout cela, il vous faudra découvrir toutes les petites rues du centre-ville, entre petites maisons mignonnes, jolies décorations et végétations. En descendant la plage de la Grande Conche, vous pourrez observer plusieurs jolies demeures Belle Epoque.

La ville compte donc 5 plages, la plus petite, la conche du Pigeonnier, ne mesure que quelques centaines de mètres alors que la plus célèbre et la plus longue, la Grande Conche, s’étend sur 2,6 km. Cette dernière démarre au centre-ville et se prolonge au sud dans la commune voisine de Saint-Georges-de-Didonne. Vous y retrouverez des glaciers et autres services typiques du littoral. Je vous recommande d’ailleurs la Sorbetine, les glaces et les churros sont délicieux ! Lors de mon passage, je n’ai pas vu les petites tentes rayées bleues et blanches si caractéristiques de Royan, elles ne sont pas de sortie à la basse saison. Elles sont les dignes descendantes des cabines de bains du 19ème siècle. L’appellation “conche” est très localisée au littoral royannais, ce sont donc des plages cintrées entre 2 falaises, elles sont nées il y a environ 10 000 ans et sont en perpétuel remodelage sous les actions conjuguées de l’eau et du vent. La seconde plage que j’ai pu voir est celle de Foncillon, plus à l’ouest, derrière le port.

Ses constructions années 50

Royan a été bombardée en janvier et avril 1945 par les Alliés. En effet, la “Poche de Royan”, était un des derniers bastions allemands en France. La station balnéaire d’avant-guerre a disparu, la ville a été détruite à 85 %. Royan devient, au même titre que Le Havre ou bien Dunkerque, un laboratoire de recherche sur l’urbanisme dès 1945. Le projet est confié à Claude Ferret, un architecte de Bordeaux. Il doit reconstruire à moindre coût car les travaux sont financés par les dommages de guerre.

Les constructions sont aérées et de larges rues sont ouvertes pour répondre à l’utilisation grandissante de la voiture. Au début, c’est une architecture néo-classique héritée des années 30 qui s’impose mais en 1947, suite à une parution mettant en avant l’architecture au Brésil, le projet change de cap. Claude Ferret est très inspiré, notamment, par la station balnéaire de Pampulha, conçue par Oscar Niemeyer. Ce dernier a réalisé plusieurs projets en France, notamment le siège du Parti Socialiste Français à Paris ou bien encore le “Volcan” au Havre. Les constructions réalisées à Royan sont donc nettement influencées par cette version tropicale de l’architecture moderne, elles font la spécificité de la ville.

Voilà pour le contexte, l’office du tourisme propose des visites guidées, cela doit être passionnant. Pour ma part, ne disposant pas de beaucoup de temps, j’ai préféré m’équiper d’un document recensant les bâtiments remarquables et me faire mon propre itinéraire. Je suis passée voir l’église Notre-Dame de Royan, construite en ciment armé. Elle est visible de loin avec sa nef de 35 m de haut. Au gré de la balade, vous croiserez sûrement le chemin du marché couvert, au bout du boulevard Aristide Briand, très large. De forme circulaire, on le repère surtout avec son toit ondulé.

Le Palais des Congrès, datant de 1957 est un bâtiment imposant à côté de la plage de Foncillon. La villa “grille-pain”, l’immeuble Taunay, la galerie “Louis Simon”, l’auditorium au bord de la Grande Conche tout comme les galeries Botton sont autant de constructions remarquables des années 50 à voir. Il y en a encore bien d’autres, toutes n’ont pas de nom, ce sont de simples villas de cette période mais elles sont tout aussi remarquables. Au fil de la balade, vous remarquerez sans doute que la répétition des motifs est un thème récurrent sur ces villas.

Certains bâtiments construits par Claude Ferret seront tout de même détruits comme le portique du Front de Mer et le casino qui portait son nom. Certaines constructions ont été classées et à partir de 2011, Royan obtient le label Ville d’Art et d’Histoire. La municipalité a la volonté de protéger son patrimoine, notamment en instaurant des obligations qui ont pour but la préservation des détails des bâtiments comme les ferronneries, les portes ou bien encore le respect des couleurs d’origine.

Saint-Palais-sur-Mer

La commune de Saint-Palais-sur-Mer est située au nord-ouest de Royan, sur la côte. Cette station balnéaire a pris son essor au 19ème siècle, elle en conserve d’ailleurs de nombreux témoignages, de la Belle Epoque aux Années Folles. Le centre-ville est principalement constitué d’immeubles modernes, on y retrouve divers commerces, des restaurants ainsi qu’un parc avec un lac artificiel proposant un large panel d’activités de loisirs.

La ville compte 5 plages reliées entre elles par le sentier des Douaniers d’où peuvent être observées des formations rocheuses remarquables comme le Pont du Diable ou bien le Puits de l’Auture. La commune est connue pour sa vie nocturne prisée par la jeunesse royannaise et son festival de rock progressif, le festival Crescendo, qui se tient chaque année en Août, il a été créé en 1999.

La côte et ses sites naturels

J’ai eu l’occasion de découvrir la côte de Saint-Palais-sur-Mer grâce à un stage photo. Il s’est déroulé sur une journée et était animé par Mickaël Bonnami avec qui j’avais déjà fait un stage Voie Lactée et un voyage photo à Londres. Il faudra vous lever assez tôt mais le spectacle vaut largement ce petit sacrifice, vous pourrez observer de très belles lumières et couleurs de ciel. Le stage se fait en petit comité, 4 stagiaires maximum, pour profiter pleinement des conseils de Mickaël. Si vous êtes intéressés par ce stage, voici le lien vers la page de présentation.

Tout au long de la côte, on retrouve des carrelets qui ajoutent encore du cachet aux lieux. Ce sont ces cabanes de pêche montées sur pilotis. Pour être précise, les carrelets sont les filets de pêche horizontaux que l’on peut voir, l’ensemble avec la cabane s’appelle une pêcherie.

Vous retrouverez des rochers et des plages, ce qui devrait contenter tout le monde. Je vous conseille de vous arrêter voir le Pont du Diable et le Puits de l’Auture, 2 incontournables du secteur.

Le Pont du Diable est une formation rocheuse calcaire naturelle. La légende raconte qu’au Moyen-Âge, un pêcheur aurait échoué sa barque sur les récifs à l’extrémité de la péninsule et qu’il aurait vendu son âme au diable en échange de la vie sauve. Le diable construisit un pont de pierre, lui permettant de revenir sur la terre ferme. On peut voir ce pont à marée basse et en observant bien, on y remarque des lignes de taille. En effet, des pierres ont été extraites pour construire le phare de Cordouan, un très joli site à découvrir au large de l’estuaire de la Gironde.

Le Puits de l’Auture, quant à lui, est une excavation d’où sortent de puissants geysers lors des tempêtes. Plusieurs légendes y sont rattachées, il y a celle de loups qui auraient été encerclés lors d’une battue et poussés dans la fosse et celle de 2 amoureux aux familles rivales qui auraient préférés la mort à la séparation. Ce qui est sûr, c’est que lors des grandes marées, l’eau qui monte et descend à grande vitesse, offre déjà un très beau spectacle. Vous pourrez découvrir ces sites naturelles lors de la balade piétonnière de 3,5 km qui démarre à la plage du Bureau (où se trouve la Maison des Douanes) à la Côte Sauvage, plus au nord. Le Maison des Douanes était un ancien poste installé en 1792 pour renforcer la protection de la côte, notamment des pirates ou autres contrebandiers.

Hébergement

Pour l’hébergement, c’est à Vaux-sur-Mer que j’ai trouvé. C’est une commune qui touche Royan mais l’immeuble était vraiment à la limite, on fait 20 mètres à droite du hall et on est dans Royan, plus précisément dans le quartier de PontaillacMorgane, mon hôte, a été aux petits soins, l’appartement, un 2 pièces, est très propre et très joliment décoré. La résidence n’est pas loin de la plage, il y a un balcon, du wifi, du calme, bref, tout ce qu’il faut pour se sentir bien installé et l’entrée se fait via une serrure connectée. La location est proche du casino, il y a également plein de restaurants (qui livrent aussi) ainsi que toutes les commodités.

Conclusion

Je ne connaissais pas du tout la ville de Royan et j’ai été très agréablement surprise. Le front de mer est assez classique mais a l’avantage de ne pas être dénaturé par des barres d’immeubles à foison. J’ai beaucoup aimé ces architectures années 50, un vrai plus. Avec ses inspirations tropicales, le dépaysement est garanti. D’autant que l’on retrouve beaucoup de palmiers dans les rues et jardins. Plus que le Brésil, je pense plutôt à la Floride quand je vois ces bâtiments et cette végétation. Sur les côtes, j’adore quand il y a du relief et des rochers, avant de m’y rendre, je ne savais pas trop à quoi m’en tenir car les plages de 15 km de long sans dénivelé ne me passionnent pas. Il y a quelques plages longues, mais il y a toujours un peu de hauteur ou des gros rochers, c’est très joli, j’ai beaucoup aimé. Mon coup de cœur va au Puits de l’Auture, voir l’eau monter et descendre à cette vitesse, c’est hypnotisant ! Qu’avez-vous préféré ? Quels sont vos coins favoris dans ce secteur ? 🙂

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