Découvrir le pays Bigouden dans le Finistère

Nous allons partir à la découverte du pays Bigouden, situé dans la partie sud-ouest du Finistère (29), au sud du Cap Sizun. Son ancien nom est Cap Caval, c’est une aire culturelle qui compte environ 50 000 habitants. Le pays Bigouden est notamment connu pour la fameuse haute coiffe portée jusqu’au milieu du 20ème siècle par ses habitantes. Je me suis concentrée sur la partie sud du pays Bigouden, nous irons dans la ville de Pont l’Abbé, puis à Sainte-Marine connue pour son joli phare. Puisque nous en sommes à parler de phare, celui d’Eckmühl avec ses 307 marches devrait vous chauffer les mollets. Direction ensuite les rochers de Saint-Guénolé, à ne pas louper et pour finir, nous découvrirons la pointe de la Torche, très beau site qui est également un spot de surf réputé, alors en route ! 🙂

→ Article mis à jour le 21/10/2024

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Pont l’Abbé

Pont l’Abbé est la capitale du pays Bigouden, elle compte un peu plus de 8 200 habitants. Elle se situe en fond d’estuaire, on y retrouve un petit port de plaisance. En son centre, vous devriez croiser le chemin du château des barons du pont. Il date du 14ème siècle et accueille aujourd’hui la mairie et le musée Bigouden qui expose des coiffes et des costumes. En vous baladant dans le centre, vous pourrez visiter l’église Notre-Dame-des-Carmes, de style gothique, elle a été construite entre 1383 et 1411. La nef et l’unique bas-côté sont lambrissés et on retrouve une grande rosace sur la façade ouest ce qui rend l’ensemble très lumineux.

Chaque année, le deuxième week-end de juillet, se déroule la fête des Brodeuses, qui date de 1954. Le patrimoine artisanal de la ville était tourné principalement vers la vannerie et la broderie. Un street artiste a même dédié une de ces œuvres à la broderie. Le centre historique regorge d’anciennes petites ruelles mais vous retrouverez également des boutiques plus modernes dont notamment Myoki-Shop ouvert en 2018 par une passionnée de la culture japonaise. On y retrouve des peluches, goodies et autres figurines.

Sur le quai Saint-Laurent, vous pourrez admirer le très joli “pont habité”, un édifice rare, il n’en reste que 9 en France, on en trouve notamment à Landerneau (29) ou bien encore à Narbonne (11). La spécificité de cette construction réside en effet dans sa double fonction, à la fois d’habitation et de circulation. Sa construction date du 12ème siècle, ce pont eu une telle incidence qu’il donna son nom à la ville. A la fois barrage et pont, il était utilisé par les marchands, les voyageurs et les pèlerins. L’énergie hydraulique y était exploitée via 2 moulins à marées qui ont été remplacés en 1850 par une grande minoterie. Si vous avez un petit creux, je vous conseille l’excellente crêperie La Chaumine, la déco est un peu désuète mais les crêpes sont excellentes, le service et l’accueil au top.

Sainte-Marine

Sainte-Marine, qui fait partie de la commune de Combrit, se situe en face de la ville de Bénodet. Entre les 2 communes coule l’Odet qui se jette au sud dans la mer. Le bourg de Combrit est situé en retrait de la mer, comme bon nombre de villes en Bretagne, les premiers bretons avaient probablement peur d’une invasion par les saxons. Sainte-Marine se trouve elle au bord de l’Odet et est principalement connue pour son joli petit phare.

Depuis le centre, il faut emprunter une route ou un sentier pour le rejoindre. C’est une jolie balade d’environ 20 min. Sa construction remonte à 1885 et il mesure 17 mètres de haut. Il a été électrifié en 1943 puis endommagé par les troupes allemandes en 1944. On le reconnaît à sa lanterne rouge (en métal) accolée à la maison du gardien. Dans le centre, un joli petit abri du marin vous attend, de couleur rose, il se repère de loin. Il ouvre ses portes en 1904 pour offrir un lieu de repos aux marins.

A Sainte-Marine, on retrouve un bac qui permet le passage à Bénodet. Si vous restez un peu vers le port, qui de nos jours est surtout destiné à la plaisance, vous pourrez vous poser en terrasse, il y a quelques petits restaurants et bars très sympas. Non loin se trouve la chapelle Sainte-Marine, datant du 16ème siècle et abritant plusieurs objets faisant référence au monde maritime comme des maquettes de bateaux accrochées au plafond.

Phare d’Eckmühl

Le phare d’Eckmühl est un phare maritime mis en service en 1897 situé sur la pointe de Saint-Pierre (sur la commune de Penmarc’h). C’est l’un des monuments les plus visités du Finistère (29). L’extérieur est fait de Kersantite, une roche magmatique et l’intérieur est décoré d’opaline. Il mesure plus de 60 mètres de haut et il sécurise l’une des côtes les plus dangereuses de France en raison de ses nombreux récifs.

Le phare doit son nom à la marquise Adelaïde-Louise d’Eckmühl de Blocqueville. Elle fît une grosse donation et demanda à ce que le phare porte ce nom en hommage à son père. Le phare se visite et pour atteindre son sommet, il vous faudra gravir 307 marches. D’en haut, la vue est superbe, on peut observer l’agencement de la ville et bien évidement observer la mer et les environs. La lanterne du phare peut être vue à 100 km et le phare est classé Monument Historique depuis 2011.

Les rochers de Saint-Guénolé

Saint-Guénolé fait partie de la commune de Penmarc’h, au nord-ouest. Il est le 4ème port sardinier de France. La localité et très exposée aux risques de tempêtes et aux submersions marines lors des marées à fort coefficient. Quand on se promène près des rochers de Saint-Guénolé, on peut d’ailleurs croiser une plaque qui rappelle qu’une lame avait emportée 5 personnes en 1870. Vous verrez peut-être une croix en fer fixée au rocher où a eu lieu le drame. Si je vous parle des rochers, c’est plus pour leur beauté que pour le côté meurtrier de la mer. Mais il ne faut pas oublier que le secteur est tout de même dangereux, il faut toujours rester attentif à la montée de l’eau et ne pas rester trop longtemps à un même endroit, évitez de piquer un roupillon sur les rochers les plus éloignés.

Par endroit, les rochers ont une légère teinte ocre et il est très sympa de les escalader. D’en haut, on peut se rendre compte de la violence à laquelle arrivent les vagues sur les rochers, c’est aussi ce côté que j’aime, c’est sauvage, et on se sent tout petit. Après la balade, vous pourrez revenir sur le centre de Saint-Guénolé, vous y trouverez des conserveries mais aussi quelques bars et restaurants dont La Glacière. C’est là que j’ai pu découvrir une spécialité du pays Bigouden, la kouign. C’est même un emblème de la région, le mot veut dire « gâteau » en breton. C’est une sorte de petite crêpe mais plus gonflée car on incorpore de la levure de boulanger à une pâte à crêpe moins liquide qu’habituellement. Les kouigns sont ensuite dorées des 2 côtés et pour finir on y met du beurre (évidemment voyons !). J’ai trouvé ça très bon mais je n’en avais jamais entendu parler.

Si vous avez encore un peu de temps, je vous conseille de vous arrêter à Kérity, plus à l’est, qui fait toujours partie de Penmarc’h. C’est un petit port sans prétention, évitez juste les restaurants de la place centrale, trop touristiques et partez dans les petites rues.

Pointe de la Torche

La pointe de la Torche est une presqu’île naturelle (classée Monument Historique depuis 1960) délimitant l’extrémité sud-est de la baie d’Audierne. Elle se situe sur la commune de Plomeur et vous pourrez vous garer sur le parking de la pointe de la Torche à quelques centaines de mètres. Attention, selon la période où vous vous y rendez, il se peut qu’il y ait du monde car, la plage de la Torche, au nord, est un spot de sports de glisse et notamment de surf très réputé.

Cette plage est très longue et assez profonde, il y a de quoi se poser sans être trop près des gens. La pointe de la Torche se trouve un peu plus à l’ouest, un sentier vous y mène facilement, là vous trouverez des rochers escarpés comme on en trouve beaucoup dans le Finistère. Sur le chemin, vous croiserez d’anciens blockhaus de la Seconde Guerre Mondiale, l’un d’eux est aujourd’hui reconverti en poste de secours. De nombreux navires ont sombré dans le secteur au fil des siècles, un trois-mâts de guerre a été retrouvé en 1980 à 7 m de profondeur ainsi qu’un chalutier armé par les allemands, coulé en 1944 par des avions britanniques et canadiens.

Côté ornithologie, en été vous pourrez observer des colonies nicheuses de guêpiers d’Europe, unique en Bretagne. Le secteur a été habité dès le mésolithique, le niveau de la mer était plus bas à l’époque. On y a retrouvé des amas coquillers, des tas de coquilles laissées là par l’Homme au fil du temps qui atteste de leur présence. On retrouve de la période néolithique un tumulus comportant 2 cairns (monuments de pierres) dont un avec un dolmen.

Conclusion

Le pays Bigouden est un secteur avec une identité très marquée. On connait tous les coiffes des bigoudènes, mais il y a tout une partie de ce patrimoine moins connu comme les kouigns. La commune de Pont l’Abbé est très mignonne, elle comporte beaucoup de bâtiments historiques ainsi qu’un musée qui vous en apprendra plus sur le pays Bigouden. On retrouve encore dans ce secteur de beaux rochers escarpés, comme dans le reste du Finistère sud, avec ceux de Saint-Guénolé qui attestent de la dangerosité du secteur. Il n’y a qu’à voir les navires qui ont échoués au large de la pointe de la Torche ou bien encore la nécessité de construire des phares, comme à la pointe de Saint-Pierre, pour sécuriser la côte. J’ai beaucoup aimé le pays Bigouden, on y mange bien, on bénéficie d’une nature sauvage et indomptable et les gens sont toujours aussi gentils, comme dans tous les coins que j’ai pu faire lors de ce voyage. Connaissez-vous le pays Bigouden ? Quels sont vos endroits favoris ? 🙂

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