Haut-Labourd, se balader à Cambo-les-Bains et Espelette

Vidéo de présentation

La colline de la Bergerie à Cambo-les-Bains

Cambo-les-Bains se situe à environ 30 min de la côte, de Biarritz, Anglet et Bayonne. La commune fait partie de la région du Labourd et plus précisément du Haut-Labourd qui compte également les communes d’Espelette, Ainhoa ou bien encore Itxassou connue pour ses cerises noires.

Arrivée à Cambo-les-Bains, je décide de prendre de la hauteur et me rends à la colline de la Bergerie, du nom d’un lieu-dit. Cet endroit est idéal pour profiter d’espaces verts boisés, on compte plusieurs randonnées à faire dans les environs. La colline est classée Espace Naturel Sensible depuis les années 80, elle est la propriété du département des Pyrénées-Atlantiques.

On se balade entre sous-bois et espaces verts sur près de 18 ha. Un château se trouvait en haut de la colline, il était un haut lieu de villégiature mais il ne subsiste plus de nos jours que le jardin à l’anglaise. On y retrouve différentes essences d’arbres dont certaines exotiques. Du point le plus haut, vous pourrez admirer quelques sommets locaux comme l’Artzamendi, le Mondarrain ou bien encore la Rhune. Une allée d’arbres centenaires balisent la route jusqu’au bâtiment pédagogique “Elondare”. Il accueille le public au travers d’actions de sensibilisation à la biodiversité.

Un parcours Tèrra Aventura (géocaching) est disponible à Cambo-les-Bains (3,5 km – 2h – A pied – Difficulté des énigmes 2/5 – Difficulté du terrain 3/5 – Badge à récupérer : Zouch)

Voir les thermes de Cambo-les-Bains

Le nom de la ville, Cambo-les-Bains, évoque le thermalisme, et à raison. On y retrouve des thermes, gérés de nos jours par la Chaîne Thermale du Soleil, dont le bâtiment principal date de 1926, les lieux disposent d’un parc de 15 ha. Ce sont les premiers thermes du département du point de vue de la fréquentation, on dénombre quelques 15 000 curistes par an. Les thermes sont spécialisés dans la rhumatologie et le traitement des voies respiratoires. Le site est très beau, on retrouve un restaurant ainsi qu’une chapelle.

Parmi les habitués célèbres des vertus thermales de Cambo-les-Bains, on retrouve notamment Marie-Anne de Neubourg, la seconde femme de Charles II d’Espagne. Au début du 20ème siècle, c’est Edmond Rostand qui s’établit à Cambo-les-Bains, souffrant d’une inflammation au niveau des poumons. On peut se balader librement dans le parc et visiter la chapelle, Notre-Dame des Sources. Il est également possible de grimper les escaliers du bâtiment principal pour découvrir une promenade couverte et le restaurant. En revanche, si l’on n’est pas curiste, on ne pourra pas rentrer dans les thermes. La Nive coule à proximité et un grand parking est disponible pour se garer.

Cambo-les-Bains, son centre-ville

Le centre-ville est très mignon et très vert. En effet, on y retrouve un grand nombre d’allées, de jardins et d’espaces verts agrémentés d’hortensias. Des villas anciennes sont disséminées un peu partout et des maisons labourdines sont visibles dans le quartier du Bas-Cambo ainsi que dans la rue Xerri Karrika. La ville possède également un lavoir, un pont romain et un kiosque à musique.

Faites une étape à l’église Saint-Laurent, elle surplombe la vallée de la Nive. Dans le jardin qui l’entoure, vous pourrez observer des stèles discoïdales, très courantes au Pays Basque. L’église peut sembler banale vue de l’extérieur, mais n’hésitez pas à y pénétrer car cela vaut le coup d’œil. On y retrouve au fond un retable doré du 17ème siècle ainsi que des peintures et décors colorés. Autre particularité typique du Labourd, sa nef unique et ses 3 étages de tribunes en bois. On peut y déambuler librement, grimper à tous les étages et découvrir l’église sous un autre angle.

Au fil de la balade, vous pourrez voir encore de jolies maisons en rouge et blanc, le beau bâtiment de l’hôtel café du Trinquet ou bien encore le fronton de la ville. Pour une pause goûter au calme, je me suis arrêtée au Salon Cyrano, on y déguste de très bonnes boissons chaudes et le gâteau basque à la cerise est à tomber, le tout dans une déco chaleureuse avec des gérants aux petits soins.

Visiter la villa Arnaga à Cambo-les-Bains

Un peu à l’écart du centre-ville, en direction de Larressore, se trouve la villa Arnaga. C’est la maison qu’Edmond Rostand a fait construire quand il a décidé de s’installer à Cambo-les-Bains. Il était venu pour l’air pur et les eaux thermales, il en est tombé amoureux et a acquis un terrain pour s’y établir avec sa famille. La villa, de style néobasque, est construite de 1903 à 1906. Elle est entourée de jardins à la française et à l’anglaise, dessinés par Edmond Rostand. On y retrouve également une orangerie et une pièce d’eau.

La villa est la propriété de la ville de Cambo-les-Bains depuis 1960, elle y a aménagé un musée. Edmond Rostand a dessiné et décoré les 40 pièces dans des styles très différents, Empire pour l’entrée, chinois pour le fumoir ou bien encore Louis XVI pour la salle à manger, actuellement on peut en visiter 20. Dans la bibliothèque, on retrouve un grand nombre d’objets en lien avec Cyrano de Bergerac, dont le César de Gérard Depardieu. Dès le départ, la villa bénéficie de l’électricité, d’un calorifère à air chaud, un système de distribution de l’air chaud, et du téléphone.

L’office comporte des objets intéressants comme un filtre à pasteuriser l’eau, estampillé Jacob Delafon, un tableau d’appel pour demander la venue des domestiques ou bien encore des couverts Christofle avec le monogramme des Rostand. A l’étage, on peut voir le boudoir de Rosemonde Gérard, sa femme, une célèbre poétesse, inspiré de l’Art Nouveau. Vient ensuite sa chambre, avec des pièces dissimulées comme la salle de bain. Chose surprenante, on découvre une salle d’hydrothérapie, à l’origine on trouvait 2 baignoires. Le sol est penché pour permettre l’évacuation des eaux, il est fait de plomb sous les caillebotis.

La visite est très intéressante, avant d’entrer, un guide fait un rapide tour de l’histoire d’Edmond Rostand, de Rosemonde Gérard et de la villa. Ensuite, on déambule librement dans les lieux. Les décors sont riches, entre vitraux, marqueteries, peintures et le mobilier, il faut prendre le temps de tout apprécier à sa juste valeur. Malheureusement, Edmond Rostand ne profitera pas très longtemps de sa villa, il meurt de la grippe espagnole en 1918. En été, des animations dans les jardins sont proposés dans le cadre des Nocturnes.

Découvrir le village d’Espelette

Espelette est située à environ 6 km de Cambo-les-Bains et 22 km de Bayonne. La commune est limitrophe de l’Espagne, au sud. Elle est ultra célèbre pour son piment qui bénéficie d’une appellation AOP. Il est littéralement partout, aux façades des maisons, suspendus dans des magasins, vendus sous toutes ses formes dans des boutiques de producteurs et servis dans les restaurants. Introduit au 16ème siècle au Pays Basque par le navigateur espagnol Juan Sebastián Elcano, ce piment est en fait originaire du Mexique. D’abord utilisé en médecine, il est en suite employé à la place du poivre, condiment et conservateur des viandes.

La production se professionnalise à partir de 1983, en 2000 le piment obtient le label AOC, puis en 2008 c’est l’AOP qui arrive. On peut le retrouver sous 3 formes, entier et frais, en corde de 20 à 100 piments ou bien encore sous forme de poudre. L’aire de production s’étend sur 10 communes aux alentours et sur l’échelle de Scoville, celle qui mesure la force des piments, il a une valeur de 4, ce qui correspond à celle du poivre. Utilisés depuis 5 siècles dans tout la cuisine basque, il possède un parfum développé car il reste longtemps à sécher au soleil. La fête du piment est organisée le 4ème week-end d’octobre chaque année, par la confrérie du piment.

Evidemment, hormis le piment, le village est à voir car il est très joli, il comporte un grand nombre de maisons typiques, toutes très belles. Le midi, j’ai testé un plat typique du Labourd, l’axoa, un plat à base de veau, oignons et piments doux, souvent du piment d’Espelette. On retrouve aussi une tannerie encore en activité et une production de fromage. La commune fait d’ailleurs partie de la zone d’appellation de l’ossau-iraty, un fromage de brebis. Comme toute commune basque, elle possède un fronton, mais également un château, celui des barons d’Ezpeleta. Si vous êtes amateurs de chocolat, je vous conseille la chocolaterie Antton, qui propose notamment du chocolat au piment d’Espelette, c’est surprenant mais très bon.

Les petites rues du centre historique sont très mignonnes, c’est un vrai plaisir d’y déambuler mais ne loupez pas l’église Saint-Etienne, plus au nord-est, à l’écart. Tout ce quartier vaut d’ailleurs le coup d’œil avec de belles maisons et surtout plus de calme. Après avoir franchi un pont au-dessus d’un petit court d’eau, on entre dans l’église par son cimetière. De l’extérieur, elle est typique du Labourd, avec un aspect de petite forteresse, à l’intérieur, c’est une magnifique découverte.

Les décors sont très beaux, notamment les plafonds peints mais j’ai surtout beaucoup aimé ses galeries en bois sur 3 étages. Comme à Cambo-les-Bains, on peut y monter et observer l’église sous toutes ses coutures, on peut s’approcher très prêt des peintures du plafond et apprécier leurs détails et couleurs. Elle possède un très grand retable doré qui se remarque dès l’entrée. L’église date du 17ème siècle et comporte un clocher porche datant 1667 et un portail Renaissance de 1627. Elle est classée partiellement Monument Historique en 1925 puis en totalité depuis 2014.