Limoges-Bénédictins, une des plus belles gares au monde

Dans cet article, je vous propose de découvrir une des plus belles gares au monde, la gare de Limoges-Bénédictins. Son architecture monumentale interpelle et la richesse de ses décors émerveille les passants et voyageurs. Ce superbe bâtiment est devenu au fil du temps un des symboles de la ville de Limoges, alors en route ! 🙂

Limoges-Bénédictins

La première gare sur ce site a ouvert en 1860, à l’initiative de la compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, c’est un important nœud ferroviaire dans le secteur du Limousin. Jugée trop exiguë, elle est remplacée par un second bâtiment inauguré en 1929. Elle est l’œuvre de Roger Gonthier et a été classée au titre des Monuments Historiques en 1975.

A Limoges-Bénédictins, on retrouve une architecture régionaliste, de l’Art Nouveau tardif, de l’Art Déco et du néo-classicisme. La gare tient son nom d’un ancien monastère, elle est devenue depuis un symbole de la ville bien que fortement décriée à l’époque. Elle a la particularité d’être construite au-dessus des voies, faite de béton armé recouvert d’un parement de calcaire et adjointe d’un dôme en cuivre. Ce que l’on voit de loin et qui fait aussi sa silhouette si particulière, c’est son campanile haut de 67 mètres avec un vase monumental perché tout en haut.

Depuis son parvis on se rend mieux compte de sa position surélevée. Limoges-Bénédictins voit passer des TER et des Intercités, malheureusement, il n’y a toujours pas de TGV, plusieurs projets ont été lancés puis abandonnés par les gouvernements successifs. Si son aspect vous rappelle quelque chose, ce n’est pas juste votre imagination, elle a bien servi à plusieurs tournages de films, notamment pour “ceux qui m’aiment prendront le train” de Patrice Chéreau ou bien, mais plus furtivement, dans la pub du parfum Chanel n°5 réalisée par Jean-Pierre Jeunet et avec Audrey Tautou.

Découvrir le bâtiment principal

Pour découvrir la gare, son architecture et ses secrets, j’ai réservé une visite guidée organisée par l’Office de Tourisme de Limoges. C’est une visite qui dure environ 1h réalisée par un guide passionné et aux baskets estampillées Limoges. On part tout d’abord sur la façade ouest, là se trouvent des blasons, à l’avant-dernier étage du bâtiment. Agen, Périgueux, Bordeaux, Tours ou bien encore Montpellier et Avignon, autant de destinations du réseau historique de la compagnie de Paris à Orléans, dite “PO”.

En regardant au rez-de-chaussée, on peut remarquer des trous dans le mur, ce sont des impacts de balle datant de la Seconde Guerre mondiale. La gare a d’ailleurs été bombardée en 1940 par des avions italiens, sans subir de dégâts. On contourne ensuite la gare pour se rendre à la façade sud, celle qui voit entrer et sortir bon nombre de voyageurs.

On passe devant le campanile qui, malheureusement, ne se visite plus pour des raisons de sécurité. Les travaux sont trop coûteux pour la SNCF, quel dommage de ne pas s’occuper du patrimoine. Sa hauteur de 67 mètres est volontairement égale à celle du campanile de la gare de Paris-Lyon. On compte 13 niveaux, les premiers sont occupés par des bureaux, les derniers englobent un escalier métallique hélicoïdal qui mène à l’horloge avec ses 4 cadrans reliés entre eux pour indiquer la même heure. Le vase qui est situé tout en haut mesure 5 mètres et est surmonté d’un paratonnerre.

A droite, on peut voir l’ancienne porte des départs et de l’autre côté celle des arrivées. Au centre, l’entrée actuelle surplombée d’une impressionnante marquise et plus haut un vitrail et le nom de la gare. De part et d’autre, 2 statues qui représentent l’email et la porcelaine, elles rappellent que Limoges est la capitale des arts du feu. On retrouve aussi des bas-reliefs représentant Cérès, la déesse de l’agriculture ainsi que Mercure, le dieu du commerce et des voyageurs. Notez que l’on peut observer régulièrement le logo “PO” disséminé un peu partout.

Pénétrer dans le hall

Dès que l’on passe les portes, on est impressionné par les vitraux. Ces derniers sont l’œuvre de Francis Chigot, ils représentent des feuillages ainsi que des décors de châtaignes, emblèmes du Limousin, des chênes et des glands. La coupole attire également de suite l’attention, son diamètre est de 33 mètres et elle dispose d’une petite verrière circulaire. A l’extérieur, elle est recouverte de plaques de cuivre reposant sur une charpente métallique. En 1998, un incendie ravage la coupole, suite à cet événement, elle a dû été totalement refaite. Aux 4 coins, des sculptures allégoriques qui représentent les 4 provinces françaises qui étaient desservies par la compagnie de Paris-Orléans. Tout d’abord le Limousin, puis la Bretagne, la Gascogne et pour finir la Touraine.

On peut voir une carte ancienne adossée à un pilier, il s’agit d’un plan de la région qui attend patiemment son cadre en bois d’origine de style Art déco. Il y a plusieurs décennies, il a été sauvé de la destruction par l’association Historail basée à Saint-Léonard-de-Noblat, à l’est de Limoges, et devrait reprendre son emplacement initial (ou presque) vers fin 2023.

Dans une petit salle qui abrite les bureaux d’une agence de location de voitures, on peut voir une grande fresque dans des tons bleus représentant des éléments du monde du rail, elle est plus récente que le reste du bâtiment. Dans le hall, on peut également voir une maquette de la gare ainsi qu’une plaque à la mémoire des agents de la SNCF morts lors de la Seconde Guerre mondiale. Une autre plaque rend, quant à elle, hommage aux victimes de l’accident de Brétigny-sur-Orge survenu en 2013, le train se rendait à Limoges.

La partie basse de la gare

Comme je vous le disais, la gare a été construite au-dessus des voies, à 7 mètres de haut. Le bâtiment de la gare est posé sur une plateforme de 96 par 70 mètres. La façade nord est peu visible à cause des escaliers mécaniques mais on peut tout de même y voir une sculpture de Mercure. Si vous cherchez le blason de Paris, qui n’est pas visible sur la façade ouest avec tous les autres, il vous faudra regarder la façade est depuis une passerelle surplombant les voies.

La gare comporte 10 voies ainsi que des voies de service. On y trouve un souterrain, passant sous les voies, destiné au déplacement des voyageurs. Lors de la visite guidée, un arrêt prolongé y a été effectué, car un lieu particulier y est caché. Le guide nous a montré une photo, l’endroit n’est pas ouvert au public, où l’on distingue une ouverture dans un mur avec un écriteau indiquant “réservé à la Wehrmacht”. Il se trouve actuellement derrière une porte de service. Il réside dans les vestiges d’un ancien passage routier souterrain, recouvert par les travaux de la première gare et aujourd’hui muré en partie depuis l’achèvement de la seconde gare. Ce lieu servait d’abri de défense passive pour les allemands.

Conclusion

La visite guidée de la gare de Limoges-Bénédictins est très intéressante, elle permet d’en apprendre plus sur son histoire et de découvrir des anecdotes et secrets. On peut tout à fait s’y balader librement mais cela ne vaudra pas d’avoir toutes ces informations présentées par un guide. L’architecture de la gare est impressionnante, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. J’aurai vraiment aimé pouvoir visiter le campanile, sinon j’ai beaucoup apprécié la coupole et les vitraux qui sont de vrais petits bijoux. Cette gare est régulièrement classée parmi les plus belles gares au monde et elle ne vole pas son titre ! Connaissez-vous cette gare ? Y êtes-vous déjà passés ? 🙂

#En France Aussi

Cet article a été rédigé dans le cadre du collectif interblogueurs “En France Aussi” qui fait la promotion de notre beau pays. Le thème du mois était “une gare, une histoire”, piloté par moi-même !

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