Village martyr d’Oradour-sur-Glane en Haute-Vienne

Dans cet article, je vous propose de faire la visite du village martyr d’Oradour-sur-Glane, situé dans la Haute-Vienne (87) en Nouvelle-Aquitaine. Ce village est tristement célèbre car il a été le théâtre du massacre de la quasi totalité de ses habitants par des SS à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. En route pour un bond dans le temps et le passé ! 🙂

Centre de la Mémoire

Le 7 Juin 1944 a lieu le débarquement, un détachement appartement à la division blindée SS “Das Reich”, stationné dans le sud-ouest, reçoit l’ordre de rejoindre le front de Normandie. Lors de cette remontée, ce détachement est confronté à la Résistance, des combattants et des civils sont tués. La répression menée par la “Das Reich” connait un premier pic avec le massacre de Tulle (Corrèze) le 9 Juin. Le détachement continue sa progression vers Limoges où il est censé réduire les maquis. Les SS stationnent à Saint-Junien à 12 km d’Oradour.

Les raisons précises du choix du village restent assez floues mais, avant l’attaque, il y a eu plusieurs réunions de préparation. Le 10 Juin, les SS arrivent sur Oradour, à 13h45, le village est encerclé. Les habitants, qui n’avaient pas encore été confrontés aux allemands, ne sont pas particulièrement paniqués, ils pensent à un contrôle de routine. En arrivant sur le site, on remarque tout d’abord le Centre de la Mémoire, pour accéder au village, il faut y rentrer, c’est le seul moyen. On passe sous terre, on découvre plusieurs vitrines qui présentent des livres et autres objets en lien direct avec les événements. Une grande exposition permanente est à votre disposition ainsi qu’une temporaire.

Le village

Dès la remontée à la surface, je suis frappée par cet écriteau qui intime de se souvenir. Quand les SS sont arrivés à Oradour, ils ont demandé à tous les habitants de se réunir sur le champ de foire, ils sont aller chercher ceux qui étaient encore chez eux. Les allemands prétextaient l’existence d’une cache d’armes dans le village, ce qui n’était pas le cas. A 14h45, la quasi totalité du village est réunie puis les hommes de plus de 14 ans sont répartis en 6 lieux et tout simplement exécutés vers 16h00.

Pendant ce temps-là les femmes et les enfants sont enfermés dans l’église, les SS déclenchent une explosion à l’intérieur suivie d’une fusillade. Avant de partir, ils incendient le village. En se baladant dans les rues, on voit de suite les traces du feu sur les façades en pierre. Sur plusieurs maisons, des écriteaux nous expliquent ce qui s’est passé dans ce secteur. Au total, ce sont 643 personnes qui ont été massacrées en ce 10 Juin 1944. Seulement 6 personnes s’en sont sorties, 5 hommes qui étaient dans une grange et une femme dans l’église.

Le village a été laissé en l’état, c’est volontaire, pour que les générations futures puissent se rendre compte des horreurs de la guerre. Le site est entretenu pour que la végétation ne masque pas les ruines, les objets de l’époque ont été laissés sur place, ils sont également entretenus dans leur état de 1944. Il n’est d’ailleurs pas toujours facile de trouver des pièces de rechange à l’heure actuelle. On peut voir des caténaires sur une photo, il y avait un tramway qui passait dans le village, il le reliait à Limoges.

Eglise et cimetière

L’église a été un des lieux d’exécution, des centaines de femmes et d’enfants ont été massacrés. La visite de l’intérieur de l’église est prenante, on s’imagine sans difficulté le drame. Selon les dépositions de plusieurs participants au massacre, la charge explosive qui devait faire s’effondrer l’édifice n’a pas été suffisante, la destruction de la voûte a échoué. Après l’explosion, des soldats sont entrés dans l’église pour jeter des grenades et fusiller les survivants.

A l’extérieur du village se trouve le cimetière, qui est commun aux 2 villages. Si vous lisez les dates sur les tombes, vous vous rendrez compte de l’impact du massacre sur la vie de la commune. Tout au fond, on peut voir une tour, un monument érigé en mémoire des 643 victimes. Une crypte se trouve juste à côté, elle contient des plaques avec tous les noms des habitants morts ce 10 Juin 1944. Vous y retrouverez également quelques objets leur ayant appartenu comme des montres qui se sont toutes quasiment arrêtées entre 16h et 17h.

On retrouve également une plaque avec le nom de la division SS à l’origine de la destruction du village et du massacre de ses habitants, elle était sous les ordre du général Lammerding. L’identification des corps a été compliquée car les SS sont revenus les 10 et 11 Juin pour enterrer les corps. En 1953 s’est déroulé le procès de Bordeaux où 22 soldats ont été jugés. Des alsaciens avaient été incorporés de force, c’étaient les “malgré nous”. Le sujet des soldats alsaciens, reste encore de nos jours, un sujet épineux entre le Limousin et l’Alsace.

Conclusion

La visite du village d’Oradour-sur-Glane n’est pas une chose facile, mais je trouve qu’elle est nécessaire, très instructive. Elle participe activement au devoir de mémoire et le fait que le village soit resté en l’état contribue évidemment encore plus à cette ambiance particulière. Il permet également de voir ce qui se rapproche le plus d’un village français dans les années 40, c’est un condensé d’Histoire dans tous les sens du terme. Connaissez-vous ce village dévasté de la Seconde Guerre Mondiale ? L’avez-vous visité ? 🙂

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