Rennes, vallée de la Rance, côte d’Emeraude et Mont-Saint-Michel

Dans cet article, je vous propose de découvrir le centre-ville de Rennes, nous partirons ensuite le long de la vallée de la Rance pour remonter au nord et arriver sur la côte d’Emeraude et pour finir, une petit crochet par un incontournable du secteur, le Mont-Saint-Michel, alors en route ! 🙂

Visite du centre de Rennes

Rennes est la préfecture de l’Ille-et-Vilaine, c’est une grande ville étudiante très active, on compte pas moins de 225 000 habitants, dont 66 000 étudiants, ce qui en fait la première ville de Bretagne. Appelée Condate à l’époque gallo-romaine, elle devient plus tard capitale du duché de Bretagne. Dans le centre-ville, on retrouve quelques bâtisses médiévales en bois épargnées par l’incendie de 1720, les autres ont été reconstruites en pierre. Elle a obtenu le label ville d’art et d’histoire et compte 90 édifices protégés au titre des Monuments Historiques. Il reste peu de vestiges des fortifications de la ville, mais on peut encore voir certaines portes comme les portes mordelaises. Place du champ Jacques, on peut voir un grand nombre de maisons à colombage. La Vilaine coule dans le centre-ville, on peut donc se balader sur ses quais. Il existe un réseau bien fourni de petites rues commerçantes dans le centre ainsi que des monuments plus imposants comme l’hôtel de ville qui date du 18ème siècle. On peut également voir le Palais du Parlement de Bretagne qui accueille aujourd’hui la Cour d’Appel de Rennes et qui est classé Monument Historique.

L’ancienne rédaction régionale du journal Ouest-France est encore visible a été transformée en une salle de conférence. Plusieurs édifices religieux notables sont visibles, comme la cathédrale Saint-Pierre datant du 16ème siècle avec ses 2 grandes tours ou bien encore la basilique Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle du 19ème siècle, située dans le nord et qui se trouve être inachevée. A Rennes, on retrouve également des lieux de culte orthodoxes, protestants, musulmans et juifs. Sur la place Saint-Anne, on peut découvrir l’ancien couvent des Jacobins, il date du 14ème siècle et abrite actuellement le centre des congrès. La ville compte également un patrimoine industriel intéressant, comme des anciennes imprimeries, des tanneries ou bien encore des laiteries industrielles. Les halles Martenot de 1871 accueillent le marché des Lices tous les samedis matin et les halles centrales, marché couvert de 1922, ont été une criée municipale puis reconverties, en partie, en galeries d’art contemporain. Si vous aimez l’Art Déco, foncez voir le bâtiment de la piscine Saint-Georges, construite en 1926 et constituée de céramiques et de mosaïques. Une visite guidée est d’ailleurs proposée pour découvrir différents lieux tapissés des mosaïques Odorico, du nom d’une famille italienne dont l’église Sainte-Thérèse de style Art Déco en est une bonne représentation.

L’opéra de Rennes est une salle à l’italienne qui accueille principalement, de nos jours, des représentations d’art lyrique. La ville de Rennes possède depuis 2002 un métro, pendant longtemps avec une seule ligne, elle était, jusqu’en 2008, la plus petite ville au monde dotée d’un réseau de métro, et depuis 2022, une seconde ligne a été inaugurée. De nombreux espaces verts vous attendent, la ville de Rennes est vraiment très agréable.

Balade à SaintSuliac

Saint-Suliac est une petite commune située sur le littoral de l’estuaire de la Rance. Depuis 1999, il est classé parmi les plus beaux villages de France, avec ses 12 km de rivages, Saint-Suliac est pratiquement une presqu’île. C’est aussi un village portuaire de pêcheurs, l’un des rares qui soient maritimes dans l’estuaire, entre Saint-Malo et Dinan. De nombreuses randonnées vous amèneront sur des espaces naturels protégés. Saint-Suliac est organisée autour de son église et de son port, elle comporte de nombreuses ruelles étroites et tortueuses. Les maisons anciennes en granite sont tournées vers le port. Le passé de la ville est riche, tout d’abord la présence de l’Homme de Néandertal est attestée, pas moins de 6 000 objets archéologiques ont été découverts dans les environs.

Un grand menhir nommé la “dent de Gargantua” est visible à l’est du centre sur la D7. Les coriosolites occupaient les lieux, c’est un peuple gaulois du groupement des peuples armoricains. Des villas gallo-romaines ont été construites non loin du bourg, près d’une voie romaine. Dans Saint-Suliac, en vous baladant dans le centre, vous aurez l’occasion de découvrir de très jolies petites rues et des belles maisons en granite. L’église de Saint-Suliac, qui se remarque par sa tour fortifiée, date du 13ème siècle mais il y eut des travaux jusqu’au 20ème. Plusieurs parties ont été classées séparément au titre des Monuments Historiques au cours de son histoire mais ce n’est qu’en 2001 que toute l’église, son cimetière et son portail sont classés.

On peut également voir les vestiges d’un camp viking du 10ème siècle vers l’anse de Vigneux, c’est une enceinte médiévale fortifiée quadrangulaire. Situé au nord-est du village sur le ruisseau de la Goutte, le moulin à marée de Beauchet construit en granite est accompagné d’une petite digue. On peut aussi voir l’oratoire de Grainfollet, érigé par les marins en 1894, c’est un belvédère qui donne sur l’estuaire de la Rance.

Visite de Dinard

Dinard est une station balnéaire réputée de la côte d’Emeraude, notamment auprès des américains et des britanniques. L’estuaire de la Rance sépare Dinard de Saint-Malo, située de l’autre côté. On y retrouve des villas Belle Epoque, dont 407 sont classées, elles datent souvent de la période 1900-1910. Ne loupez pas la villa de l’Impératrice Eugénie, la maison du Prince Noir, le Grand Hôtel ou bien encore la villa Reine-Hortense, détenue par un prince russe. La ville possède également un casino et est connue pour le festival du film britannique et irlandais dont la première édition a été lancée en 1989.

Dinard possède le label Ville d’art et d’histoire, on retrouve notamment 3 édifices religieux majeurs, l’église Saint-Enogat, un temple protestant et une église anglicane, Saint-Bartholomew. Sur la commune, il existe 4 plages surveillées mais il en existe d’autres, souvent accessibles par le chemin côtier. Vous pourrez également vous balader sur la promenade du Clair de Lune qui est bordée de jardins aux touches méditerranéennes, de juillet à septembre elle est éclairée et accompagnée de musique.

Découverte de Saint-Malo

Saint-Malo est connue pour être une cité corsaire bâtie sur un rocher, entourée de remparts. Ces derniers on été construits du Moyen-Âge au 17ème siècle, ils connurent des accroissements réalisés de 1708 à 1744 et leur longueur totale est de 1 754 m . A l’intérieur, on retrouve des rues secrètes, des cafés et des boutiques. Bon nombre de maisons d’armateurs sont visibles, elles datent du 18ème siècle et ont été construites par de riches armateurs malouins ou des négociants. Vous pourrez y voir un château du 15ème siècle qui accueille actuellement l’hôtel de ville, il est doté de 4 tours d’angle autour d’un donjon s’élevant à 35 m. Saint-Malo a été une république indépendante de la couronne de France de 1590 à 1594, c’est de là que viendrait sa devise “Ni Français, ni Breton, Malouin suis”.

Tout au long de la balade, vous croiserez des statues, ce sont celles des plus célèbres corsaires. Les corsaires étaient autorisés à piller les navires ennemis pour le compte du roi, à l’opposé des pirates qui le faisaient pour leur propre compte. Les plus célèbres sont René Duguay-Trouin qui agissait pour Louis XIV et Robert Surcouf, le roi des corsaires, qui pratiquait la guerre de courses contre les anglais. La ville de Saint-Malo a également vu naître un autre navigateur célèbre, Jacques Cartier, le découvreur du Canada. Si cette époque vous intéresse, sachez que vous pourrez monter à bord d’une réplique de l’Etoile du Roy, transformée en musée ou bien visiter la baie de Saint-Malo à bord du Renard, une réplique du dernier navire de Surcouf. Depuis les remparts, vous pourrez admirer un des symboles de Saint-Malo, la plage de Bon Secours avec sa piscine à l’eau de mer dotée d’un plongeoir et dans le fond les îlots du Grand Bé et du Petit Bé. Faufilez-vous dans les ruelles pour découvrir la maison de la Duchesse Anne, une belle demeure de la fin du 15ème siècle à l’architecture typique des hôtels particuliers bretons des riches notables juste avant la Renaissance. A voir également, la maison des Poètes et des Ecrivains qui est le dernier vestige de ce genre suite à l’incendie de 1661. C’est une maison à pan de bois probablement construite par des architectes de marine ayant réutilisé en partie des matériaux provenant de bateaux.

Vous pourrez aussi découvrir la cathédrale Saint-Vincent, construite du 12ème au 18ème siècle, elle abrite les tombes de Jacques Cartier et René Duguay-Trouin. La chapelle Saint-Sauveur présente les grandes expositions de l’été, c’est l’ancienne chapelle de l’Hôtel-Dieu. Datant de 1743 et bâtie en pierre de taille de granite, elle s’inspire des constructions militaires. A une heure de bateau, les îles anglo-normandes comme Jersey et Guernesey sont à portée pour une escapade.

Escale à Cancale

Cancale est une commune notamment connue pour ses huîtres plates sauvages issus de bancs naturels situés en eaux profondes et depuis les années 50 pour ses huîtres creuses d’élevage. Elle est située à l’extrémité ouest de la baie du Mont-Saint-Michel et à 15 km de Saint-Malo. On peut voir l’église Saint-Méen non loin de la rue du port, qui date du 18ème siècle. A côté, ne loupez pas une fontaine avec des statues intitulées “les laveuses d’huîtres”. Il est possible de voir le dernier corps de garde édifié par Vauban, le corps de garde des Daules, datant du 17ème siècle.

Si le temps est pluvieux, vous pourrez faire une halte au musée des bois sculptés ou si les éléments ne vous font pas peur, vous pourrez peut-être croiser au large la Cancalaise, une réplique de bisquine, un type de bateau de pêche originaire de la Manche. La commune a longtemps attiré les peintres et l’on retrouve actuellement beaucoup d’artistes dans des ateliers et des galeries. Il existe une manifestation, qui a lieu tous les 2 ans, dédiée à l’art ainsi qu’un festival de musique classique écossaise.

Détour par la Pointe du Grouin

Au nord de Cancale, vous pourrez faire un arrêt à la pointe du Grouin, un superbe site. La pointe du site sert de ligne de départ à la Route du Rhum, ces années-là, il peut y avoir entre 600 000 et 1 million de visiteurs. La pointe rocheuse domine la mer de 40 m et l’on peut voir jusqu’au cap Fréhel, Granville et la baie du Mont-Saint-Michel. A marée basse, on peut visiter une grotte creusée dans la falaise via le sentier côtier, le GR34. Depuis la pointe du Grouin, on a vu sur l’île des Landes qui n’est pas accessible car c’est une réserve ornithologique qui compterait un peu plus de 1 000 couples de goélands mais on peut aussi voir des grands cormorans, des tadornes de Belon ou bien encore des huîtriers pie. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les allemands ont édifiés un important réseau de bunkers, on peut encore en voir certains à la pointe du Grouin. Certains servent même de site d’hibernation pour des chauve-souris.

Arrêt à DoldeBretagne

Dol-de-Bretagne est une commune d’un peu moins de 5 800 habitants à mi-chemin entre Saint-Malo et le Mont-Saint-Michel et à 55 km de Rennes. Une occupation dès le néolithique du site est attestée grâce notamment au menhir de Champ-Dolent qui mesure 9,30 m de haut. Dol-de-Bretagne est située sur l’ancien rivage de la baie du Mont-Saint-Michel dont elle est séparée aujourd’hui par un marais, elle possède le label de Petite Cité de Caractère. Vous pourrez grimper sur le mont Dol, on y a retrouvé des dents de mammouths, des ossements de rhinocéros laineux et des traces de la présence de l’Homme de Néandertal.

La ville s’est développée autour d’un monastère fondé par Saint-Samson au 6ème siècle, un évêque gallois. Au 9ème siècle, elle devient le siège de la métropole religieuse de Bretagne, son évêque devient un archevêque. Sa cathédrale est incendiée en 1203 par les troupes de Jean sans Terre, elle est entièrement reconstruite dans le style gothique normand. On peut y voir des tapisseries de Bayeux et un double puits, c’est l’une des rares cathédrales au monde à en posséder un. Dans le centre, vous pourrez visiter le cathédraloscope, un centre d’interprétation sur les cathédrales et leurs bâtisseurs, si le sujet vous intéresse. Au 13ème siècle, des remparts font leur apparition, la cathédrale y est intégrée.

La promenade Jules Revert vous permet de vous balader le long des douves et des remparts. Son centre, avec sa rue principale, possède de très jolies maisons à colombage, à porches et à piliers. Une centaine de commerces vous accueillent dans un réseau de petites rues charmantes. On peut y croiser la plus ancienne maison de Bretagne, la Maison des Petits Palets. Si vous avez un petit creux, arrêtez-vous à la Table Ronde, une crêperie-grill, sa cheminée est impressionnante comme sa décoration très “Arthurienne”.

Visite du MontSaintMichel

Le Mont-Saint-Michel est l’un des sites les plus visités de France, il est mondialement célèbre et est quasiment toujours plein à craquer. Il n’y a pas vraiment de bonne période pour le visiter, évidemment, l’été est à éviter autant que possible. L’îlot rocheux culmine à 78 m mais la statue de Saint-Michel, située tout en haut de l’abbaye, culmine quant à elle à 157 m. L’abbaye a été fondée en 965, elle est classée Monument Historique et au patrimoine mondial de l’Unesco. L’îlot et le cordon littoral de la baie, figurent quant à eux au patrimoine mondial de l’Unesco. La partie basse comporte un réseau de petites rues où il fait bon se perdre ainsi que des remparts qui sont principalement l’œuvre de l’abbé Robert Jollivet. C’est en 1417 qu’il ceint la ville basse et le pied du mont d’une enceinte continue et de 6 tours. Aux 18ème et 19ème siècles, l’abbaye sert de prison. Le mont est également connu comme étape des chemins de Compostelle de France.

En 2021, on comptait 25 habitants au Mont-Saint-Michel, j’imagine que la vie sur l’îlot et le flot de touristes doit être une vie particulière. La baie du Mont-Saint-Michel est également connue pour être le théâtre des plus grandes marées d’Europe continentale. Cela peut aller jusqu’à 15 m de marnage, c’est la différence entre basse et haute mers. Il est donc très dangereux de s’y retrouver lorsque la marée est montante, il est dit qu’elle remonte à la vitesse d’un cheval au galop. Il est pratiqué l’agriculture sur des polders et l’on peut voir des élevages dans la baie. Le mouton et l’agneau de pré-salé sont des spécialités locales. Le tourisme démarre au 19ème siècle, des auteurs et peintres en font la promotion mais c’est au 20ème siècle que la fréquentation du site explose. Au début de ce siècle, il existait même un train qui desservait les lieux. La fréquentation connait néanmoins un ralentissement depuis le début des années 2000. Les prix sont assez chers pour des prestations jugées souvent passables mais ce sont également les conditions de desserte de l’îlot qui font fuir une partie des touristes. En effet, depuis 2014, une nouvelle digue et une passerelle sur pilotis laissant passer l’eau en dessous sont construites, elles permettent de mieux protéger le site. On ne peut plus stationner près de l’îlot, un parking a été créé plus loin et des navettes partielles sont proposées. Si l’on souhaite y aller à pied, il faudra 50 min. Les prix des stationnements sont également en cause.

Conclusion

La ville de Rennes est riche en patrimoine et histoire, il est très agréable de s’y balader, on croise bon nombre de monuments et commerces. Le fait qu’il y ait beaucoup d’étudiants donne une super ambiance à la ville. J’ai beaucoup aimé la vallée de la Rance et plus particulièrement son estuaire, on y croise de jolis villages comme Saint-Suliac avec ses vieilles maisons en pierre et sa profusion d’hortensias. La côte d’Emeraude est très belle, elle offre une palette de couleurs variées et des villes au riche passé. J’ai beaucoup aimé la pointe du Grouin, un endroit sauvage, notamment avec l’île des Landes. J’ai aimé les petites rues de Dol-de-Bretagne, avec ses maisons à colombage et ses commerces accueillants. Etant si près, ne pas faire de détour par le Mont-Saint-Michel aurait été dommage, le site est magnifique mais souffre du surtourisme. Qu’avez-vous préféré ? Quels sont vos endroits favoris et secrets ? 🙂

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