Visiter le centre-ville d’Amiens et sa cathédrale

Le centre-ville

Amiens est le chef-lieu historique de la Picardie et est située à environ à 115 km de Paris, 180 de Bruxelles et 245 de Londres. Elle se trouve à un carrefour routier mais également ferroviaire européen important. Elle est assez proche (environ 50 km) de l’estuaire de la baie de Somme, un site naturel réputé notamment pour sa réserve ornithologique. La ville compte près de 134 000 habitants mais au niveau de la métropole amiénoise, il y en a environ 400 000.

Amiens est la ville avec le plus de nombre d’inscriptions au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle est très célèbre pour sa cathédrale Notre-Dame, joyau de l’art gothique, qui est l’une des plus vastes au monde. La ville d’Amiens comporte de nombreux canaux, notamment dans le secteur des hortillonnages (ensemble de jardins flottants couvrant 300 ha). La ville est aussi connue pour sa riche vie universitaire et culturelle.

Les rues sont agréables, on passe par différents styles. On croise des façades et motifs art déco, des maisons aux façades hautes en couleurs et des maisons en briques rouges, les amiénoises. Elles datent très souvent du 19ème siècle, elles servaient à loger les ouvriers. On en retrouve 4 types, celles avec une seule fenêtre en façade, les doubles, les classiques (à 3 fenêtres) ou bien encore les maisons de maître et hôtels particuliers.

Près de la cathédrale, on retrouve quelques canaux avec des maisons colorées, bien que je ne sois pas dans le secteur du quartier Saint-Leu. J’ai croisé le chemin de l’horloge Dewailly. Elle porte le nom d’un ancien maire qui avait légué en 1892 une importante somme d’argent pour la faire construire. Le projet pris beaucoup de retard, elle fût terminée en 1898. L’horloge abritant une statue de femme dévêtue, les habitants d’Amiens la surnommèrent Marie sans chemise. L’horloge échappa aux bombardements de 1940 mais celle que l’on voit aujourd’hui est en partie reconstruite, le seul élément d’origine étant la statue.

La cathédrale

J’ai trouvé un hébergement dans le centre-ville, près de toutes les commodités. Quand je m’y suis rendue, c’était le début du marché de Noël. L’hôte m’a gentiment prévenu qu’il serait compliqué de se garer dans la rue à cause de cela. Je suis allée au parking des Jacobins, un parking souterrain qui propose, pour les gens qui ne sont pas du coin, un petit forfait de 3 jours à 19 €, ce qui est moins cher que 2 journées complètes sur le tarif standard.

J’ai commencé ma balade en déambulant un peu au hasard dans le centre, j’ai pu voir les chalets en bois du marché de Noël, entre gaufres, vins et cidres chauds ou bien encore plats roboratifs canadiens. Je suis passée devant la mairie puis le beffroi, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, il était à l’origine construit en bois, sa reconstruction en pierres blanches date de 1406. Il a également servi de prison et a subit de nombreux dégâts lors de la Seconde Guerre mondiale, il a été totalement rénové en 1989.

Je pars ensuite pour la cathédrale, en milieu d’après-midi j’ai rendez-vous pour une grimpette et une visite des tours de celle-ci. J’apprends qu’il y a bien plus de visiteurs à la cathédrale depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris. Les touristes se sont reportés sur Amiens, qui n’est pas très éloignée de la capitale. Mon guide est passionné, il en connait un rayon sur les édifices religieux, il m’a même parlé de la cathédrale d’Evry (dans l’Essonne, non loin de chez moi), si particulière.

Après quelques centaines de marche, me voilà tout en haut d’une des 2 tours. Elles n’ont pas été élevées à la même hauteur, il y a 5 mètres de différence. On a une vue à 360° sur la ville, on repère facilement le quartier Saint-Leu aux couleurs vives de ses maisons. Après des discussions très intéressantes avec mon guide, je redescends, les escaliers sont en colimaçon, peu larges et les marches assez hautes, je ne recommande pas cette visite aux personnes âgées ou à mobilité réduite.

J’entre à l’intérieur de la cathédrale, qui en 2020, a fêté ses 800 ans d’existence ! Elle est également la cathédrale la plus vaste de France de part ses volumes intérieurs (200 000 m³), l’impression d’être tous petits n’est pas usurpée ! La hauteur sous voûte est de 42,30 m. Il n’y a que la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais qui soit plus haute. Elle est caractéristique du gothique classique (nef) et rayonnant (chœur), on retrouve même le style gothique flamboyant pour la rosace qui vous est peut-être déjà familière, je vous en avais présenté un bel exemple à l’église Saint-Séverin à Paris.

La cathédrale a perdu la plupart de ses vitraux d’origine mais elle est réputée pour ses sculptures du 13ème siècle ornant sa façade occidentale (celle côté place). Elle est classée aux Monuments Historiques de France en 1862 et inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1981.

Ce que j’ai beaucoup aimé dans la cathédrale, ce sont les dallages, tous différents selon le secteur. Ces dallages ont été conçus et dessinés au 13ème siècle et restaurés au 19ème. On retrouve un labyrinthe octogonal situé au niveau de la 5ème travée de la nef avec en son centre l’effigie des 3 architectes et de l’évêque Evrard de Fouilloy ainsi qu’une bande de cuivre qui marque le début de la construction en 1220. La cathédrale est très bien préservée, elle a eu la chance d’être épargnée par les bombardements de 1940 et 1944.

Illuminations

J’ai fait un arrêt à Dasi Frères pour le goûter, un super salon de thé ! J’ai adoré, il y a une très grande variété de thés et les pâtisseries sont délicieuses. Après cette grosse pause gourmande et après la tombée de la nuit, j’ai eu l’occasion de voir “Chroma”, un spectacle sons et lumières projeté sur la façade de la cathédrale. Cela dure une grosse demie heure, c’est vraiment superbe ! La thématique était axée sur les 800 ans de l’édifice évidemment.

Les projections 3D étaient très bien réalisées, elles enveloppaient toute la surface des statues et autres recoins architecturaux de la cathédrale. Il y avait des éclairages qui habillaient tout en douceur les pierres et d’autres qui leurs donnaient des couleurs très flashy, le résultat était, dans tous les cas, très réussi. Après le spectacle, il est possible de télécharger une application et faire une sorte de jeu de piste.

J’avais repéré le Ad’Hoc Café un peu plus au nord de la cathédrale, je n’ai donc pas fait le jeu de piste. On y trouve des plats traditionnels ou bien des plats classiques de la cuisine française, c’était très bon et ma serveuse était très sympa. Après le repas, je suis retournée vers la mairie pour voir les décorations de Noël de nuit. C’était plutôt joli, ils avaient utilisés de grosses bulles gonflables géantes avec de petites scènes à l’intérieur, de quoi égayer les mirettes !