Que visiter dans le nord du Périgord Vert en Dordogne ?

Abjat-sur-Bandiat

La commune d’Abjat-sur-Bandiat compte un peu plus de 600 habitants et fait partie du parc naturel régional Périgord-Limousin, une zone de plus de 1 800 km² à cheval sur la Dordogne et la Haute-Vienne. Le GR4 traverse Abjat, il est long de 1 470 km et relie Royan à Grasse. Il y a donc pas mal de balades et de randonnées à faire dans le secteur.

Le Bandiat, un sous-affluent de la Charente, ne coule pas dans le centre mais se situe plus au nord. Chaque année, au début de l’automne, on retrouve, depuis 1991, le championnat de France de Conkers. Le Conkers est un jeu inventé au Royaume-Uni, qui se joue à 2 joueurs, chacun ayant un marron pendu au bout d’une ficelle. Les joueurs les cognent l’un contre l’autre, celui qui se casse en premier a perdu. Le jeu a été importé par un ressortissant britannique installé dans le village.

Près de la mairie, on retrouve une statue sur un banc, elle fait référence à la légende de la belle de Fargeas, un hameau de la commune. L’histoire se serait déroulée vers 1640, quand le seigneur de Vaucocourt tomba amoureux d’une jeune fille originaire d’Abjat-sur-Bandiat. Le cœur de cette dernière était déjà pris par un jeune homme du village, mais le seigneur décida tout de même de l’enlever. Les habitants s’y opposèrent et une bataille s’en suivie, le seigneur fût tué par le jeune homme qui fût lui même tué par l’écuyer du seigneur.

Louis XIII ayant été informé de cette rébellion décida de condamner les villageois à la pendaison et aux galères. Le marché et le tribunal furent supprimés, les impôts augmentés. Le roi ordonna également de faire enlever les cloches du village, lors de l’opération, une des cloches roula jusqu’au Saut du Chalard, un petit cours d’eau. Depuis ce temps-là, certains pensent entendre sonner la cloche depuis le torrent tous les jeudis saints vers 14h. On dit également que la belle de Fargeas, qui mourut de chagrin, apparait sous la forme d’un oiseau blanc dans le clocher.

Dans un sous-bois, on peut voir des sculptures en bois représentant de petits personnages, je trouve que cette idée donne une ambiance particulière au lieu qui s’appelle le Jardin aux Légendes. N’oubliez pas de passer par l’église Saint-André, un édifice roman remanié au 15ème et 17ème siècles, elle a été classée monument historique en 1994. A l’est, il y a le château de l’étang qui date du 19ème siècle ainsi que celui de Grospuy, ses origines remonteraient au 13ème siècle et on peut actuellement y voir une tour ronde accolée à un logis du 15ème siècle. Vous pourrez aussi voir plusieurs jolies fontaines ainsi qu’un street art non loin du cimetière.

Un parcours Tèrra Aventura (géocaching) est disponible à Abjat-sur-Bandiat (4 km – 2h – A pied – Difficulté des énigmes 4/5 – Difficulté du terrain 4/5 – Thématique : Contes et légendes – Badge à récupérer : Zellé)

Piégut-Pluviers

Faisant également partie du parc naturel régional Périgord-Limousin, Piégut-Pluviers compte un peu plus de 1 100 habitants, le GR4 passe à l’ouest de la commune. Elle est réputée pour son marché qui se tient depuis 1642, il a lieu le mercredi matin. On y retrouve plus de 100 étals en hiver et 200 en été, avec un large choix de produits locaux et régionaux. Le début d’une chanson datant du 19ème siècle dit d’ailleurs “Qui n’a pas vu Piégut, n’a pas vu de marché”.

Le bâtiment de la mairie mérite un arrêt, il possède de belles décorations ainsi qu’une horloge au niveau du fronton. Il date de 1910 et a été construit dans un style flamand. L’entrée, à l’angle de l’édifice, est dotée de belles portes vitrées. Non loin, vous trouverez l’église Notre-Dame, édifiée en 1906, elle remplace une ancienne chapelle datant de 1631. A l’intérieur, on peut voir des vitraux, un autel en granit ainsi que 2 madones découvertes dans les décombres de l’ancienne chapelle.

Tout au long de la visite, vous pourrez voir d’anciennes devantures pleines de charme. Au sud-ouest du centre, trône fièrement sur sa motte castrale, la tour de Piégut. Il s’agit du reste d’un ancien château fort du 12ème siècle. Le donjon mesure 23 mètres de haut, on peut également encore voir une partie des murs. La visite est libre, il faudra juste avoir de bonnes chaussures car la pente est raide par endroits, encore plus en descente. Le donjon faillit disparaitre en 1199, à cette époque, il est assiégé par les troupes de Richard Cœur de Lion. Ce dernier ayant reçu la flèche qui lui a été fatale non loin de là, vers Chalus (en Haute-Vienne), les anglais partirent en précipitation.

Un parcours Tèrra Aventura (géocaching) est disponible à Piégut-Pluviers (3 km – 1/2h – A pied – Difficulté des énigmes 2/5 – Difficulté du terrain 3/5 – Thématique : Commerce – Badge à récupérer : Zéchopp)

Saint-Estèphe

Saint-Estèphe est une petite commune de moins de 600 habitants, elle se situe aussi sur le territoire du PNR Périgord-Limousin. Au sud de la commune se trouve le site du Roc Branlant et du Chapelet du Diable. Un sentier d’interprétation a été mis en place ainsi que des panneaux explicatifs. Une boucle de randonnée de 4 km au départ du bourg vous fera longer le secteur, c’est également un sentier botanique.

Le rocher du Roc Branlant est une curiosité géologique, un bloc de granit de 50 tonnes qui est posé en équilibre sur un autre, déposé autrefois par le cour d’eau, la Doue. Depuis longtemps, il est de tradition d’introduire une pièce sous le rocher pour la tordre, glissé au fond de la poche, cet objet porterait bonheur.

Une légende raconte que le Roc Branlant fermerait la porte de l’enfer où le Diable a tenté d’attirer des moines du coin. Le Chapelet du Diable est un chaos de granit autour duquel s’écoule la Doue. Les légendes racontent que ces rochers auraient été déposés là par le Diable. Une autre légende raconte aussi qu’un moine incorruptible aurait été pourchassé par le Diable et que pour se défendre, il aurait utilisé son chapelet contre le Diable qui se brisa et se répandit le long du ruisseau.

Juste à côté du site du Roc Branlant se trouve le grand étang de Saint-Estèphe, qui propose plusieurs activités nautiques comme le canoë. Il est également possible de s’y baigner, c’est surveillé en juillet et août, et on retrouve aussi un camping et un restaurant ainsi qu’une promenade sur l’eau grâce à un pont en bois.

Au nord du territoire de Saint-Estèphe se trouve le château de Puycharnaud qui date du 19ème siècle. Un peu plus au sud, un menhir est visible au hameau de Fixard et encore plus au sud, si vous avez un petit creux, je vous recommande le pub et restaurant, le Crazy Frog. L’établissement est tenu par des anglais, on y retrouve des burgers, des salades et des plats locaux, tout est très bon et l’accueil au top.

Nontron

La dernière commune fait également partie du PNR Périgord-Limousin, elle compte un peu plus de 3 000 habitants et est une sous-préfecture. Lors de ma visite, la Fête du Couteau avait lieu. Elle se déroule à Nontron depuis 1996 chaque début août. La ville est célèbre pour son couteau artisanal de poche fermant, datant du Moyen-Âge, qui est le plus ancien de France. La manifestation réuni plus de 100 couteliers et accueille plus de 7 000 visiteurs. Si vous ne pouvez venir à cette période, sachez qu’il existe plusieurs coutelleries qui sont ouverte toute l’année, dont celle en centre-ville, la Coutellerie Nontronnaise.

Autre tradition à Nontron, la mascarade des Soufflaculs, un carnaval dont l’origine serait médiévale. Inscrit au patrimoine culturel immatériel de France, il voit défiler les Soufflaculs, parés d’une chemise de nuit et d’un bonnet de coton blanc. Avec leur soufflet, ils ont pour mission de chasser les mauvais esprits qui se cacheraient sous les jupes des femmes. Le peuple se déguisaient aussi pour se moquer des riches, des ecclésiastiques et des puissants. Les Soufflaculs se retrouvent surtout dans le Midi, avec des variantes catalanes comme la “danse du feu aux fesses”. Malheureusement, il semble que, faute de moyens, l’événement n’ait plus lieu, on peut tout de même trouver une statue dans le centre-ville qui y fait référence.

On peut voir le château de la ville, construit du 18ème au 19ème siècle. Il accueille actuellement le Pôle des Métiers d’Art ainsi qu’un joli parc à l’arrière. Non loin, on peut également voir une tour ronde, vestiges des fortifications de la ville. Nontron est également connue pour la nontronite, un minéral argileux riche en fer découvert non loin en 1827. Et plus surprenant encore, de la nontronite a été retrouvée sur Mars, le véhicule Curiosity en a débusqué dans l’un de ses forages. Cela constitue encore une preuve qu’il y a eu de l’eau à la surface de la planète rouge dans un lointain passé.

L’église Notre-Dame des Ronces est entourée d’une légende. Au 17ème siècle, des enfants perdirent une boule avec laquelle ils jouaient dans un roncier près d’une fontaine. Il y découvrirent une statue en pierre de la Vierge. Les habitants et le Clergé décidèrent de la déplacer dans la grande église Saint-Etienne mais le lendemain la statue repris sa place au milieu des ronces. Elle fût ensuite déplacée dans une autre église, à l’autre bout de la ville, mais la statue repris encore son emplacement initial près de sa fontaine. Une chapelle fût construite à cet endroit en 1625, puis en 1871, ce sanctuaire devint l’église paroissiale. De nos jours, on peut voir la statue de la Vierge encore dans sa chapelle, dans une partie latérale de l’église, au-dessus d’une crypte où se situe la fontaine miraculeuse. Notre-Dame des Ronces est honorée tous les 15 août lors d’une procession qui a lieu la veille.

Un parcours Tèrra Aventura (géocaching) est disponible à Nontron (3 km – 1/2h – A pied – Difficulté des énigmes 2/5 – Difficulté du terrain 4/5 – Thématique : Arts plastiques – Badge à récupérer : Zart)