Que visiter dans le 5ème arrondissement de Paris ?

Dans cet article, je vous propose de découvrir quelques lieux à visiter dans le 5ème arrondissement de Paris. Nous prendrons tout d’abord la direction du quartier du Jardin des Plantes avec des lieux aux architectures radicalement différentes puis nous irons découvrir un édifice peu connu car trop souvent éclipsé par Notre-Dame de Paris, alors en route ! 🙂

Découvrir la Grande Mosquée de Paris

La grande mosquée de Paris, située dans le quartier du Jardin des Plantes, a été inaugurée en 1926, après seulement 4 ans de travaux dans un style hispano-mauresque. C’est la plus ancienne mosquée de France métropolitaine et elle est dotée d’un minaret haut de 33 mètres. Elle est classée aux Monuments Historiques depuis 1983 et a également reçu le label “Patrimoine du 20ème siècle”.

La décision de construire une mosquée à Paris se concrétise au lendemain de la Première Guerre mondiale. Elle est conçue à l’époque comme un geste pour commémorer la mort des soldats musulmans qui ont combattu pour la France. Construite selon les plans de l’architecte Maurice Tranchant de Lunel, elle est faite de béton armé. Ses décors et zelliges (un type de mosaïques ornementales utilisées dans l’art au Maghreb) ont été réalisés par des artisans maghrébins avec des matériaux traditionnels. La mosquée peut accueillir 1 000 personnes et dispose de salles d’ablutions ainsi que d’un accès pour personnes à mobilité réduite.

Peu après mon entrée dans les lieux, j’arrive dans le patio qui lie la salle de prière aux jardins. On y retrouve un grand nombre de décorations très travaillées aux couleurs coordonnées avec le reste de la mosquée. Si vous venez en dehors des horaires de prière, vous pourrez admirer cette superbe salle avec des colonnes, un lustre imposant et des décorations très soignées. Plus loin sur le parcours, vous pourrez pénétrer dans la bibliothèque qui nous accueille avec un portrait de Abdelhamid Ben Badis, une figure emblématique du mouvement réformiste en Algérie, un enseignant et homme politique. Arrêtez vous et levez le nez, le plafond est magnifique.

De part et d’autre du patio, se trouvent des jardins sur 3 500 m² qui vous accueillent dans un environnement calme et reposant. Le plus beau est, pour moi, le jardin à l’andalouse, situé au nord du patio. On y retrouve des fontaines, des jets d’eau et des carrelages colorés, la végétation y est luxuriante. On peut également rentrer dans la salle de conférence, nommée la salle Emir Abdelkader. Il est né en 1808 en Algérie et était un chef religieux, un savant et un résistant à la colonisation de son pays. Cette salle comporte également nombre de décors, je trouve les portes et le plafond très beaux. Avant de partir, ne loupez pas la porte de Rayan, située au nord du patio et qui donne sur le jardin à l’andalouse. Le travail est impressionnant, tout comme celui effectué pour réaliser la grande porte en bois sculpté.

Hormis quelques salles qui servent au sermon des immams ou bien encore à la lecture du Coran, tout se visite. On peut trouver une boutique qui vend des objets traditionnels arabes ainsi qu’un salon de thé et un restaurant traditionnel, “aux portes de l’Orient”. Sa cuisine regroupe des plats originaires du Maghreb. En partant, une fois dans la rue, retournez vous pour observer la porte d’entrée principale. Sa porte en chêne clair est cloutée de bronze, surmontée d’entrelacs en bois d’eucalyptus et en corail.

Se balader au Jardin des Plantes

Le Jardin des Plantes s’étend sur 27 ha, il a été créé en 1626. C’est un parc ouvert au public, on y retrouve des parterres, des espaces botaniques, des arbres et des jardins. Il est également le siège et le principal site du Muséum national d’histoire naturelle, mais ce dernier possède d’autres sites sur Paris ainsi qu’en province. Le Jardin des Plantes est également un campus et on y trouve aussi une ménagerie, fondée en 1794, des serres ainsi que des bâtiments d’exposition scientifique qui font office de musées, ils sont appelés “galeries”. Vous pourrez par exemple visiter la galerie de Minéralogie ou bien encore la galerie de Paléontologie.

Dans les espaces verts, vous pourrez voir au nord, un secteur paysagé à l’anglaise créé au 18ème siècle sous l’intendance de Buffon, un célèbre naturaliste et scientifique français. Au sud, une grande perspective à la française de 500 mètres de long s’offre aux yeux des visiteurs, sa partie la plus ancienne était déjà présente au 17ème siècle. C’est là que l’on retrouve une grande partie des illuminations exposées chaque année entre mi-novembre et mi-janvier.

Il existe 5 grandes serres, dont 4 sont accessibles au public. La première, la “serre des forêts tropicales humides” ou “grande serre” a une superficie de 750 m², de style Art Déco, elle a été inaugurée en 1937. La “serre des déserts et milieux arides” a été bâtie à l’emplacement des anciennes serres coloniales, complètement détruites lors de la tempête de 1999. Ensuite, la “serre de Nouvelle-Calédonie” expose au public la flore de l’archipel, et pour finir la “serre de l’histoire des plantes” qui se trouve être identique, de par sa structure, à la précédente. Depuis 2010, elle présente des spécimens de plantes fossiles à côté de spécimens vivants propres à l’époque actuelle à des fins pédagogiques et de comparaison. Tous ces changements font partie d’une grande refonte qui a été effectuée entre 2005 et 2010 sur toutes les serres.

Vous pourrez également parcourir un labyrinthe, voir des fontaines et des puits, un amphithéâtre ou bien encore un grand nombre de statues. Fait intéressant, il existe à une dizaine de mètres sous le Jardin des Plantes, un ensemble de galeries souterraines d’environ 1,7 km. Elles ont servi, entre autres, de laboratoire, au fondateur de la bio-spéléologie, Armand Viré. Ce dernier était spécialiste de la faune cavernicole et c’est le premier laboratoire de recherche souterrain au monde puisqu’il a été aménagé en 1896.

S’émerveiller à la Grande Galerie de l’Evolution

Située également dans le Jardin des Plantes, la grande galerie de l’Evolution est un bâtiment imposant qui a été ouvert en 1889. Elle a été créée à partir de l’ancienne galerie de Zoologie et a subit une grande rénovation en 1994 suite à plusieurs années de fermeture. Il faut savoir qu’en 1986, les spécimens de la galerie sont déplacés dans une nouvelle réserve souterraine, la zoothèque, car la galerie est en mauvais état. Il est décidé de la rénovation des lieux, on fait appel à un scénographe en plus d’un grand nombre de scientifiques et d’architectes. Le chantier démarrer en 1991, une grande partie des spécimens est restaurée. En 3 ans, ce sont 350 mammifères, 500 oiseaux et plus d’une centaine de reptiles, de poissons et d’amphibiens qui sont remis sur pied mais ils ne représentent qu’une infime partie des collections, il y a 75 millions de spécimens au total dans la zoothèque souterraine. La présentation, les éclairages et l’ambiance sonore sont totalement repensés.

Au sous-sol, on retrouve les expositions temporaires, lors de mon passage, elle était dédiée aux félins du monde. Sur près de 1 000 m², on navigue entre animaux naturalisés, squelettes, panneaux explicatifs et objets issus de différentes cultures. Des films sont également projetés et des ateliers sont mis à disposition pour les enfants. J’ai trouvé l’exposition intéressante, mais étant une grande fan de félins, je pense qu’il aurait été bien d’aller plus loin dans les explications et que l’accent sur la protection de ces espèces aurait pu être plus prononcé, en parlant notamment des trafics et des autres causes d’extinction. J’ai beaucoup aimé la section qui traite des félins dans les folklores de différentes cultures.

Après cette exposition, on remonte vers l’exposition permanente de la grande galerie qui représente tout de même plus de 6 000 m². Les niveaux 0 et 1, la nef centrale, illustrent la diversité du vivant qui peuple les milieux marins et terrestres. Le niveau 2, le balcon intermédiaire, présente l’impact de l’Homme sur les milieux naturels et les évolutions du vivant que cela peut entraîner. Le niveau 3, le balcon supérieur, montre “l’évolution de la vie” et ses grands mécanismes. Prenez plusieurs heures pour en faire complètement le tour, ce musée est extrêmement riche. L’ambiance sonore et visuelle nous plongent dans le règne animal sous toutes ses coutures, nous permet de nous émerveiller et d’apprendre énormément de choses. Au centre, on trouve une sorte de frise du vivant avec un “troupeau” d’animaux très variés, cette présentation est très intéressante et sûrement une des plus iconiques de la grande galerie.

Dans les curiosités, on peut voir un rare spécimen de calmar géant, au niveau 0, dans les plaines abyssales. Exposé depuis 2008, il a bénéficié de la technique de la plastination, destinée aux animaux “mous”. On peut également voir le rhinocéros royal, le premier animal de grande taille naturalisé au Muséum. Il provenait de la ménagerie royal de Versailles et avait appartenu au roi Louis XV. Des salles annexes sont également présentes, une dédiée aux espèces menacées et disparues. On y retrouve des pièces dites “types”, des spécimens qui ont permis de décrire pour la première fois une espèce animale ou végétale. La galerie des enfants propose des ateliers pour sensibiliser les plus jeunes à la biodiversité. Depuis 2017, le cabinet de réalité virtuelle propose “Voyage au cœur de l’évolution”, une expérience immersive.

Détour par l’église Saint-Séverin

Un peu plus au nord-ouest du secteur du Jardin des Plantes, je vous propose de découvrir une belle église de style gothique située juste à côté de Notre-Dame, Saint-Séverin. Elle est peu connue des touristes et même des habitants de la région, probablement à cause de Notre-Dame de Paris qui est située à moins de 400 mètres.

L’église Saint-Séverin est de style gothique flamboyant. C’est un style qui est compris approximativement entre 1420 et le début du 16ème siècle. Après la fin des hostilités avec l’Angleterre, la reprise de l’activité artistique de chacune des grandes capitales européennes se fait sentir notamment dans le domaine de l’architecture. Le gothique du Moyen-Âge est revisité, la structure des édifices reste la même mais les décors évoluent vers des ornementations plus exubérantes, on retrouve par exemple beaucoup d’arabesques. Il y a encore d’autres caractéristiques, mais je vous laisse le soin de les découvrir par ici.

Le début de la construction remonte au 13ème siècle pour se terminer au 15ème et elle est classée Monument Historique depuis 1862. Elle doit son nom à Séverin, un ermite du 6ème siècle qui avait l’habitude de prier dans un petit oratoire rudimentaire. Après sa mort, une basilique est érigée sur les lieux. Au 9ème siècle, l’église est détruite par les vikings lors du siège de Paris puis reconstruite au 13ème siècle pour le clocher et les 3 premières travées de la nef et durant la seconde moitié du 15ème siècle pour le reste.

Si vous faites le tour de l’église, vous croiserez le chemin du square André Lefevre, assez petit, qui est collé à l’église avec ses quelques bancs. Depuis la rue Saint-Jacques, derrière des grilles, on peut apercevoir le cloître. A cet emplacement, se trouvait un cimetière avec son charnier, qui avait ouvert vers 1250. En 1674, il fut décidé d’interdire les inhumations et de fermer le charnier. Dans la cour aujourd’hui, on trouve donc un presbytère et au centre, les restes du cimetière.

L’entrée principale se fait rue des prêtres Saint-Séverin, on peut y admirer sa superbe façade avec des arabesques qui ressemblent presque à des flammes. Le portail est installé en 1837, il vient de l’ancienne église Saint-Pierre-aux-Bœufs, datant du 13ème siècle, qui a été détruite pour construire la rue d’Arcole, qui elle se trouve sur l’île de la Cité, à côté de Notre-Dame.

Une fois à l’intérieur, on constate que l’église a de beaux volumes puisque sa nef culmine à 17 mètres. Elle a été réalisée dans le style flamboyant et est ornée de vitraux du 19ème siècle. Dans l’église, on peut croiser des vitraux de styles très différents qui couvrent 7 siècles. Il y a des vitraux gothiques, dont un arbre de Jessé, un motif fréquent dans l’art chrétien entre le 12ème et le 15ème siècle, qui représente une schématisation de la généalogie de Jésus. Vers le fond, on en retrouve des plus modernes, posés en 1970 qui sont l’œuvre de Jean Bazaine, un peintre français du 20ème siècle.

Dans le déambulatoire, cette galerie tournant en bout d’église, on peut voir de superbes piliers en forme de palmiers dont un avec une colonne torsadée ou colonne salomonique. Elle tient ce nom des colonnes qui auraient été ramenées du grand temple de Salomon de Jérusalem pour la construction de la crypte de la tombe de Saint-Pierre à Rome. En levant le nez, vous pourrez voir les grandes orgues, construites en 1963. On retrouve également bon nombre de tableaux, de statues et de peintures murales, je vous laisse le soin de les découvrir lors de votre visite.

Conclusion

Le 5ème arrondissement de Paris est un secteur riche en histoire et patrimoine. On y retrouve un grand nombre de monuments et musées. Cet article n’est donc pas exhaustif, je vous livre une sélection de lieux que j’apprécie et qui méritent un arrêt ou une visite. Depuis sa réouverture en 1994, la Grande Galerie émerveille, la scénographie est magnifique et l’on y apprend toujours autant de choses. La Grande Mosquée est un lieu calme et décoré avec tellement de soins. Le jardin à l’Andalouse est verdoyant et paisible et vous vous arrêterez un certain temps devant toutes ces portes sculptées, fontaines et zelliges. J’aime l’église Saint-Severin pour son style gothique flamboyant et son secteur calme, loin du tumulte de l’île de la Cité et de Notre-Dame. Avez-vous déjà visité ces lieux ? Qu’en avez-vous pensé ? Quels sont vos autres endroits préférés dans le 5ème ? 🙂

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