Le Vieux-Pays à Goussainville, un village presque abandonné

Dans cet article, je vous propose de découvrir l’étonnante histoire du vieux village de Goussainville, une commune du Val-d’Oise en Ile-de-France. Dans les années 70, la construction d’une piste de l’aéroport de Roissy vide quasiment le village. Son existence, de nos jours, ne tient qu’à son église, alors en route ! 🙂

Déambuler dans le Vieux-Pays

Goussainville est située à une trentaine de kilomètres au nord de Paris, dans le département du Val-d’Oise (95). La ville a la particularité d’avoir connu un déplacement de son centre, actuellement plus au nord, à cause de divers événements.

Tout d’abord, dans la première moitié du 20ème siècle, l’arrivée d’une nouvelle ligne ferroviaire, trop proche des habitations, fait fuir un certain nombre d’habitants. Ensuite, en 1974, le village se retrouve être dans l’axe d’une des pistes de l’aéroport de Roissy, cela provoqua un nouveau mouvement de population vers d’autres quartiers. Quelques irréductibles sont restés sur place mais la plupart des habitations ont été rachetées par Aéroport de Paris bien plus que leur valeur d’origine.

Quand on arrive dans le Vieux Pays, on est frappé par le silence et le bruit en même temps. Le silence, car il reste peu d’habitants, il y a surtout des maisons en train de tomber en ruines, beaucoup sont taguées ou comportent des street arts. Et le bruit, car pendant la balade, étant absorbée par l’observation des façades décrépies, je suis sortie de suite par le bruit de réacteurs. Les avions passent vraiment très près, pour certains, on doit hausser le ton quand on est dans la rue.

C’est un contraste sonore assez particulier, ce qui renforce l’histoire de ce village. On remarque quelques présences grâce aux voitures stationnées devant les maisons et aux rares habitants qui traversent les rues. De vieilles plaques et plans sont encore dans leur jus, mais même si certains bâtiments semblent abandonnés, des personnes y vivent encore, il faut donc rester discret pour ne pas déranger.

Sous la protection de l’église

Depuis presque tous les endroits du village, on peut voir un clocher, c’est celui de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul. Même lui n’a pas l’air en très bon état. L’église est classée en 1914, et c’est justement cette événement qui va changer l’histoire du village.

En effet, il est interdit de détruire tout ce qui se trouve dans un rayon de 500 mètres autour d’un monument classé. Aéroport de Paris ne peut donc pas faire table rase des maisons qu’il a racheté. En parallèle, les permis de rénovation sont tous refusés par la Préfecture, il est donc difficile de retaper l’ancien, ce qui fait que les maisons se dégradent au fil du temps.

Comme bon nombre d’édifices religieux, l’église connu plusieurs vagues de construction et regroupe plusieurs styles. Du 15ème siècle, il reste encore l’étage du beffroi du clocher avec une remarquable décoration flamboyante. Elle a été désaffectée au culte à la fin du 20ème siècle et en grande partie restaurée entre 2010 et 2013. L’utilisation occasionnelle pour le culte reprend en 2017.

L’église compte une crypte, classée en 1940 ainsi qu’un petit cimetière derrière. On ne retrouve pas de grand portail pour y accéder, juste une petite porte en bois. Juste à côté, on remarque d’ailleurs une ancienne entrée qui est depuis murée. L’arrière de l’église est visible depuis un parc attenant.

Un village pas si abandonné

Le village est souvent nommé “village fantôme”, je n’irai pas jusque là. J’avoue que l’ambiance est particulière car c’est globalement assez délabré et que les 2/3 des maisons ne sont plus habitées. Mais il reste bien des gens dans les parages, d’ailleurs, quand une maison est mise en vente, elle part tout de suite.

Il y a un groupe scolaire toujours debout et qui a été très bien conservé et rénové. Le groupe scolaire Sévigné date de 1932, il se trouve dans la rue principale, la rue Brûlée. Juste à côté, un colombier pas en très bon état par contre. Plus bas, le jardin de Madame de Sévigné, un espace collectif entretenu.

Le parc de l’ancien château, sert de parc public aujourd’hui. Il est très agréable de s’y balader, lors de ma visite, j’ai croisé une famille avec ses 2 enfants. Dans le Vieux Pays, on retrouve également une librairie, toujours ouverte, Goussainlivres.

Conclusion

Le Vieux Pays est une capsule temporelle incroyable mais il n’en ait pas moins encore vivant. Entre un groupe scolaire, une librairie ou bien encore un garage, les habitants sont bien là. Plusieurs projets sont en cours, que cela soit pour sécuriser certaines maisons ou bien pour la création d’une ZAC destinée à accueillir de l’artisanat d’art. Bref, le Vieux Pays n’a pas dit son dernier mot. Connaissez-vous l’histoire de ce vieux village ? Avez-vous d’autres exemples ? 🙂

#En France Aussi

Cet article a été rédigé dans le cadre du collectif interblogueurs “En France Aussi” qui fait la promotion de notre beau pays. Le thème du mois était “clochers de village”, piloté par Renée du blog Cahier Nomade.

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