Le village de La Roche-Guyon, entre charrières et falaises calcaires

Centre-ville

Le village est situé en contrebas des versants du plateau du Vexin, aux confins de l’Île de France. En effet, l’ouest du village touche le département de l’Eure, en Normandie. La Roche Guyon est « coincée » entre l’Eure (27) et les Yvelines (78) au sud, de l’autre côté de la Seine. Depuis Paris, 66 km séparent la capitale du village. Il est situé dans le creux d’un méandre de la Seine, sur la rive droite et au pied de falaises crayeuses escarpées qui délimitent le rebord du plateau du Vexin.

Le village est très mignon mais pas forcément très grand. Au centre, vous y retrouverez un château surmonté d’un donjon bien plus ancien, vestige de l’ancien château, à flanc de falaise. Un escalier a été creusé dans la craie pour y accéder. Le château plus récent date tout de même du 18ème siècle et est classé au titre des Monuments Historiques. Il est la propriété de la Maison de La Rochefoucauld, une des plus anciennes familles subsistantes de la noblesse française mais est géré, de nos jours, par un établissement public de coopération culturelle. A l’arrière, on y retrouve des casemates creusées dans la falaise et datant de la Seconde Guerre Mondiale, le général allemand Erwin Rommel y installa son quartier général après le débarquement de Normandie, ce qui valut au village d’être bombardée par l’aviation alliée.

Dans l’artère principale qui sépare le château des bords de Seine on retrouve une fontaine datant de 1742, l’eau provient du haut des falaises. Juste à côté, une petite maison datant du 18ème siècle, la Gabelle, qui abrite actuellement l’office du tourisme, c’est un ancien grenier à sel.

Bords de Seine

Les bords de Seine sont aménagés pour la promenade, notamment à hauteur du village. En face du château, au bord de la Seine, on retrouve un grand potager. Il a été reconstitué (il existait du temps du château) en plusieurs phases, la première en 2004 et la suivante initiée en 2007 qui a permis une réouverture totale en 2009. Au moment de ma venue, il y avait surtout beaucoup d’arbres fruitiers.

Depuis le potager, on a vue sur le château et en regardant plus au nord-est, on aperçoit au loin les falaises de calcaire entourées de végétation. Entre le haut et le bas de La Roche-Guyon, il y a parfois 100 mètres de dénivelé mais le village est uniquement implanté dans la partie basse. La Seine a une largeur moyenne, au niveau du village, de 170 mètres. Il y eût 2 ponts dans ce secteur, un en fonctionnement jusqu’en 1914 et l’autre jusqu’en 1940.

Les charrières et les falaises

Les charrières sont des rues en pente raide menant de la ville basse à la crête du plateau. C’est d’ailleurs d’en haut que vous aurez une des meilleures vues sur la Seine. Dans le village, vous en retrouverez 2, tout d’abord, la vieille charrière de Gasny, à l’ouest et ensuite le charrière des bois plus au nord. Grimpons tout d’abord la vieille charrière de Gasny, on évolue entre la Seine, au loin, et de jolies maisons pour certaines adossées aux falaises. On y retrouve notamment des boves, caractéristiques des villages troglodytiques. Ces caves creusées dans la falaise servaient à abriter les réserves de vin. Elles sont assez hautes et de forme carrée, elles sont plutôt grandes, de 80 à 100 m².

De nos jours, elles servent surtout de garages. Prenez le temps de bien observer cette route, il y a plein de détails sur les maisons, joliment décorées. Le haut de la rue a été littéralement creusé dans la falaise de calcaire. Passons maintenant à la charrière des bois, c’est la plus raide des 2. Elle est enjambée par un ancien aqueduc du 18ème siècle. D’adorables maisons s’y trouvent, certaines m’ont fait penser à des maisons de hobbits, collées aux falaises.

Une fois tout en haut, vous atterrissez sur la route des crêtes, elle est à peu près parallèle à la Seine. Vous aurez vue sur la ville de Gasny dans l’Eure et sur des terres agricoles. En continuant votre route vers le nord, vous rencontrerez la forêt régionale de La Roche-Guyon qui se situe sur le plateau calcaire.

Elle représente environ 310 ha et, en son centre, il y a un arboretum de 12 ha. Il a la particularité de représenter la région de manière originale. Chaque département est représenté par un massif d’arbres caractéristique. Des chênes rouvre pour la Seine-et-Marne, des érables pour l’Essonne, des charmes pour le Val-de-Marne, des frênes pour le Val-d’Oise, des merisiers pour la Seine-Saint-Denis, des tilleuls pour les Hauts-de-Seine, des hêtres pour les Yvelines et des platanes pour Paris.