Libourne, une bastide portuaire en Gironde

Dans cet article, je vous propose de découvrir la ville de Libourne, située en Gironde en région Nouvelle-Aquitaine. Cette cité possède un riche passé maritime, elle se trouve à la confluence de l’Isle et de la Dordogne. C’est également une bastide et son centre-ville offre de beaux bâtiments à voir. Libourne cache également un petit secret, elle a un lien particulier avec la Finlande, alors en route ! 🙂

Histoire et visite du centre-ville

Libourne est une bastide, c’est-à-dire une ville close nouvellement construite au Moyen-Âge où il n’y avait rien ou presque avant. Elle est bâtie selon un plan bien particulier pour répondre à un besoin spécifique. Ce plan est souvent conçu avec une place centrale entourée d’arcades pour y accueillir un marché. Libourne a été fondée au 13ème siècle par Sir Roger de Leybourne, soldat anglais et sénéchal de Gascogne pour le roi d’Angleterre. Sa fonction première était celle de port maritime pour le commerce du vin, celui-ci étant acheminé jusqu’en Angleterre. Le nom de ce soldat anglais donna son nom à la ville, au fil du temps, il se déforma peu à peu pour donner Libourne. De nos jours, Libourne est toujours au centre d’une riche région viticole. La ville est entourée d’appellations prestigieuses comme Pomerol et Saint-Emilion.

La commune a également été une importante ville de garnison, avec plusieurs régiments d’infanterie et de cavalerie ainsi que l’école nationale des officiers de réserve de santé. Elle est aujourd’hui un pôle économique et commercial, fortement influencée par l’agglomération bordelaise en constante progression. Libourne compte un peu plus de 24 000 habitants et son aire urbaine compte, quant à elle, plus de 36 000 habitants.

La place Abel Surchamp est la place centrale de la ville, on y trouve le très bel hôtel de ville, l’office de Tourisme, des magasins et de belles arcades. Baladez-vous dans la rue Gambetta, une longue rue commerçante qui est souvent très bien décorée. Lors de mon passage, un “plafond” de parapluies avait été installé. Le centre-ville regorge de petites rues, on peut y voir de beaux bâtiments, certaines façades sont un peu défraîchies mais je trouve que cela leur donne du charme. Sur certaines on peut encore voir d’anciennes inscriptions souvent à vocation publicitaire. Au nord de la rue Gambetta, on débouche sur la place Decazes, parée d’une petite roue à ce moment-là. Diverses boutiques et restaurants vous y attendent ainsi que l’ancien couvent des carmélites, qui est maintenant le musée du Carmel.

Juste à l’est, vous trouverez la gare de Libourne, ainsi que son cinéma et quelques restaurants. Le midi, j’ai déjeuné à la Fontana, un très bon restaurant italien. De retour vers le centre-ville, passez devant l’église Saint-Jean-Baptiste. Elle a été construite au 14ème siècle, mais reconstruite presque entièrement au 19ème dans le style néo-gothique. On retrouve également un temple protestant, une synagogue et une mosquée. On peut aussi voir les vestiges de l’église du couvent des Cordeliers datant des 13ème et 14ème siècles.

Un parcours Tèrra Aventura (géocaching) est disponible à Libourne (3 km – 1/2h – A pied – Difficulté des énigmes 2/5 – Difficulté du terrain 1/5 – Thématique : Commerce – Badge à récupérer : Zechopp)

Se balader sur les quais

A la confluence des rivières de l’Isle et de la Dordogne et en fond d’estuaire de la Gironde, Libourne a la particularité d’être le premier port de navigation maritime sur la Dordogne à près de 100 km à l’intérieur des terres. Le port de Libourne est une interface entre le trafic maritime et le trafic fluvial, c’est la clé de la province de Guyenne. Son port servait aussi au commerce du bois, ultime destination des gabares qui descendaient la Dordogne chargées notamment de bois de noisetier qui servait dans les vignobles.

Libourne met aujourd’hui l’accent sur le tourisme fluvial et de plaisance grâce à l’aménagement récent de ses berges et quais. La balade est très agréable, les quais sont larges. On peut retrouver quelques vieilles maisons en pierre le long de l’eau, en remontant vers le confluent, vous remarquerez forcément la Tour du Grand Port. Elle est l’un des derniers vestiges des fortifications qui protégeaient la ville au Moyen-Âge, elle est classée au titre des Monuments Historiques. A côté, une porte qui est l’unique survivante des 9 que comptait la muraille haute de 15 m. Elle a été édifiée entre 1324 et 1330. La destruction des autres portes et tours a été décidée en 1794, elles représentaient, pour la municipalité de l’époque, la féodalité. La tour existe encore grâce à un artisan qui avait sa maison et son atelier de menuiserie adossés à la tour.

Sur la promenade, on retrouve quelques installations colorées et des panneaux explicatifs sur les lieux. J’arrive à hauteur de la rencontre de l’Isle et de la Dordogne, on voit plutôt loin. Au bout, le pont de pierre enjambe la Dordogne, il date de 1824 et mesure 178 m de long. Il a été partiellement endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale en 1944.

Musée et exposition

Je suis allée faire un tour au musée des Beaux-Arts, fondé en 1818, qui se situe dans le bâtiment de la mairie, au 2ème étage. La visite est gratuite, il y a 2 grandes salles uniquement. L’hôtel de ville est déjà en soi un bel édifice, le fait d’y passer pour aller au musée est intéressant. Les salles qui abritent le musée sont également très jolies. On y retrouve des œuvres des écoles européennes du 14ème au 20ème siècle, sous forme de tableaux, de pièces d’artisanat ou bien encore de tapisseries.

Dans le musée du Carmel, dans l’ancien couvent, on retrouve des expositions temporaires, c’est également gratuit. Lors de ma visite, celle en cours était consacrée à Eugène Atget un célèbre photographe originaire de Libourne, considéré comme le père de la photographie moderne. Il y est né en 1857 et l’on peut d’ailleurs encore voir dans la ville sa maison natale. Eugène Atget est décédé en 1927 à Paris, il est célèbre pour ses photographies documentaires sur la vie parisienne de la fin du 19ème au début du 20ème siècle. Les œuvres présentées ont été, presque en totalité, prêtées par le musée Carnavalet à Paris.

Quand il arrive dans la ville lumière, le baron Haussmann a déjà initié beaucoup de chantiers de transformation, Eugène Atget se fait un devoir d’immortaliser ce qu’il reste du Vieux Paris, les témoignages du passé se faisant de plus en plus rares. Le lieu de l’exposition est superbe, c’est un bel écrin pour ses photos. Ma série préférée est celle sur les voitures de différents corps de métier comme celle du laitier ou bien encore celle de livraison d’eau gazeuse.

Secrétariat du Père-Noël

Peut-être que vous n’avez pas été mis au courant, mais la ville de Libourne est le secrétariat officiel du Père Noël ! En 1962, le ministre des PTT décide de créer ce secrétariat, qui sera chargé de répondre aux enfants envoyant des lettres au Père Noël. Situé au 6ème étage de l’hôtel des Postes à Paris, des postiers “secrétaires” sont spécialement sélectionnés pour rompre un dogme de la Poste, l’inviolabilité du secret de la correspondance.

En 1967, dans le cadre de la décentralisation, ce service est transféré en province. Pourquoi alors à Libourne ? Tout simplement parce que le secrétaire d’Etat au Budget était maire de Libourne. Chaque année, il y a plus d’1 million de lettres reçues provenant de plus de 120 pays. C’est pour cela qu’au moins de décembre, la ville met un point d’honneur à décorer ses rues, proposer des projections sur la façade de la mairie et des animations pour les petits et les grands.

Un partenariat a même été signé en 2018 avec la ville de Rovaniemi en Laponie finlandaise. Cette dernière est connue pour être la ville natale du Père Noël, ce statut a même été officialisé en 2010. Les 2 villes se sont engagées ensemble à la construction et à l’écriture d’une histoire commune à propos du Père Noël !

Conclusion

La ville de Libourne est une cité au riche passé maritime. Sa position avantageuse à la confluence de l’Isle et la Dordogne l’a rendue prospère. De nos jours, elle est toujours très bien située, au cœur de vignobles mondialement réputés. Je trouve le centre-ville très joli, il est agréable de s’y balader et l’on rencontre de beaux monuments. Libourne est bien fournie en restaurants et boutiques, pour les gourmands, ne loupez pas Gominola, rue Montesquieu, un temple dédié aux bonbons. Les décorations dans la ville mettent dans l’ambiance de Noël, mais il est certain que l’on peut s’y balader en toute saison, il y aura toujours quelque chose à voir. Les quais ont été très bien aménagés, ils invitent à faire une pause au bord de l’eau, surtout en été. Il existe un parcours Tèrra Aventura à Libourne, pour une chasse au trésor dans un joli cadre. Connaissez-vous Libourne ? Qu’avez-vous préféré ? Saviez-vous que le secrétariat du Père Noël s’y trouvait ? 🙂

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