Que faire le temps d’un week-end à Chartres ?

Dans cet article, je vous propose de découvrir la ville de Chartres le temps d’un week-end. La commune est la préfecture de l’Eure-et-Loir (28), elle est située dans la région Centre-Val de Loire et non loin de Paris. Nous nous baladerons dans le centre historique, nous visiterons sa célèbre cathédrale et ses hauteurs, nous passerons par le musée du vitrail et bien plus encore, alors en route ! 🙂

Vidéo de présentation

Centre-ville

Chartres est située à 90 km de Paris, ce qui la rend très accessible depuis l’Ile-de-France. Elle est notamment célèbre pour sa cathédrale, un symbole, mais depuis quelques années elle est en pleine transformation. Elle est surnommée “capitale de la lumière et du parfum”, la lumière fait référence à son patrimoine historique très riche mis en lumières une grande partie de l’année. Pour le parfum, Chartres est le premier pôle mondial de recherche sur la cosmétique et plus spécialement sur les essences et les senteurs. Elle est située au cœur de la “Cosmetic Valley”.

Chartres est également connue pour être un centre de pèlerinage, elle en accueille plusieurs tout au long de l’année et se trouve aussi sur un des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. On retrouve d’ailleurs dans la ville plusieurs plaques au sol, dont une devant la cathédrale qui indique le kilométrage. Dans le centre-ville, on compte un grand nombre d’églises, de chapelles ou bien encore de collégiales. En se baladant, vous remarquerez beaucoup de maisons remarquables, très souvent à pan de bois. La plus connue est la maison du saumon, qui abrite actuellement l’office du tourisme. Elle date du 16ème siècle et était l’échoppe des poissonniers. Sur la façade, on peut voir différentes sculptures dans le bois dont un saumon.

Le marché aux légumes se remarque de loin grâce à sa halle couverte de style Baltard réalisée en 1898. Rue du Soleil d’Or, vous croiserez le chemin de la boucherie Pinson, datant de 1892. Elle est définitivement fermée mais est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 2006. Le centre historique est situé sur une butte, vous serez amenés à la monter et la descendre régulièrement au gré de vos balades.

N’oubliez pas d’aller voir l’escalier de la reine Berthe, rue des Ecuyers, ainsi qu’une superbe bâtisse à colombages qui fait l’angle avec la rue aux Çois. De jolies plaques de rues sont disséminées dans ce secteur. En vous baladant, vous verrez encore beaucoup de belles bâtisses, n’hésitez pas à vous perdre.

En vous éloignant légèrement du centre-ville, vous pourrez voir, à l’ouest, sur le boulevard Maurice Viollette, l’ancien hôtel des Postes, un superbe bâtiment qui abrite actuellement une médiathèque. L’édifice a été construit en 1928, il a pour inspiration certains éléments de la cathédrale, le tout dans un style contemporain. Il comporte de très belles mosaïques, les façades et les toitures sont inscrites au titre des Monuments Historiques depuis 1994. Ce bâtiment est également célèbre pour avoir accueilli le général de Gaulle lors de son allocution depuis le perron au moment de la Libération.

Des statues et monuments à la mémoire du général Marceau sont disséminés un peu partout dans Chartres. C’est une figure emblématique de la ville et un général français de la Révolution. Il est né en 1769 à Chartres et décède à Altenkirchen en 1796 à l’âge de 27 ans, il a été général à l’âge de 24 ans.

La cathédrale

La cathédrale Notre-Dame-de-Chartres est sans doute le monument le plus connu de la ville. Construite de 1145 (cathédrale romane) à 1194 (cathédrale gotique), elle est un monument majeur de l’art gothique. Elle est classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1979, elle est souvent considérée comme la cathédrale gothique la plus représentative, la plus complète et la mieux conservée de France notamment via ses sculptures, ses vitraux et ses dallages, pour la plupart d’origine bien qu’elle soit construite avec les techniques de l’architecture romane. Elle a été érigée sur les ruines d’une ancienne cathédrale romane détruite par un incendie en 1194, à l’exception de la crypte et de la façade. La fin des travaux a eu lieu en 1225. Ses dimensions sont impressionnantes, elle est longue de 130 mètres, la nef est haute de 36,50 mètres et large de 16. Son sol d’origine présente un labyrinthe circulaire et elle est consacrée en 1260. C’est dans cette cathédrale que le roi Henri IV est sacré le 27 février 1594.

En 1836, un autre incendie s’abat sur elle et détruit la toiture ainsi que la forêt, la charpente en bois, qui était faite en châtaignier et datait du 13ème siècle. Les vitraux sont presque tous d’origine, ils sont rénovés depuis des années à un rythme de 2 à 3 baies par an. La cathédrale a la particularité d’avoir 2 tours de hauteur différente. La tour sud, dit “clocher vieux”, a été édifiée entre 1142 et 1170. Elle est reconnaissable à son cloche effilé et est haute de 103 mètres. La tour sud dite “clocher neuf”, quant à elle, est haute de 115 mètres, elle a été achevée en 1516 et est ornée de baies sculptées.

Une structure imposante attire à coup sûr l’œil, c’est la clôture ou tour de chœur. C’est un mur qui entoure donc le chœur, il est entièrement sculpté et est formé de 40 groupes totalisant 200 statues. Cette réalisation est un projet des chanoines, il représente les épisodes de la vie de Jésus et de la Vierge Marie. Il a été réalisé sur plus de 2 siècles, de 1513 à 1716, par intermittence. Sur un côté, on peut voir une ancienne horloge astronomique. Le cadran a fait l’objet d’une restauration en 2008 et 2009 qui a nécessité la reconstitution de plusieurs roues et pignons manquants.

A l’intérieur de la cathédrale, on retrouve une relique d’importance, le Voile de la Vierge, qui aurait été envoyée de Byzance par l’Empereur d’Orient à Charlemagne. Attardez-vous sur le portail royal, il est composé de 19 grandes statues et plus de 300 figures, il date du 12ème siècle. La façade est percée d’une rosace de 12 mètres de diamètre.

Derrière la cathédrale, à proximité du musée des Beaux-Arts, ne manquez pas le jardin de l’évêché, ce jardin devait descendre jusqu’à l’Eure mais la Révolution coupa net le projet. Le jardin à la française, construit dans l’esprit du 18ème siècle, propose un labyrinthe.

Une visite des hauteurs et des grands combles de la cathédrale est possible plusieurs fois par jour avec un guide. On monte un grand nombre de marches par des escaliers assez étroits, comme très souvent dans ce genre d’édifices. On a la possibilité d’observer quelques verrières en surplomb. Le guide explique leur histoire, pendant la Seconde Guerre mondiale, elles ont été démontées et mises dans plus de 900 caisses puis entreposées dans la crypte. Quand les troupes allemandes se rapprochèrent de Chartres, il a été décidé de les emmener dans le Périgord, dans les carrières souterraines du château de Fongrenon dans le nord de la Dordogne.

On se balade au dessus des arcs boutants, la vue est impressionnante, on peut voir la plaine de la Beauce et l’œil porte jusqu’à 10 km autour de Chartres. On ne peut malheureusement plus monter dans les tours depuis quelques années, la visite continue jusqu’aux grands combles. Suite à l’incendie de 1836, la forêt a, comme je le vous disais plus haut, été détruite. Le choix d’une charpente métallique s’est imposé, le chantier a duré 6 mois, on peut voir que la charpente a la forme d’une coque renversée de bateau. On peut même penser à un zeppelin, l’endroit n’est pas très éclairé, mais il laisse suffisamment voir la structure.

Les bords de l’Eure

En contre-bas se trouvent les bords de l’Eure. Cette rivière s’écoule tranquillement à l’est du centre-ville. On y retrouve de vieilles maisons à colombages, des rues pavées et les vestiges de la dernière porte des fortifications encore debout, la porte Guillaume. Des plaques de rues et des enseignes personnalisées ponctuent la balade. L’endroit est paisible, vous pourrez même louer un pédalo si cela vous tente. Un jardin s’y trouve avec une petite ferme et un parcours de mini-golf.

Lors de la balade, ne manquez pas la collégiale Saint-André, un des rares bâtiments de type roman. Elle date de la seconde moitié du 12ème siècle et est classée Monument Historique depuis 1840. En 1805, le chœur, qui enjambait l’Eure s’est effondré, de nos jours, on peut encore voir les restes d’arcs boutants. Les lieux sont ensuite employés comme magasin à fourrage de la Révolution à 1861 et se voient restaurés depuis 2003. Actuellement, le bâtiment sert à accueillir des activités culturelles. Un grand parking, gratuit les dimanches, se situe le long du boulevard du maréchal Foch.

Le musée du vitrail

Le Centre International du Vitrail est situé non loin de la cathédrale, dans les enclos de Loëns, il a été inauguré en 1980. Les enclos, avant de devenir un lieu dédié à l’art du vitrail ont été, successivement propriétés du clergé, greniers de stockage pour les denrées perçues pour la dîme, un ancien impôt mais également prétoire, prison ou bien encore salle de cinéma. La charpente à 3 pignons date du 13ème siècle, l’ensemble a été restauré en 1974 par un compagnon charpentier pour respecter l’architecture d’origine.

Le musée du vitrail était, lors de ma visite, partiellement fermé, on ne pouvait pas accéder au sous-sol pour cause de rénovation. C’est une belle salle voûtée d’ogives qui présente habituellement des expositions temporaires avec des vitraux contemporains. Dans les locaux, on retrouve également l’école internationale du vitrail. Le musée propose une collection permanente de 70 vitraux datant de la Renaissance. On peut également voir une salle pédagogique qui présente l’ensemble des verrières de la cathédrale sous forme de maquette et schémas explicatifs.

Les illuminations

L’événement “Chartres en Lumières” a généralement lieu d’avril à janvier de 18h à 22h30 environ. C’est une mise en valeur du patrimoine et c’est gratuit. On retrouve 23 sites illuminés dont notamment le superbe marché aux légumes. Des ponts et des lavoirs sur l’Eure ainsi que d’autres monuments ont également droit à ces belles illuminations. On peut se balader dans la ville librement, un parcours thématique est proposé via l’application Chartres en Lumières, vous pourrez la télécharger depuis cette page.

Le clou du spectacle est probablement la projection en mapping sur la façade de la cathédrale. Elle retrace l’histoire de la cathédrale, de sa construction en passant par la Révolution Française sans oublier d’évoquer les grands combles à la charpente métallique si caractéristique.

Vers fin septembre, est normalement organisée la Fête de la Lumière. On y retrouve des scénographies, des spectacles de rue ou bien encore des animations. Vérifiez bien, avant de vous y rendre spécialement, qu’elle a bien lieu, cela peut varier selon le contexte du moment.

Street arts

Tout au long de la visite du centre-ville, vous retrouverez différents types de street arts. Tout d’abord, rue du maréchal de Lattre de Tassigny, une grande fresque intitulée “Chartres en scène”, réalisée par Cité-Création, elle se veut un hommage au général Marceau. Elle est peinte sur 170 m² et a nécessité 300 litres de peinture. Au dessus des plaques de rues, levez bien le nez pour observer les œuvres discrètes de Mifamosa, un artiste originaire d’Orléans. Elles sont réalisées en petites mosaïques et sont inspirées directement des noms de rues où elles se trouvent. Les peintures au pochoir de La Dactylo, une street artiste parisienne, égayent aussi les rues avec ses jeux de mots qui invitent à la réflexion.

Au sud de la ville, une fresque peinte sur le côté du cinéma “Les enfants du Paradis” représente plusieurs grandes figures du cinéma français. Au nord, faites un tour au quartier de Bel Air. Ce groupe de petits immeubles abritent 4 000 m² de trompe-l’œil. Ils sont également réalisés par Cité-Création et se composent de 16 panneaux représentant 4 grandes thématiques représentatives de l’identité de Chartres et de ses alentours, notamment la Beauce. On y retrouve l’agriculture, les architectures du centre-ville, les bords de l’Eure et la Cosmetic Valley. Les artistes ont souhaité mettre en scène des habitants du quartier, ce projet a été très bien accueilli par les riverains.

Pour finir, derrière la cathédrale, entre les rues du Cheval Blanc et celle de l’Etroit Degré, sur un mur, se trouve une fresque représentant Jean Moulin. Le héros de la Résistance Française est lié à la ville de Chartres, il en a été le préfet de 1939 à 1940 et aura, durant ce laps de temps, protégé les intérêts des chartrains à plusieurs reprises avec beaucoup de détermination.

Hébergement

J’ai trouvé un hébergement dans le sud du centre-ville, non loin du boulevard Adelphe Chasles. Ce petit appartement est situé au 2ème étage d’un vieux bâtiment, sans ascenseur, il est a été très bien rénové. Je vous le recommande pour quelques jours, il est spacieux, calme et propre. Je n’ai pas croisé le propriétaire mais il a été réactif via messagerie. L’accès peut se faire par une boîte à clés, cela permet d’avoir une plus grande amplitude en heure d’arrivée et de départ.

Bonnes adresses

J’ai déjeuné à l’Etabli, un restaurant avec une déco très sympa, on y mange très bien ! J’ai fait une pause dans un salon de thé, à Feuillette, la décoration est chaleureuse et cosy, un peu comme si on était chez mamie. J’ai également testé La Chocolaterie, le chocolat chaud est super bon et les mignardises délicieuses ! Pour finir, j’ai dîné aux Feuillantines, pour un budget un peu plus élevé que le midi, restaurant que l’on m’a chaudement recommandé et je n’ai pas été déçue, c’était succulent et le personnel était au top !

Conclusion

Ce séjour à Chartres a été très agréable, j’y ai découvert de superbes lieux et j’ai été charmée par les illuminations. La Cathédrale est un incontournable et ce que j’ai préféré sont les grands combles, une structure magnifique. J’ai évidemment aimé déambuler dans les rues à la découverte de vieilles maisons à pan de bois ou bien encore de street arts. N’oubliez pas de déguster quelques spécialités culinaires locales comme les Mentchikoff, des bonbons au cœur praliné et noisette recouverts d’une fine meringue. Il y a également le Chartrenser, le cochelin ou bien encore le miel de Chartres. La baguette Retrodor, la bière l’Eurélienne ou bien encore le Rosé de Chartres s’ajoutent à cette liste non exhaustive. Si vous disposez de plus d’un week-end, n’hésitez pas à faire un tour au château de Maintenon, à la maison Picassiette (fermée lors de mon passage) ou bien encore au musée des Beaux-Arts dont les expositions permanentes sont gratuites. Et vous, qu’avez-vous préféré à Chartres ? 🙂

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