Que faire à Laon et dans ses environs ?

Il y a quelques temps, j’ai eu envie de découvrir la ville de Laon dans l’Aisne (02) dans la région des Hauts-de-France. Le temps d’un week-end j’ai donc pu m’y rendre et même visiter les alentours. J’ai été très bien accueillie, j’ai rencontré des personnes très sympas dans cette jolie cité médiévale que l’on appelle la Montagne Couronnée. Je vous emmène ensuite autour du lac de l’Ailette et à Coucy-le-Château-Auffrique, alors en route ! 🙂

→ Article mis à jour le 07/11/2024

Laon

Pour se rendre à Laon depuis Paris, vous pourrez emprunter un itinéraire sans péage, la Nationale 2 qui passe par Soissons (02), vous pourrez vous y rendre en 2 heures environ. Cette ville est accessible rapidement pour tout le Nord et l’Est de la France. Le département de l’Aisne est frontalier de la Belgique, sur quelques 10 petits kilomètres environ. Le matin, sur la route, j’ai bénéficié d’une très beau ciel pour m’accompagner.

Centre historique

Le centre historique de Laon est contenu dans la ville haute. En effet, elle se situe sur un plateau fortifié et bénéficie du plus vaste secteur sauvegardé de France avec 370 ha. Un secteur sauvegardé est une zone urbaine soumise à des règles particulières en raison de son “caractère historique, esthétique ou de nature à justifier la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou partie d’un ensemble d’immeubles bâtis ou non”.

Et effectivement, à Laon, on trouve un très grand nombre de monuments médiévaux, d’hôtels particuliers et de maisons allant du 16ème au 18ème siècle. Le centre historique de Laon bénéficie d’un grand réseau de souterrains, de carrières et de puits. Des visites des souterrains sont organisées régulièrement et j’ai pu moi-même en emprunter un depuis la cour de mon hébergement pour arriver sur la Rue Châtelaine, une des rues principales. Cette rue est décorée de parapluies, de couleur blanche l’hiver et de toutes les couleurs l’été. On y retrouve la boutique Amandine qui propose notamment une belle gamme de chocolats. Vous pourrez vous y procurer les Pavés de Laon, créés en 2003. Ce sont des chocolats pralinés entourés d’une fine couche de meringue, délicieux !

Des pavés que l’on retrouve un peu partout sur le sol dans le centre. Vous retrouverez de nombreuses petites rues, certaines pouvant faire penser à des coupe-gorges, même s’il n’en est rien. Juste à côté de la cathédrale, dans l’ancien Hôtel-Dieu de la ville, l’Office du Tourisme vous attend pour vous proposer tout un tas de visites et d’activités. Même si vous ne souhaitez pas y faire un tour pour y récupérer des informations, allez-y au moins pour voir l’intérieur du bâtiment.

Edifices notables

Tout d’abord, vous croiserez forcément le chemin de la cathédrale Notre-Dame de Laon. Elle se situe à côté de l’Office du Tourisme, en plein cœur de ville. On la voit de très loin dans la région, c’est d’ailleurs grâce à elle que la ville haute de Laon est surnommée la “montagne couronnée”. La construction de la cathédrale s’étale de 1150 à 1180 dans un style gothique. Elle a inspiré notamment Notre-Dame de Paris et Notre-Dame de Chartres et mesure 110 m de long.

On remarque donc ces 2 tours (façade ouest), hautes de 56 m. Elles sont ornées de statues de bœufs grandeur nature. Elles font référence à une légende selon laquelle l’attelage chargé de monter au sommet de la “montagne” les matériaux nécessaires à la construction de la cathédrale, n’aurait pas pu arriver tout en haut sans l’aide d’un bœuf mystérieusement apparu, qui aurait d’ailleurs aussitôt disparu une fois l’attelage arrivé à destination. Attenant, on retrouve un petit cloître, tout en longueur, qui peut se visiter.

Plus à l’ouest du centre, à côté du centre hospitalier de la ville, se trouve l’abbaye Saint-Martin de Laon. Avant, on y trouvait une collégiale carolingienne (oui, il y a bien longtemps donc), mais depuis le 12ème siècle, une douzaine de chanoines s’y sont installés. De nos jours, les emprises de l’abbaye accueillent l’hôpital.

En poussant un peu plus au sud, vous arriverez en bordure de la cuve Saint-Vincent, un espace vert pris entre deux bras de la ville haute. Faites-y un tour, c’est très dépaysant, on y trouvait des vignes dans le passé. On accède par des sentiers qui sont appelés “grimpette”. Dans ce secteur, vous pourrez croiser le chemin de l’abbaye Saint-Vincent de Laon. Malheureusement, vous ne pourrez l’observer qu’à travers des grilles. Le site est fermé car dangereux. En 2008, un incendie (volontaire) a ravagé la toiture et les planchers. Cette abbaye a été fondée vers 580 et est classée au titre des Monuments Historiques.

En revenant vers le centre, près de la cathédrale et des remparts, vous pourrez voir le bâtiment du Palais de Justice. Cet édifice est l’ancien palais des évêques de Laon et date de la 2ème moitié du 12ème siècle. Un autre bâtiment notable est la chapelle des templiers qui date également du 12ème siècle. En 1128, les Templiers établirent dans la ville une commanderie. Vers 1140 se dresse la chapelle des Templiers bâtie sur le modèle du Saint-Sépulcre de Jérusalem. En 1312, lors de la dissolution de l’ordre du Temple, la chapelle est reprise par l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, un ordre hospitalier. L’ancienne chapelle funéraire fait actuellement partie du musée de Laon qui renferme le gisant (sculpture funéraire) de Guillaume de Harcigny, médecin du roi Charles VI.

Portes et remparts

Les remparts que l’on peut observer aujourd’hui sont quasiment les mêmes que ceux érigés au 11ème siècle. Ils sont d’ailleurs dans un état de conservation remarquable. Les remparts sont même attestés dès le 9ème siècle et il y a eu des modifications et restaurations jusqu’au 19ème siècle. Si vous souhaitez en faire le tour, sachez qu’il y a 6 km à parcourir.

A l’origine, il y avait 18 portes, il n’en reste plus que 3. On pouvait également voir une quarantaine de tours mais il n’y en a plus que 10. La porte la plus célèbre est la porte d’Ardon, avec son air de mini château et sa rue pavée. Sa structure actuelle date du 14ème siècle et est classée Monument Historique depuis 1909. Elle s’appelait par le passé “porte royée” car elle ouvrait sur le palais royal carolingien.

En continuant à l’est, en longeant les remparts, vous emprunterez la promenade de la Couloire. En revenant vers l’ouest, se trouve la porte de Soissons, qui ressemble à un château fort avec ses 2 tours. Elle a été érigée au tout début du 13ème siècle, et est classée depuis 1875. Elle comporte un corps de garde et une barbacane (ouvrage avancé qui protégé un passage), c’est la tour penchée que l’on appelle aussi Dame Eve.

Street arts

A Laon, il existe 2 types de street arts. Tout d’abord les fresques peintes traditionnelles, comme dans la ruelle des Neufliers qui comporte des représentations de moines et de personnages historiques. Il y a d’autres petites ruelles à découvrir qui en accueillent également et c’est toujours un plaisir de les découvrir, de chercher quels personnages sont représentés.

Il existe donc également un autre parcours, plus moderne. C’est le parcours C215, nom d’un grand artiste de street arts originaire d’Ile-de-France. Il y a même possibilité d’avoir un plan à l’Office du Tourisme, mais c’est bien plus marrant de les chercher soi-même je trouve. Vous pourrez voir par exemple un portrait de Jean-Pierre Bloch, un célèbre résistant ou bien encore Antoine de Saint-Exupéry. Il y en a plusieurs vers la rue Saint-Jean.

Si vous passez par là, n’hésitez pas à faire un tour dans la boutique Aux Fils du Bois. Un artisan ébéniste vous accueillera chaleureusement. Il propose également des mets et breuvages du Moyen-Âge. Juste à côté, vous pourrez vous restaurer à l’Estaminet Saint-Jean qui propose de très bons plats. Si vous aimez le maroilles, originaire de l’Aisne, vous devriez être servis.

Ville basse

La ville basse abrite plusieurs anciens faubourgs ainsi que la gare SNCF. Lors de la descente, j’ai été intriguée par ces rails qui m’ont accompagnés sur plusieurs centaines de mètres. Il s’agit en fait des restes d’une ligne de funiculaire qui ne circule plus aujourd’hui. Le Poma a circulé de 1986 à 2016, il couvrait un dénivelé de 96 m sur un trajet de 1,5 km. Il reliait la mairie, dans la ville haute à la gare de Laon, en contre-bas. Il fût abandonné car apparemment trop coûteux mais l’existence d’une liaison à cet emplacement est encore plus ancienne.

De 1899 à 1971, un ancien tramway à crémaillère circulait déjà, il a été retiré de la circulation pour raison de sécurité. Tout au bout de la rue Eugène Leduc, vous pourrez visiter l’église de Vaux-sous-Laon. Elle date du 12ème siècle et est de styles roman et gothique. Sa finalisation pris plusieurs siècles, jusqu’au 19ème, elle a subi une explosion, son clocher a été abattu et elle a servi d’écuries en 1794. Dans la partie basse de la ville vous retrouverez des commerces, des administrations et tout un tas de restaurants.

Martigny-Courpierre

Partons maintenant au sud-est de Laon, à un peu moins de 15 km, à Martigny-Courpierre. Ce village d’environ 130 habitants abrite plusieurs monuments de style Art Déco dont notamment son église, Saint-Martin, bâtie en 1929. Elle est l’œuvre d’Albert-Paul Müller, un architecte qui a participé à la reconstruction des églises de l’Aisne qui ont été détruites au cours de la Première Guerre Mondiale.

Constituée de béton armé, elle est classée Monument Historique en 1997. L’intérieur se visite mais quand je suis passée, elle était fermée. A l’intérieur, on retrouve des peintures, réalisées à même le béton des murs, des vitraux et des céramiques. L’église comporte une couple en béton translucide, un matériau traversé par des fibres (souvent des fibres optiques) qui transportent la lumière. Le style Art Déco est également présent à l’intérieur, une bonne raison pour y retourner. Si vous vous attardez sur la façade de la mairie, vous constaterez également des motifs typiques de l’Art Déco.

Lac de l’Ailette

Le lac de l’Ailette est un lac artificiel, il s’agit d’un barrage entre les vallées de la Bièvre et de l’Ailette au niveau de leur confluence. Ce lac est également connu pour être la 3ème base de loisirs de la société Center Parcs. En effet, ils sont implantés depuis 2007 tout autour du lac, si l’on ne souhaite pas rentrer dans leurs installations, il n’est alors pas toujours facile de bénéficier de beaux points de vue sur le lac. Vous pouvez par exemple vous arrêter vers le pont de la D19, tout au nord du lac. De là vous ne verrez pas le lac dans son intégralité, mais déjà une portion intéressante et quelques cottages du parc assez colorés, d’inspiration canadienne.

La mise en service du lac a eu lieu en 1983 et a atteint son niveau maximum théorique en 1984. Ce plan d’eau a été créé pour faire un parc de loisirs et aussi pour éviter de créer de nouvelles installations sur plusieurs petits plans d’eau. La création du lac a entraîné la disparition de 20 ha de marais mais a également permis l’arrivée d’un grand nombre d’espèces d’oiseaux d’eau.

Abbaye de Vauclair

A 7 km à l’est du lac de l’Ailette, se trouve l’abbaye de Vauclair, au pied du Chemin des Dames sur la D18, qui a été le théâtre de nombreuses batailles meurtrières de la Première Guerre Mondiale. L’abbaye, qui date de 1134, n’a pas été épargnée, elle a subit des tirs d’artillerie étant proche du Chemin des Dames. Aujourd’hui, ce sont des ruines, mais il reste assez de bâtiments pour se rendre compte de la taille qu’elle faisait par le passé.

Elle est située sur le territoire de la ville de Bouconville-Vauclair et a été établie pour des moines cisterciens. En 1966, des fouilles sont réalisées, conduites par un jésuite belge, le père René Courtois. Il était amoureux de l’abbaye, il y a d’ailleurs vécu de 1966 jusqu’à sa mort en 2005. Le site est classé Monument Historique en 1970. On peut observer une tour à demi éventrée, c’est l’ancien colombier.

On retrouve également un arboretum composé principalement de pommiers et poiriers d’antan. Un jardin de plantes médicinales conçu par le père Courtois est également visible. Ils datent tous les 2 de 1976. On retrouve également régulièrement des manifestations culturelles sur le site de l’abbaye.

Coucy-le-château-Auffrique

La ville de Coucy-le-Château-Auffrique se situe à environ 35 km à l’ouest de Laon. C’est une ancienne cité fortifiée, on peut observer en de nombreux points ses anciens remparts. Il y a également encore plusieurs portes qui sont debout, tout d’abord la porte de Laon au nord-est qui a perdu ses tours, la porte de Chauny au nord et la porte de Soissons au sud.

Sur la commune, on retrouve un château fort, construit à partir du 13ème siècle. Je n’ai malheureusement pas pu le visiter et le chemin de rond était partiellement fermé également. On peut tout de même se rendre compte que ce sont des ruines. En effet, pendant la Première Guerre Mondiale, la ville a été occupée pendant 3 ans par les armées allemandes. Le 27 Mars 1917, lors de son repli sur la ligne Hindenburg, elles ont décidé de détruire le site fortifié. 28 tonnes d’explosifs ont été placés dans le donjon et plus de 10 tonnes dans les tours. Au même moment, la ville a été bombardée et dévastée par des tirs d’artillerie.

Depuis le chemin de ronde, on a une très jolie vue sur les vallées de l’Oise et de l’Ailette. Dans le centre, vous pourrez voir l’église Saint-Sauveur, qui a subi de gros travaux de reconstruction après la Première Guerre Mondiale et qui est classée Monument Historique depuis 1920. Un jardin d’inspiration médiévale vous attend ainsi qu’un point d’eau ancien mais également un mémorial dédié aux résistants et une énorme cuvette de béton qui a servi aux allemands pour installer un obusier, cette cuvette est classée depuis 1922.

Hébergement

Pour un week-end, j’essaye généralement de réserver une location en centre-ville quand les prix me conviennent. J’ai eu la chance de tomber sur la Résidence Marquette sur Airbnb. Elle se situe en plein centre-ville, un emplacement idéal pour rayonner à pied. Cet hébergement est plutôt atypique, c’est une petite maison logée dans la cour intérieure d’une ancienne école.

Le logement n’est pas très grand, ce qui pourrait ne pas convenir pour une réservation plus longue durée selon vos goûts, mais c’est très propre, fonctionnel et très cosy. J’ai été accueillie chaleureusement par Sébastien le mari de Bénédicte. Il a été aux petits soins, m’a indiqué de bonnes adresses et des lieux à visiter ainsi que l’existence d’un parcours street arts dans la ville.

Conclusion

C’est la première fois que je me rendais dans la région du laonnois. Je savais que l’Aisne, la Somme ou bien encore la Champagne n’avaient pas été épargnées par la Première Guerre Mondiale, mais c’est en parcourant plusieurs sites que je me suis vraiment rendue compte de l’impact que cela a eu. J’ai croisé également plusieurs cimetières datant de cette période. Si vous aimez cette période, n’hésitez pas à visiter le Chemin des Dames et la Caverne du Dragon. La ville de Laon est une superbe cité médiévale, ses remparts très bien préservés, ses portes et toutes ces petites rues lui donnent un charme fou. Le petit plus street arts a été bienvenu, les œuvres sont très jolies. J’ai rencontré des personnes très gentilles, j’ai beaucoup aimé l’accueil. J’ai également beaucoup aimé l’abbaye de Vauclair, un site sublime et gratuit. Il me reste beaucoup de choses à découvrir, j’espère vous proposer des visites des souterrains et monter dans les tours de la Cathédrale de Laon, voir le Chemin des Dames ou bien encore pénétrer dans le château de Coucy sans oublier voir l’intérieur de l’église de Martigny-Courpierre. Connaissez-vous cette région ? Qu’y avez-vous déjà vu ? Qu’avez-vous aimé ? Quels sont les lieux que vous souhaiteriez voir ? 🙂

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