Une journée à l’île de Nantes

Dans cet article, je vous propose de partir à la découverte de l’île de Nantes, un grand quartier en pleine restructuration depuis les années 2000. On y retrouve de très belles attractions, des street arts ou bien encore des bars et des restaurants. Le secteur possède un riche patrimoine industriel et a su rebondir avec panache, alors en route ! 🙂

L’île et son patrimoine industriel

L’île de Nantes est située au sud du centre historique de la ville, entre 2 bras de la Loire. On retrouve encore parfois le nom d’île Beaulieu, car l’île de Nantes résulte de la réunion de plusieurs îles qui formaient “l’archipel nantais”. L’île fait 5 km de long et 1 km de large, elle est structurée en 3 grandes parties, l’ouest, la centrale et l’est.

Depuis les années 2000, le secteur fait l’objet d’un grand chantier de rénovation urbaine, notamment dans la partie ouest. On y retrouve d’ailleurs la plus grande concentration de patrimoine industriel comme les grues Titan, l’une grise et l’autre de couleur jaune repérables de loin. Les chantiers navals Dubigeon étaient implantés là également jusqu’à leur fermeture en 1987. Pendant de nombreuses années, les lieux sont restés sans vie, laissés à l’abandon. Peu à peu, des immeubles, commerces et bureaux ont fait leur apparition.

En arrivant par le pont Anne de Bretagne, vous tomberez sur le Blockhaus DY10, un ancien blockhaus construit pendant la Seconde Guerre mondiale, après que la ville ait essuyé de nombreux bombardements. Actuellement, des concerts y sont donnés régulièrement. Il se trouve juste en face des Machines de l’île, zone où l’on retrouve un grand nombre d’activités et de choses à voir. Un peu au sud, il y a l’ancienne gare de l’Etat, qui accueille actuellement la maison des syndicats dans un bâtiment du 19ème siècle rénové. Les voies et autres éléments ferroviaires restant sont en cours de démantèlement et on devrait y retrouver prochainement de nouveaux quartiers avec des parcs paysagers.

A la pointe sud-ouest du secteur, vous retrouverez une grande promenade, le quai des Antilles, avec d’anciennes structures comme le hangar à bananes, une ancienne mûrisserie réhabilitée à la fin des années 2000. Le hangar a été construit en 1901 et servait de lieu pour stocker et faire mûrir les bananes à partir de 1929, elles venaient principalement des îles Canaries. Après des bombardements, le hangar a été reconstruit en 1949, il était doté de machines modernes pour l’époque ainsi que de la climatisation. Les bananes viennent ensuite de Guinée, puis, à partir de 1958, de Guadeloupe, du Cameroun et de la Côté d’Ivoire. Le trafic de bananes s’arrête avant 1975 et le hangar servi ensuite de lieu de stockage pour le sucre. Depuis 2007, des bars, restaurants, une discothèque ou bien encore un théâtre y sont implantés. A côté du hangar à bananes se situe la grue Titan grise.

La partie centrale de l’île est celle qui a été urbanisée la première, on y retrouve notamment de vieux hôtels. Un jardin couvert a été aménagé dans les anciennes halles des fonderies de l’Atlantique ainsi que des programmes de logements comme le nouveau foyer des jeunes travailleurs. Dans la partie est, vous retrouverez le centre commercial Beaulieu, une partie du quartier d’affaires Euronantes mais aussi le siège du Conseil Régional des Pays de la Loire. C’est ici qu’est implanté le seul lycée de l’île, le lycée Nelson Mandela, construit tout en bois.

Lors de votre balade, vous remarquerez peut-être au sol une ligne verte. Il s’agit d’un itinéraire culturel et touristique qui sillonne toute la ville sur 12 km. Il traverse de nombreux quartiers et vous permettra de cerner toute la diversité et de voir tous les atouts et les points d’intérêts de la ville de Nantes.

Pour vous rendre à l’île de Nantes, vous avez l’embarras du choix, de nombreux bus (Busway) et tramway la desservent. Mon hébergement se situait dans le quartier de Doulon-Bottière dans le nord-est de la ville et en 20 minutes on est devant le pont Anne de Bretagne (partie ouest), à l’arrêt Chantiers Navals. Les transports en commun, sauf la navette pour l’aéroport, sont gratuits tous les week-ends de l’année, un avantage non négligeable.

Street arts et installations urbaines

Lors de votre balade sur l’île de Nantes, vous croiserez le chemin de nombreuses installations urbaines ainsi que quelques street arts. Une fresque est visible à côté du Blockhaus DY10, elle représente une voiture à la verticale. J’en ai également trouvé un autre allée Andrée Putman avec de jolis oiseaux. Il y en a forcément d’autres sur l’île, je vous invite à les débusquer.

J’ai pu voir de nombreuses installations urbaines, comme le mètre à ruban géant, rue de la Noue Bras de Fer. Il se situe dans une petite cour, mais on le voit très bien depuis la rue. En longeant le quai François Mitterrand, on découvre une petite construction bleu ciel en forme de patatoïde, c’est un bar. En revenant sur la zone des machines de l’île, le parc des chantiers, des paniers de basket de différentes hauteurs vous attendent. Continuez vers l’ouest, l’installation “on va marcher sur la Lune”, tout de gris vêtue et agrémentée de fausses traces de pas sur le sol, va amuser les enfants. Dans ce qui représente les cratères de notre satellite, il y a des trampolines. Un bar se trouve juste à côté, l’occasion parfaite pour se rafraîchir.

Complètement à l’ouest, des pics apparaissent au fur et à mesure que j’avance, c’est une œuvre appelée le hérisson, il a été réalisé en bois par Vincent Mauger. Un petit espace de verdure au bord de l’eau, la terrasse des vents, se trouve dans le coin, profitez-en pour faire une pause détente si vous le souhaitez. En passant sous la grue jaune en direction du sud-ouest, vous arriverez sur le quai des Antilles. Sur toute la longueur, il y a les anneaux de Buren, vous en retrouverez 18 fixés sur d’anciennes bornes d’amarrage. La nuit, ils s’éclairent de couleurs rouges, vertes et bleues. Les anneaux sont des références voulues par l’auteur à ceux qui retenaient captifs les esclaves. Beaucoup d’autres installations sont encore visibles sur l’île, comme les bottes géantes dans le potager de la Cantine du Voyage à Nantes, près du quai des Antilles. Elles font près de 3 mètres de haut et sont l’œuvre de Lilian Bourgeat, l’auteur du mètre à ruban géant.

Les Machines de l’île

Les Machines de l’île se situent au nord-ouest de l’île, c’est un espace d’exposition et d’animation dans le parc des chantiers à l’emplacement d’anciens chantiers navals désaffectés. Le concept est créé par Pierre Orefice et François Delarozière, le directeur artistique de la compagnie de théâtre La Machine. Inaugurées en 2007, les Machines de l’île sont à la croisée des “mondes inventés” de Jules Verne, de l’univers mécanique de Léonard de Vinci et de l’histoire industrielle de la ville de Nantes.

Au départ, les Machines de l’île comprenaient le Grand Eléphant, une branche prototype de l’Arbre aux Hérons, le Carrousel des Mondes Marins ainsi qu’un manège pour enfants. Au fil de temps, le nombre de machines n’a fait qu’augmenter. L’éléphant, l’attraction phare inaugurée en 2007, est une machine de 12 mètres de haut et 48 tonnes qui peut accueillir 52 passagers, car oui, on peut se faire transporter à dos d’éléphant. Il est fait de bois sculpté et d’acier et est stationné dans les anciennes nefs des chantiers navals, où l’on peut visiter également la galerie des Machines.

Le Carrousel des Mondes Marins est inauguré en 2012. Ce grand manège de 25 mètres de haut abrite 3 niveaux, les fonds marins, les abysses et la mer et les bateaux. Il comprend 36 éléments mobiles et peut accueillir 300 personnes dont 89 sur les machines. Les éléments mobiles réalisés depuis l’ouverture du site sont exposés dans la Galerie des Machines.

L’Arbre aux Hérons est le projet majeur des Machines de l’île. Sa finalisation totale devrait être pour 2027, il y a eu quelques retards dû notamment à son coût assez élevé. Le projet est imposant, une fois terminé, l’arbre fera 35 mètres de haut et 50 de diamètre.

Si vous souhaitez faire un tour sur le Grand Eléphant ou monter à bord du Caroussel, renseignez-vous avant en cas de très fortes chaleurs. Certaines attractions ne fonctionnent pas, elles sont faites principalement en métal et cela pourrait brûler les visiteurs. Lors de ma venue, il faisait 38 °C, l’éléphant était au “garage” et seulement certains étages du Carrousel fonctionnaient, en caisse, ils faisaient d’ailleurs une réduction.

Si vous aimez l’aspect et le côté imposant de ces machines qui sont de petits bijoux mais que vous êtes loin de Nantes, sachez que l’on en retrouve ailleurs en France. Il y a la Halle de la Machine à Toulouse avec son superbe Minotaure ou bien encore le Dragon de Calais. Pour 2024, il est prévu de créer la Gardienne des Ténèbres sur le site du Hellfest à Clisson en Loire Atlantique. Cela sera une machine de 10 mètres de haut qui pourra embarquer 25 personnes. Entre la femme et le scorpion, elle résidera à l’année sur le site du festival de métal.

La Galerie des Machines

La Galerie des Machines se situe sous les grandes nefs, c’est un parcours en accès payant qui permet de voir toutes les étapes de la conception au fonctionnement des machines. Cela est voulu comme un spectacle vivant, en effet, des machinistes viennent manipuler les machines et invitent même les gens à en prendre les commandes. Ils racontent aussi leur histoire et leur fonctionnement. Ma visite date de 2011, mais le concept reste le même, depuis, il y a eu plein de nouvelles machines qui ont vu le jour. Depuis 2012, on peut voir des animaux des grands fonds qui peuplent le Carrousel des Mondes Marins.

On peut découvrir des croquis, des maquettes et des films mais également visiter le grand atelier où sont créées les créatures. Presque tous les ans, on peut découvrir de nouvelles bêtes. En 2011, le Serpent des Mers est arrivé, c’est le plus grand élément des Mondes Marins. En 2012, un héron et une chenille arrivent pour agrémenter l’Arbre aux Hérons. Une fourmi géante fait son apparition en 2014 et en 2016 les visiteurs ont pu voir l’arrivée d’une araignée de 2 tonnes. Les années suivantes, il y a eu encore bon nombre de nouveautés, il est intéressant d’y retourner régulièrement.

Pour terminer votre visite, une boutique est mise à votre disposition. Vous y retrouverez un grand choix de livres sur les mondes animaux ainsi que des objets dérivés sur les Machines de l’île, histoire d’emporter un souvenir avec vous.

Conclusion

J’ai beaucoup apprécié retourner sur l’île de Nantes, même si les températures caniculaires ne s’y prêtaient guère. Au bord de l’eau, il y avait une relative fraîcheur. Revoir le Grand Eléphant est toujours aussi impressionnant, quelle magnifique réalisation qui en impose. J’ai beaucoup aimé explorer une plus grande zone de l’île, les street arts et les installations urbaines ont fait mon bonheur. Les Machines de l’île ainsi que la Galerie des Machines sont plus que des attractions, ce sont des œuvres à part entière et découvrir leur histoire et voir leur fabrication est très intéressant. Le secteur propose un grand nombre d’activités, de bars et de restaurants, il serait dommage de s’en priver lors de votre venue. Pour prolonger la balade aux alentours, vous pourrez visiter le mémorial de l’abolition de l’esclavage, le château des ducs de Bretagne, le musée Jules Verne ou Trentemoult, un sublime quartier de la ville. Alors, qu’avez-vous pensé de l’île de Nantes ? Quelles sont vos machines préférées ? 🙂

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