A la découverte du Versailles charentais, le château de la Mercerie

Dans cet article, je vous propose de partir en Charente (16), découvrir le château de la Mercerie. Cet édifice, situé dans le sud du département est surnommé le Versailles charentais mais il cache également quelques autres trésors ! Je vous raconte l’histoire d’un projet ambitieux mais inachevé, alors en route ! 🙂

Le château du 19ème siècle

Le château de la Mercerie se situe sur la commune de Magnac-Lavalette-Villars en Charente (16), à 17 km au sud-est d’Angoulême. C’est un château du 19ème siècle qui a été agrandi au 20ème dans un style classique Renaissance italienne par 2 frères, Raymond et Alphonse Réthoré. Ils le rachètent en 1924 et débutent la construction de la grande façade à partir de 1947. C’est cet ensemble qui vaut le surnom de Versailles charentais au château, en effet, la façade est longue de 220 mètres, elle est même inscrite au Guinness des records comme étant la façade la plus longue du monde jamais construite au 20ème siècle.

Malheureusement, faute d’argent, les travaux s’arrêtent dans les années 70. Il était même question de détruire le manoir primitif, le manoir St-Paul de son petit nom, par souci d’unité stylistique. Le château est racheté par un antiquaire en 1988 puis racheté en 2008 par une société foncière. En 2011 un bail est signé entre cette société et la commune, ce qui permet d’entreprendre la restauration des parties construites et des œuvres d’art afin d’ouvrir le château à la visite en été à partir de 2013.

Pour vous garer, pas de souci, un grand parking vous attend. Ensuite il faudra vous rendre dans un petit pavillon qui abrite la boutique pour acheter les billets. La visite démarre par une petite vidéo dans une salle tout en longueur et en pente. On découvre ensuite le rez-de-chaussée du château. On passe par la salle à manger, décorée de tableaux, tapis et mobiliers dont certains ont été ramenés par Raymond Réthoré lors de ses voyages. Dans cette pièce, comme dans d’autres, des photos sont disposées à certains endroits pour montrer l’état de délabrement dans lequel le château a été trouvé, avant les grandes restaurations. C’est assez impressionnant, d’autant plus quand on constate l’état actuel, un superbe travail a été effectué.

En 2011, la façade menaçait de s’écrouler, 6 mois après, et c’était trop tard. Dans le couloir qui mène à la bibliothèque, on peut voir un interrupteur pour l’éclairage électrique, il s’agit d’une clé à tourner ornée de marbre. La bibliothèque abritait à une époque plus de 5 000 livres qui appartenaient à Raymond Réthoré. Une grande partie du fond se trouve à la bibliothèque l’Alpha et aux archives à Angoulême. Les livres visibles ici ont été fournis par des donateurs.

On visite également le bureau de Raymond Réthoré qui offre une superbe vue sur la campagne charentaise et permet de se rendre compte du volume impressionnant de la façade. Raymond Réthoré était député, il a vu défiler un grand nombre de personnes dans ce bureau. Le château a même accueilli François Mitterrand, Jacques Chaban-Delmas ou bien encore André Malraux. L’objet qui m’a le plus plu dans cette pièce, c’est le téléphone d’époque, tout en bois.

Pour accéder à l’étage, on emprunte un escalier qui permet de prendre de la hauteur et apprécier les quelques azulejos, des faïences typiques du Portugal, de l’Espagne et du Brésil, qui se trouvent dans le hall. On découvre ici les chambres de chaque frère, tout en boiseries et colonnes. Je dois dire qu’ils avaient vu en grand pour ces pièces. Il y a même une petite salle de bain avec un lavabo et un miroir qui a subi clairement les affres du temps. Il y a beaucoup de détails aux murs ainsi qu’aux plafonds, on notera que tous les travaux de restauration ne sont pas encore finis, il y a des emplacements vides sur certains murs.

Les azulejos

Dans le hall d’entrée, on peut voir quelques azulejos, mais ce n’est que la partie immergée de l’iceberg. Une salle juste derrière en accueille plusieurs, avec des proportions assez imposantes. Dans le château, les azulejos sont au nombre de 32 et une grande majorité d’entre eux fait 6 mètres de haut. C’est une commande spéciale passée par Raymond Réthoré à Lourenço Limas dont la fabrique se situait à Aveiro, à environ 50 km au sud de Porto. La collection privée du château est unique en France.

On arrive par la grande galerie, une salle imposante avec, au plafond, un tableau gigantesque. On passe ensuite à la salle des acajous avec des décors superbes, j’ai beaucoup aimé cette salle. Le mix entre bois d’acajou et azulejos est très efficace, le thème de la mythologique grecque est représenté sur les mosaïques. Le bois est de très bonne qualité, il a survécu à quelques hivers et quelques fuites d’eau. C’était la salle préférée d’Alphonse Réthoré, il a d’ailleurs consacré sa vie à l’étude de l’architecture antique et classique.

Quand on continue la visite, d’autres salles restent encore à découvrir. Je passe par la pièce carrée qui abrite quelques tableaux, objets divers et un piano. Ensuite, vous passerez par le salon Vernet et la chambre de Béruges. Cette dernière abrite un immense baldaquin, qui donna son nom à la pièce, Béruges étant une petite ville près de Poitiers. Au-delà de cette salle, il n’y a que l’extérieur avec la grande façade, c’est la fin de la visite des intérieurs.

Les extérieurs

Le château est entouré d’environ 50 ha de bois qui comportent notamment des essences végétales rares rapportées par Raymond Réthoré lors de ses voyages. Elles ont été plantées pour réaliser un arboretum ainsi qu’une roseraie. On peut d’ailleurs visiter uniquement le parc avec la noyeraie ou la roseraie si on ne souhaite pas voir l’intérieur du château. Dans la roseraie, des bancs sont proposés pour faire une petite pause le temps d’admirer les fleurs. En contre-bas, près d’arches qui appartiennent à la grande façade, on retrouve les tombes d’Alphonse et Raymond Réthoré, décédés respectivement en 1983 et 1986.

Pour terminer la visite, on rebrousse chemin et on passe à nouveau par la billetterie. Vous pourrez vous y procurer des t-shirts ou bien encore des livres. Cela permet de financer les prochains travaux comme la future orangerie qui sera située derrière une partie de la grande façade. D’autres aménagements et restaurations sont prévus dans les prochaines années, c’est donc l’occasion d’y retourner de temps à autre. Des balades en petit train touristique semblent être proposées à certains moments, je vous conseille de vous renseigner avant si cela vous intéresse. Des visites guidées sont bien entendu organisées, appelez avant pour réserver.

Conclusion

Cela faisait quelques temps que j’étais intriguée par ce château aux proportions démesurées. On ne s’attend pas forcément à trouver un édifice comme cela en pleine campagne. J’ai beaucoup aimé la visite, bien que plusieurs pièces ne soient pas encore terminées, on peut tout à fait se rendre compte de ce que pouvait être la vie des frères Réthoré. Mon coup de cœur est probablement les azulejos et la salle des acajous, une vraie merveille. J’ai aussi été impressionnée par la chambre, et notamment le lit, de Raymond Réthoré. Les frères ont manqué de fonds pour continuer leur œuvre mais par chance, les lieux ont été repris en main juste à temps pour le plus grand plaisir des visiteurs. Connaissiez-vous ce château ? Qu’avez-vous préféré lors de cette visite ? 🙂

#En France Aussi

Cet article a été rédigé dans le cadre du collectif interblogueurs “En France Aussi” qui fait la promotion de notre beau pays. Le thème du mois était “château”, piloté par Sandrine du blog Que le voyage commence !.

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