Le cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois en Essonne

Nous allons découvrir, dans cet article, le superbe et atypique cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois dans le département de l’Essonne (91). Ce cimetière communal est la plus grande nécropole russe à l’étranger, alors en route ! 🙂

Le cimetière russe

Le cimetière de Liers de Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l’Essonne, est un cimetière communal. En 1927, est créée une maison de retraite, la Maison russe, pour les réfugiés russes blancs, ils étaient en grand nombre dans la région suite à la révolution russe de 1917. Ce lieu est également appelé château de la Cossonnerie et était, avant 1927, une demeure bourgeoise. Elle a été transformée sous l’impulsion de la princesse Vera Mestchersky.

La même année, une première pensionnaire décède, elle est inhumée au cimetière de Liers qui prendra l’appellation de “cimetière russe” au fil du temps. De nos jours, on retrouve près de 15 000 russes ou français d’origine russe inhumés dans plus de 5 000 tombes, qui représentent plus de 60 % de la superficie du cimetière. Ce lieu est considéré comme un site de mémoire, plusieurs patriarches de Russie y sont venus et ont fleuris plusieurs tombes. La partie du cimetière qui accueille les tombes russes est classée au titre des Monuments Historiques depuis 2001. Le cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois est aujourd’hui la plus grande nécropole russe à l’étranger.

Le cimetière accueille toujours des tombes d’autres confessions. En effet, lors de mon passage, j’ai pu voir pas mal de tombes catholiquesmusulmanes ou bien encore juives.

Tombes militaires

Au cimetière, on retrouve plusieurs tombes militaires, elles ne sont pas regroupées, on les retrouve un peu partout, au gré de la visite. Certaines sont discrètes, on remarque à peine les symboles se rapportant au domaine militaire, d’autres, au contraire, sont entourées de plusieurs stèles, encadrées par des chaines et donnent lieu à des édifices qui ne passent pas inaperçu.

On y retrouve également des monuments funéraires et carrés militaires de l’Armée Impériale russe et des Armées blanches russes ou bien encore le carré des Cosaques du Don (le Don est une région du sud de la Russie). Un autre carré est dédié aux militaires russes qui sont tombés pour la France lors des Guerres Mondiales.

Les personnalités

Le cimetière abrite les sépultures d’un grand nombre de personnes célèbres. Il y a tout d’abord beaucoup d’artistes, le plus célèbre étant peut-être Rudolf Noureev, un danseur et chorégraphe décédé en 1993. Sa tombe est très particulière, elle est recouverte d’une mosaïque représentant un tapis Kilim que Noureev affectionnait tout particulièrement. Une première ballerine des théâtres impériaux russes est également enterrée ici.

Ensuite, Andreï Tarkovski, un grand cinéaste mais également Patrick Topaloff, animateur et chanteur aux textes assez légers. On y retrouve aussi des peintres et des sculpteurs ainsi que Ivan Bounine, un écrivain ayant obtenu le prix Nobel de littérature en 1933.

Un grand nombre de membres de la noblesse s’y retrouve dont des princes et des princesses comme Vera Obolensky connue pour être une héroïne de la résistance française. Le prince Félix Ioussoupov, ainsi que sa famille, est également enterré au cimetière de Liers. Il est notamment connu pour être le maître d’œuvre du complot qui conduisit à l’assassinat de Raspoutine en 1916. Pour terminer, on retrouve aussi beaucoup de sépultures d’hommes politiques.

Les tombes orthodoxes

J’ai beaucoup aimé le style des tombes orthodoxes. Le style et la disposition sont bien évidemment différents des tombes catholiques. On y retrouve des arbres plantés le long des allées et parfois même directement sur les tombes. Cela donne une plus grande place à la nature. J’y ai d’ailleurs croisé plusieurs écureuils se faisant la course. Il y a une grande diversité d’essence de plantes, on se croirait dans de petits jardins.

Les tombes ne sont pas très larges mais prennent de la hauteur avec leurs croix orthodoxes qui sont de tous les styles, en bois, en marbre ou bien en pierre. Elles ont parfois de petits toits et bon nombre sont ornées d’un bulbe bleu ou doré. A côté de certaines tombes, on retrouve de petits bancs, destinés à la contemplation.

On peut y observer aussi des icones religieuses, de petites niches pour mettre une bougie ou un photophore. Certaines tombes sont tellement anciennes et peu entretenues que la mousse a presque tout recouvert. Le dépaysement est total et cette ambiance particulière est bien plus plaisante, je trouve, que l’austérité que l’on retrouve dans les cimetières catholiques.

Eglise Notre-Dame-de-la-Dormition

Dans un carré à part, avec un accès séparé, se trouve l’église Notre-Dame-de-la-Dormition, une église orthodoxe russe qui possède sa propre nécropole. Elle a été construite en 1938 et inscrite aux Monuments Historiques en 1974. L’église est réalisée selon les préceptes de l’architecture de Novgorod, une des plus anciennes villes historiques de Russie européenne. Le toit peint en vert symbolise la terre et il est surmonté d’un bulbe peint en bleu pour le ciel.

Au sous-sol se trouve une crypte qui accueille les tombeaux d’évêques, de l’architecte et peintre des fresques ainsi que plusieurs bienfaiteurs de l’église. Le porche comporte une fresque qui représente l’Assomption de la Vierge Marie et le dôme de la nef est orné d’une fresque représentant le Christ bénissant l’assemblée. L’église se visite uniquement sur rendez-vous, on y accès par la rue ou depuis le cimetière.

Conclusion

Le cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois est bien plus vaste que ce que je m’imaginais vu son statut de cimetière communal. J’adore l’organisation et la disposition des tombes orthodoxes. Cela donne une impression de proximité avec la nature, quitte à être un peu “envahie” par elle, ce qui donne en fait un charme fou aux lieux. Le fait d’y retrouver des personnalités, de connaître l’histoire de sa création, lui donne encore une toute autre dimension. J’ai beaucoup aimé me balader dans ses allées où le moindre détail attire l’œil. Il y a également un carré consacré aux chauffeurs de taxis, cette profession a beaucoup été exercée par les russes qui ont fuit leur pays après la Révolution. Connaissez-vous ce cimetière ? Qu’en pensez-vous ? Aimez vous la manière dont il est structuré ? Les nombreux détails sur les tombes ? 🙂

#En France Aussi

Cet article a été rédigé dans le cadre du collectif interblogueurs “En France Aussi” qui fait la promotion de notre beau pays. Le thème du mois était “cimetière”, piloté par Audrey du blog Arpenter le chemin.

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