Quelles villes visiter dans le sud de la Finlande ?

Dans cet article, je vous propose de découvrir quelques villes du sud de la Finlande, accessibles assez facilement depuis Helsinki, la capitale. Nous irons au nord, à Tampere dans la région des lacs, à l’ouest à Turku près de l’archipel d’Åland en Suède et pour terminer, direction l’est avec Porvoo et Loviisa, cette dernière étant à seulement 50 km à vol d’oiseau de la Russie, alors en route ! 🙂

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SE SITUER

  • Finlande
  • Pirkanmaa, Finlande du Sud-Ouest, Uusimaa

Au nord de la capitale, Tampere

La ville de Tampere se situe à 173 km au nord-ouest d’Helsinki. Elle est lovée entre 2 grands lacs, Näsijärvi et Pyhäjärvi. La fondation de Tampere remonte à 1775, Gustave III de Suède en est à l’origine, la fonction de la ville était de servir de comptoir commercial.

Tampere est la seconde agglomération de Finlande après Helsinki, elle compte plus de 230 000 habitants et porte le surnom de “Manchester de la Finlande” en raison de son passé industriel, ce surnom est peu apprécié des habitants. Au début du 19ème siècle, elle abritait la moitié des activités industrielles du pays. Effectivement, lors de la balade, vous pourrez voir quelques anciennes cheminées en briques rouges. Ces vieux bâtiments, à l’image de l’ancienne manufacture de coton de Finlayson, datant de 1820, sont aujourd’hui reconvertis en muséesrestaurants ou bien encore en boutiques.

La ville est traversée par la rivière Tammerkorski qui réalise la jonction entre les 2 lacs. Il y a d’ailleurs une différence d’altitude entre ces derniers, de 18 mètres, ce qui permet de produire de l’électricité. J’ai traversé la rivière pour arriver dans le secteur de Pyynikki, une réserve naturelle qui permet d’avoir un bon point de vue sur les lacs et la région. On peut se rendre au Rock of Names, un endroit rocheux qui possède une belle vue et croiser une tour en pierre qui permet de mieux se repérer.

Je suis ensuite descendue pour atteindre le centre-ville. On y retrouve plusieurs types d’architectures, du néo-classicisme au néo-renaissance en passant par le post Art Nouveau. J’ai croisé le chemin de l’église Alexandre, de style néo-gothique, elle fût achevée en 1881. Son nom vient du tsar Alexandre II de Russie et sa décoration est plutôt épurée, comme bon nombre d’édifices religieux en Europe du Nord.

Au nord de la ville se trouve le parc d’attractions de Särkänniemi, un des plus connus et appréciés de Finlande. On y retrouve beaucoup de manèges à sensation mais également des aires de jeux pour les enfants. Son aquarium est un incontournable et n’oubliez pas de prendre un peu de hauteur depuis sa tour d’observation, Näsinneula, qui mesure près de 135 mètres de haut, par temps clair on peut voir à 20 kilomètres à la ronde. Juste à côté se trouve le musée d’art Sara Hildén, dédié à l’art contemporain. Les œuvres sont exposées dans un beau bâtiment moderne ainsi que dans le parc qui l’entoure.

Tampere est la capitale mondiale du sauna, on en dénombre plus de 50 dans la ville et sa région. Si vous êtes amateurs de gastronomie vous devriez être rassasiés, Tampere compte quelques très bonnes adresses comme Kajo ou Ravintola C, des établissements que je n’ai pas testé mais dont la réputation n’est plus à faire. En parlant gastronomie, la spécialité du coin et le Mustamakkara, une sorte de boudin noir avec du seigle et traditionnellement servi avec de la confiture d’airelle.

Dans le centre-ville, vous pourrez voir le théâtre qui a été construit en 1912. Une belle église orthodoxe vous attend également, celle dédiée à Saint Alexandre Nevski et à Saint Nicholas. Elle date de 1889 et est une belle représentation du style néo-byzantin. Dans le quartier de Tulli, à l’est des voies ferrées, ne loupez pas le musée consacré aux Moomins, ces petites créatures blanches aux gros nez et aux ventres rebondis. Ils ont été créés par Tove Jansson, une dessinatrice finlandaise suédophone qui avait également des talents en peinture, en écriture et en illustration.

Si vous avez encore un peu de temps, baladez-vous dans cette grande région des lacs, il y en a littéralement partout. Je me suis arrêtée sur le chemin du retour pour trouver un joli point de vue pour me poser. Je n’ai pas le nom de ce lac, mais il y en a plein de similaires, ce n’est pas le choix qui manque. Des gens se baignaient et j’ai pu me poser sur un ponton au bord de l’eau. De petits bateaux colorés étaient amarrés en cet fin d’après-midi, c’était très agréable.

Turku, complètement à l’ouest

Turku se situe à environ 170 km d’Helsinki, complètement à l’ouest du pays, à l’embouchure du fleuve côtier Aura. Elle a été la capitale de la Finlande jusqu’en 1812, à cette époque, le pays était assujetti au royaume de Suède. En 1809, la Russie pris le pouvoir et transféra le statut de capitale à Helsinki, alors encore appelée Helsingfors, car Turku était trop proche de la Suède. La fondation de la ville remonterait au 13ème siècle, elle était le centre religieux de la Finlande ainsi qu’un centre commercial et maritime animé.

La Suède n’est pas loin, depuis le port de Turku, on peut rallier l’archipel d’Åland rapidement, à vol d’oiseau, c’est à 100 km. On peut également rejoindre Stockholm ou Mariehamn et il existe des liaisons vers Tallinn ou bien encore Riga. Tout un réseau d’îles est accessible en voiture ou à vélo, c’est la rocade de l’archipel qui est une route circulaire de 250 km. Des ponts et ferries vous ouvrent les portes de petites criques, de villages pittoresques ou bien encore de parcs nationaux. L’offre d’hébergement est très étoffée dans ce secteur.

J’ai croisé le chemin de l’église luthérienne évangélique Mikael, de styles néo-gothique et Art Nouveau, elle été achevée en 1905. La décoration intérieure n’est pas trop chargée, avec des motifs et dessins très jolis. Cette église est très prisée pour les mariages, elle propose 1 250 places assises.

Le centre-ville se parcoure facilement à pied, il possède de jolis bâtiments. La balade au bord de l’Aura est très agréable, les finlandais viennent s’y détendre. Une navette gratuite existe pour effectuer la traversée entre les 2 berges, vous pourrez vous poser dans les nombreux cafés et restaurants du secteur. Au sud-ouest du centre-ville se trouve la colline de la prison, Kakolanmäki. Dès 1853, des personnes y furent enfermées, souvent coupables de crimes graves. De nos jours, on y retrouve un musée ainsi que des restaurants et hôtels qui surfent sur ce passé.

Il reste peu de bâtiments de l’époque médiévale, un grand incendie a ravagé les 2/3 de la ville en 1827. De cette époque, il reste 2 principaux édifices, la cathédrale de Turku ainsi que le château. La cathédrale de Turku, légèrement en hauteur, voit démarrer sa construction au 13ème siècle. Elle s’étale ensuite sur plusieurs siècles, on peut alors y retrouver côte-à-côte du roman, du gothique ou bien encore du néo-gothique. Une partie a été reconstruite suite au grand incendie. Son clocher culmine à 86 mètres et c’est une cathédrale luthérienne évangélique. Lors de ma visite, l’imposant orgue, situé au-dessus de l’entrée, était en train d’être accordé, cela a donné un ton particulier à la découverte des lieux.

Le château de Turku est un château médiéval du 14ème siècle, il a servi de prison et accueille actuellement un musée d’histoire. Construit par les suédois, il a été réalisé comme une forteresse militaire mais le donjon n’a été achevé qu’au début du 15ème siècle. En 1808, au début de la guerre de Finlande, le château avait été utilisé par la marine russe. Le château n’a pas été épargné puisque pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été endommagé par l’aviation russe.

La fondation du musée remonte à 1881, il était initialement cantonné à une petite partie des lieux. De nos jours, c’est sur la totalité du château qu’il s’étend, il est le musée le plus visité du pays. Lors de mon passage, j’ai pu voir des costumes qui ont servi pour un film d’Aki Kaurismäki, un réalisateur finlandais. On passe de petites salles intimistes à de grandes salles qui peuvent accueillir un nombre conséquent de convives. De manière générale, les œuvres présentées et accrochées ne surchargent pas les lieux, la disposition est réalisée de manière épurée. On peut y découvrir des parures royales ou bien encore des documents avec des enluminures.

Si vous bénéficiez de plus de temps, vous pourrez vous rendre sur l’île de Ruissalo, le secteur propose de la verdure, des restaurants ou bien encore un spa. De nombreuses balades sont possibles dans les environs et si vous pouvez pousser jusqu’à Naantali à 15 km, vous pourrez découvrir une jolie ville ainsi que Moominworld.

A l’est, Porvoo …

Porvoo est située à un peu plus de 50 km à l’est d’Helsinki, au bord de la baie du même nom et compte un peu plus de 50 000 habitants. C’est une ville côtière fondée au Moyen-Âge qui est traversée par 3 rivières et abrite 6 sites classés Natura 2000 notamment le site du phare de Söderskär et la forêt ancienne de Tungträsket.

Porvoo est une destination prisée des finlandais, elle abrite un grand nombre de vieilles maisons en bois colorées, le centre-ville est très photogénique. Vous pourrez y voir la maison où Johan Ludvig Runeberg, un célèbre poète finlandais, a vécu pendant de nombreuses années, elle a été transformée en musée. Une partie de la ville est sur des hauteurs, prenez le temps de vous y balader, c’est là où l’on trouve le plus de maisons anciennes dans de jolies rues pavées.

La cathédrale de Porvoo, de confession luthérienne, est un joli bâtiment construit principalement du 13ème au 15ème siècle. Elle été incendiée et détruite à plusieurs reprises, par des pirates danois en 1508 ou bien encore par les troupes russes plusieurs fois au cours de l’Histoire et dernièrement en 2006 à cause d’un incendie criminel. C’est dans la cathédrale de Porvoo, qu’en 1809 s’est tenue la Diète de Porvoo où le tsar Alexandre 1er a donné à la Finlande, nouvellement conquise sur la Suède, le statut de Grand-Duché autonome.

Une fois redescendue, j’arrive sur le centre-ville, et là clairement, il y a beaucoup plus de touristes. Les artères commerçantes sont très soignées, on y trouve plein de petits magasins d’artisanat tous plus mignons les uns que les autres. Le midi, je me suis arrêtée déjeuner dans un restaurant situé en bas d’une grande rue marchande et qui proposait un buffet à volonté pour un peu plus de 10 €. Le cadre est superbe, digne d’un établissement 3 étoiles et le personnel a été très accueillant et aux petits soins. Malheureusement, j’ai l’impression qu’il n’existe plus mais d’autres établissements donnaient envie de s’y poser.

Au bord de la rivière, prenez le temps d’admirer les jolies maisons de rivage peintes en rouge, pour la plupart construites vers 1760. Certaines ont été des entrepôts et vers la fin du 19ème siècle, l’une d’entre elles a servi de poste de douane pour la ville. La ville compte un grand nombre de boutiques, restaurants primés, d’hôtels romantiques et de chocolateries qui invitent à flâner. Un grand parc urbain, qui s’étend sur toute la vallée de la rivière, invite encore plus à la détente.

… Et Loviisa

Si vous souhaitez rester encore un peu dans le secteur, la ville de Loviisa, à 37 km à l’est de Porvoo est une jolie destination. Elle a été construite en 1745 par les suédois suite à la guerre russo-suédoise de 1741-1743. Les suédois perdirent du terrain, la frontière recula vers l’ouest et cela les obligea à créer Loviisa, une cité fortifiée occupée à ce moment-là par des pêcheurs suédophones. Son nom vient de la princesse Lovisa Ulrika, épouse du roi de Suède Alphonse Frédéric de Suède.

Par la suite, elle fût bombardée par les troupes franco-anglaises et brûla en quasi-totalité en 1855 lors de la guerre de Crimée. La ville est ensuite reconstruite en bois avec quelques bâtiments néoclassiques, ce sont ces maisons que l’on peut voir aujourd’hui. La ville est beaucoup moins touristique que Porvoo, lors de la balade j’étais plutôt tranquille.

Les ruelles sont remplies de cours et de jardins très mignons qui font la renommée de Loviisa, on peut d’ailleurs les visiter lors d’événements annuels. A mon arrivée, je suis tombée sur l’église luthérienne de la ville, elle est très imposante et faite de briques rouges dont la plupart ont été récupérées sur la forteresse de Svartholm, détruite par les anglais en 1855. Cette église néo-gothique est construite de 1863 à 1865, malheureusement, elle était fermée lors de mon passage.

Un musée local vous attend, la maison historique du commandant, Komendantintalo. Vous pourrez vous balader dans le parc de la chapelle, Kappelinpuisto ou bien encore randonner sur le chemin historique Ehrensvärd et visiter la forteresse. Le célèbre compositeur finlandais Jean Sibelius avait l’habitude de rendre visiter à sa grand-mère à Loviisa, c’est ici qu’il composa une célèbre symphonie et qu’il donna des concerts, un parc lui est dédié.

Je me suis rapprochée du bord de mer, une zone d’habitations calme s’y trouve, entourée de marécages. En poussant un peu plus, on tombe sur un secteur qui offre une très belle vue sur le golfe de Finlande. Au sud du centre-ville, la tour d’observation centenaire de Kukkumäki, vous permettra également d’avoir vue sur la mer. Elle est construite en fer dans le style Art Nouveau et est peinte en rouge.

Conclusion

Le sud de la Finlande offre à découvrir de belles villes chargées d’histoire. Tampere, avec son passé industriel et ses nombreux espaces verts est très intéressante à parcourir. Turku, avec sa cathédrale et son château, propose de beaux bâtiments datant du Moyen-Âge et ses bords d’eau sont parfaits pour se poser. Porvoo est une mignonne petite ville, elle est très photogénique avec ses vieilles maisons en bois. Il est très agréable de flâner dans le centre avec toutes ces petites boutiques. Pour terminer, Loviisa est plus excentrée que Porvoo et moins touristique mais mérite aussi le détour, la nature y est très présente et on peut y découvrir de très jolies vue sur le golfe de Finlande. J’ai une petite préférence pour Turku et Porvoo, et vous, quelle ville avez-vous préféré ? En aviez-vous déjà entendu parler ? 🙂

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