Visite du château de Fontainebleau

En Seine-et-Marne (77), il existe plusieurs châteaux à visiter, le plus connu est sûrement celui de Vaux-le-Vicomte. Pourtant, aujourd’hui, je vais vous parler d’un autre, bien moins fréquenté que Versailles et bénéficiant d’une histoire toute aussi riche. Je veux bien évidemment parler du château de Fontainebleau, certains d’entre-vous connaissent sûrement cette ville pour sa forêt si unique et ses belles étendues de sable ainsi que ses rochers qui font le bonheur des grimpeurs. Je vous propose ci-dessous une visite du château avec quelques vues des jardins, alors en route ! 🙂

→ Article mis à jour le 28/08/2024

Le château et les jardins

Le château de Fontainebleau se situe au sud-est de Paris, à environ 60 km et il se situe dans le centre-ville. C’est l’une des demeures des souverains français depuis François Ier (il en a fait sa demeure favorite) jusqu’à Napoléon III. Plusieurs rois laissent leur empreinte dans la construction du château qui est donc un témoin des différentes phases de l’Histoire de France depuis le Moyen-Âge. Les origines médiévales du château sont d’ailleurs toujours visibles grâce à l’ancien donjon qui domine la cour ovale.

François Ier fait rebâtir à neuf le palais médiéval en le transformant en palais à l’italienne. Il était le château favori d’Henri IV, il a vu la naissance de Louis XIII, l’affirmation du pouvoir de Louis XIV ou bien encore l’emménagement de Louis XVI et Marie-Antoinette à la veille de la Révolution. Après celle-ci, il devient un palais impérial et devient le témoin des réaménagements de Napoléon Ier. On y retrouve l’unique salle du trône napoléonienne encore existante.

Le château fût également le lieu de captivité du pape Pie VII entre 1812 et 1814 et c’est également dans son enceinte que Napoléon Ier y abdiqua avant de partir en exil sur l’île d’Elbe. Le château continuera d’être un lieu de séjour des souverains français jusqu’au dernier d’entre eux, Napoléon III. Le château a été classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco en 1981 et au titre des Monuments Historiques en 2009. On compte pas moins de 1 500 pièces pour 45 000 m², 5 cours principales, 130 ha de parcs et jardins.

C’est à Fontainebleau qu’à été créé le premier Grand Canal de France (de 1606 à 1609) ainsi que le plus grand parterre d’Europe (de 1660 à 1664). On retrouve également des bassins, 5 000 arbres, des fontaines et un étang. Le château est aussi connu pour son grand escalier en fer-à-cheval (réalisé en 1550 et refait entre 1632 et 1634). La visite libre comprend le musée Napoléon Ier, les Grands Appartements et quelques belles salles encore. Si vous souhaitez visiter le musée Chinois, il faudra vous acquitter d’un supplément.

Pour accéder au Théâtre Impérial, aux Petits Appartements, aux Appartements de Madame de Maintenon ainsi que le boudoir turc il faudra réserver une visite guidée obligatoirement. Comptez minimum 2 heures pour faire la visite libre, pour les autres, je ne saurais pas vous dire, je ne les ai pas effectuées.

Musée Napoléon Ier

Le musée Napoléon Ier est entièrement dédié au premier Empire (1804-1814), il fût aménagé dans l’aile Louis XV en 1986. Il regroupe une grande collection d’objets d’art, meubles, tableaux, sculptures, céramiques, de costumes et d’armes, il y en a plus de 500. On découvre l’épopée napoléonienne, des marches du sacre, en 1804 à l’abdication en 1814. Napoléon Ier ravive les grandes manufactures françaises, notamment la manufacture de porcelaine de Sèvres, promue vitrine de l’excellence française en Europe.

On retrouve un portrait de sa première épouse, Joséphine de Beauharnais mais c’est surtout sa seconde épouse, Marie-Louise, qui est mise à l’honneur dans le musée. En 1810, Napoléon Ier, de part son mariage avec Marie-Louise, s’allie à l’une des plus anciennes familles régnantes d’Europe, les Habsbourg.

Une salle est consacrée à Napoléon-Joseph-Charles, l’hériter de Napoléon Ier. On y retrouve des tableaux et une collection de jouets. Né aux Tuileries en 1811, ayant reçu le titre de “Roi de Rome”, il était destiné à devenir Napoléon II mais il ne régna jamais. Le sujet de l’abdication de Napoléon Ier est abordé, elle a été faite depuis le château de Fontainebleau suite à l’invasion de la France par les puissances alliées et à la capitulation de Paris. Cela permet de conclure la trajectoire de cet anonyme soldat corse devenu, à la faveur de la Révolution, le maître absolu de l’Europe.

Les appartements royaux

Les Appartements royaux sont composés de l’Appartement du roi et l’Appartement de la reine. On commence par le celui du roi, on y arrive par un grand escalier, depuis le palier, on accède à une succession d’antichambres et de cabinets menant jusqu’à la chambre du roi. La salle des gardes du roi veillait à l’entrée des Appartements du souverain, il ne subsiste que le plafond à la française et une frise de trophées d’armes. Elle devient une salle à manger pour Napoléon III qui fait installer la cheminée en marbre.

On croise ensuite une grande figure équestre en marbre représentant Henri IV, elle se situe dans l’une des 2 salles dites de Saint-Louis. Initialement, la chambre du roi se trouvait là mais elle déménagea à la fin du 16ème siècle, les salles de Saint-Louis devinrent des antichambres. On découvre ensuite le salon Louis XIII, qui est l’ancien grand cabinet du roi, il est nommé en son honneur car il y est né. Sous Henri IV, la pièce reçu son décor de lambris de menuiserie. La chambre du roi n’est plus visible dans son état d’Ancien Régime, après la Révolution, en 1808, Napoléon Ier y fit aménager une salle du trône qui devait servir jusqu’au Second Empire.

La reine bénéficie également de son propre escalier donnant sur la cour ovale, la distribution des pièces est à peu près identique à celle de l’Appartement du roi. On découvre le salon des tapisseries ou bien encore le salon François Ier. La chambre de la reine, qui est devenue la chambre de l’impératrice, a été habitée par toutes les épouses des rois, de Marie de Médicis à Marie-Antoinette. Le lit avait d’ailleurs été réalisé pour cette dernière, mais elle n’y dormi jamais. C’est l’impératrice Eugénie qui en profita, elle fit tendre également sur les murs de précieuses soies du 18ème siècle avec cette profusion de fleurs, de paniers fleuris et de perdrix. Le boudoir d’argent de la reine, tout en blanc et or, était apprécié de Marie-Antoinette qui aimait “bouder” l’apparat de la cour.

Les salles Renaissance

Les salles Renaissance, ce sont 3 salles remarquables, intégrées à l’Appartement du roi. Ce sont les plus grands vestiges décoratifs de la Renaissance française. Tout d’abord, la galerie François Ier, la salle Renaissance la plus emblématique du château. François Ier conservait une clé autour du cou car elle avait un accès à l’ancienne chambre du roi, l’usage était donc privé à cette époque. Avec le déplacement, à la fin du 16ème siècle, de la chambre du roi, elle devient un lieu public. Elle mesure 60 mètres de long pour 6 de large et tout au bout trône un grand buste de François Ier. La favorite de celui-ci, la duchesse d’Etampes, bénéficiait de sa propre chambre, visible à proximité de celle du roi.

La dernière salle est la salle de bal, située entre la cour ovale et les jardins. Elle a été décorée au 16ème siècle sous le règne d’Henri II, dédiée aux festivités de la cour des Valois. La salle est richement décorée, le tout rehaussé de son plafond à caissons. Elle aurait été qualifiée par Ingres de “Vatican français”.

Les chapelles royales

La chapelle royale de la Trinité était, avant François Ier, l’église de l’ancien couvent des Trinitaires. Sa voûte actuelle date d’Henri IV et la chapelle dans son ensemble préfigure du style baroque, elle ne fût terminée qu’en 1633 sous le règne de Louis XIII. C’est dans cette imposante chapelle, surplombée de sa tribune dédiée au souverain, que fût célébré le mariage de Louis XV en 1725 ainsi que le baptême de Napoléon III, le neveu de Napoléon Ier, en 1810.

Vous aurez également l’occasion de voir dans le circuit de visite la chapelle Saint-Saturnin mais uniquement la partie haute qui était réservée au roi et à sa famille. La partie basse, quant à elle, était réservée aux serviteurs. Ses dimensions ne permettaient pas d’accueillir les foules des grandes fêtes, progressivement, elle devint inusité au profit de la chapelle de la Trinité. Elle devient au 19ème siècle la bibliothèque de Napoléon Ier.

Les galeries du 19ème siècle

La première galerie à se découvrir est celle des Fastes, avec ses murs rouges pâles (ou roses). Napoléon III souhaitait qu’il y est, dans ce nouvel espace ouvrant sur les Grands Appartements, une collection de tableaux évoquant les événements les plus importants de l’histoire du château. La galerie des Assiettes a été créée sous le règne de Louis-Philippe Ier en 1840 à l’emplacement d’une ancienne terrasse. On y retrouve 128 assiettes en porcelaine de Sèvres qui sont insérées dans des lambris en bois de style néo-Renaissance présentant quelques événements marquants des règnes des plus grands souverains ainsi que différentes vues du château et de la forêt de Fontainebleau.

Pour terminer, la nouvelle galerie de Diane, appelée d’abord “galerie de la reine”, est la plus longue pièce du château avec ses 80 mètres. Son nom vient de la déesse de la chasse. En 1810, Napoléon Ier entreprit de reconstruire la galerie (elle était en très mauvaise état) mais vint la chute de l’Empire qui stoppa ses projets. La Restauration poursuivit le chantier jusqu’à son complet achèvement en 1826. Napoléon III voulu rendre hommage à son oncle qui avait été à l’origine de la reconstruction de la galerie, il fit installer le globe des Tuileries lui ayant appartenu et transforma la galerie en bibliothèque. On y compte près de 16 000 ouvrages qui ont tous appartenu à Napoléon Ier. Elle est considérée de nous jours comme un temple du savoir et de l’encyclopédisme. Le frère aîné de Champollion en fut le bibliothécaire sous Napoléon III.

Conclusion

Pour vous rendre au château en transports en commun, il vous faudra descendre à la gare de Fontainebleau-Avon sur la ligne R, au départ de Gare de Lyon. Ensuite, un bus vous emmènera au château mais si vous aimez la marche, en 35 min vous y serez. Ce château d’Ile de France est un de mes préférés, moins fréquenté, on peut vraiment profiter des pièces et des décorations. On a également plus de temps pour lire les explications et se balader dans les jardins est très agréable. Lors de ma première visite, je n’avais pas fait le musée Napoléon Ier, c’est également très intéressant d’autant plus que l’on n’a pas toujours l’occasion de connaître la vie d’un château après la Révolution. Bien que François Ier ait énormément transformé et réaménagé le château, Napoléon Ier n’est pas en reste, il a également laissé son empreinte. Connaissez-vous ce château chargé d’Histoire ? L’avez-vous déjà visité ? Qu’en avez-vous pensé ? 🙂

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