Partir à la découverte de la vallée de la Tarentaise en Savoie

Moûtiers et Brides-les-Bains

Moûtiers est la capitale historique de la Tarentaise, elle est située dans la partie basse de la vallée de l’Isère sur les contreforts des massifs de la Vanoise et du Beaufortain. Moûtiers est aussi la porte d’accès à la vallée de la Haute-Tarentaise ainsi que de plusieurs grandes stations de ski. Elle compte environ 3 400 habitants et sa position encaissée ne lui permet pas de s’étendre plus bien que quelques immeubles aient été construits sur les pentes. Elle est traversée par l’Isère et le Doron de Bozel.

C’est aussi la ville par laquelle s’annonçait le début de la montée vers mon lieu d’hébergement, Champagny-en-Vanoise, le début des montagnes qui grimpent vraiment. Dans le cœur de ville, on retrouve de jolies maisons colorées dont certaines datent de l’époque médiévale. La Grande Rue, une artère commerçante, est très agréable. Vous pourrez aussi vous balader sur les bords de l’Isère qui offrent une superbe vue sur les montagnes et franchir le pont Saint-Pierre construit en 1785 et qui est classé. Un parcours street art est proposé, on peut y voir une cinquantaine d’œuvres. Visitez la cathédrale millénaire Saint-Pierre ou bien encore le musée des traditions populaires niché dans l’ancien archevêché pour en apprendre plus sur la vie rurale en Tarentaise.

Si vous aimez l’art baroque, vous pourrez voir plusieurs églises construites dans ce style dans les environs. Un nombre incalculable de randonnées est disponible au départ de Moûtiers, il y en a de toutes les durées et difficultés. C’est aussi un endroit où l’on fait de l’essence à un prix encore raisonnable avant d’aller plus haut. Si vous êtes friands de fromage, la coopérative laitière vous accueille, on retrouve quelques panneaux explicatifs ainsi qu’un film. Les caves d’affinage du beaufort, le “prince des gruyères”, sont visitables.

Sur la route, je vous propose un arrêt à Brides-les-Bains, une petite commune d’un peu moins de 500 habitants. Dès l’Antiquité, elle est reconnue pour les vertus de ses eaux mais c’est au 19ème siècle que la station thermale est créée. Dès 1824, plusieurs hôtels font leur apparition, la station est dédiée à l’amaigrissement et devient aussi celle de la “femme élégante”. Le premier complexe thermal est inauguré en 1845 et on voit affluer diverses personnalités comme la reine Elisabeth d’Espagne ou bien encore le baron de Rothschild. A cette époque, un tramway relie la ville à Moûtiers, on lit des œuvres dans les salons de lecture du casino et bien sûr on vient y dépenser sa fortune.

Vous pourrez voir quelques villas bourgeoises le long du Doron de Bozel. En 2005, un spa de 1 500 m² ouvre ses portes et la commune obtient le label “station classée tourisme” en 2013. Plus récemment, Brides-les-Bains s’est tournée vers le ski grâce à la mise en place d’une télécabine la reliant aux stations de Méribel et Méribel-Mottaret.

Arrêt à Courchevel

En continuant la route, pensez à faire un crochet par Courchevel. Cette station hyper connue et attirant une clientèle très aisée ne doit pas être réduite à cela. J’aime m’y balader pour voir le cœur du village, la partie la moins en altitude, qui comporte pas mal de chalets anciens en bois et en pierre. On peut déambuler dans ses petites rues qui sont très jolies, on y retrouve quelques boutiques et restaurants et de mignonnes petites fontaines.

Près du plan d’eau, plusieurs balades et randonnées sont proposées. De là, vous pourrez aussi voir le tremplin de saut à ski, construit à l’occasion des Jeux Olympiques d’Albertville de 1992, il est toujours en place et utilisé pour des compétitions. Vous pourrez vous rendre plus haut, sur d’autres niveaux de la station mais je les trouve moins authentiques avec leurs grands hôtels qui dénaturent les paysages. De toute façon, plus on grimpe, plus on se rapproche des stations de ski, et donc souvent cela va avec son lot d’immeubles moches bien que Courchevel ne soit pas la pire dans le genre.

En prenant la route de la Choulière, puis en passant par Courchevel 1650, vous pourrez faire une belle balade au lac de la Rosière. Ce joli lac, aux couleurs vert émeraude ou bleu turquoise selon les conditions météo, est alimenté par le torrent de la Rosière et canalisé par un petit barrage. On peut faire le tour ou se balader sur le ponton en bois qui passe au centre. Une via ferrata est proposée ainsi que de nombreuses randonnées. Le lac est niché au cœur des montagnes, les paysages sont superbes.

Se balader à Bozel

Une fois redescendus de Courchevel, ou si vous avez choisi de continuer sur la D915 depuis Brides-les-Bains, on arrive à Bozel. Cette ville d’un peu moins de 2 000 habitants est située au cœur de la Savoie, dans la vallée du Doron. Le point le plus bas de la commune est situé à 751 m et le plus élevé, au Roc du Bécoin, à 2 594 m. Sa proximité avec le massif de la Vanoise et les stations de ski en fait un lieu d’étape intéressant.

Au Moyen-Âge, l’existence d’une maison forte est signalée. Il subsiste la Tour des Sarrasins datée du 12ème siècle. A la Révolution, elle est rebaptisée Fructidor en référence à ses activités agricoles, il y avait d’ailleurs un vignoble et une production de gruyère qui était exporté vers le Piémont. Au 19ème siècle, des mines d’anthracite sont découvertes, cette industrialisation a permis le maintien de la population tout en continuant les activités agricoles. Le phénomène des ouvriers-paysans était particulièrement bien représenté à Bozel. En 1904, une partie du village est détruite par la crue du Bonrieu qui n’en était pas à son coup d’essai.

L’église Saint-François-de-Sales est repérable très facilement grâce à son clocher à double bulbe, ou de style byzantin. Dans le secteur, il y a également l’église Saint-Nicolas à Macôt-La-Plage qui possède un clocher similaire. L’église, quant à elle, est de style baroque, reconstruite en 1735 et agrandie en 1877. Sur un mur extérieur de l’église, on peut voir une stèle sculptée. Non loin, la chapelle Notre-Dame-de-Tout-Pouvoir avec sa façade peinte nous attend. A l’intérieur, un retable doré qui a échappé aux destructions faites pendant la Révolution. La chapelle fût un lieu de pèlerinage important pour toute la vallée, elle possède un plan en croix grecque, comme bon nombre de lieux de pèlerinage en Tarentaise.

Perdez-vous dans les petites rues tortueuses avec ces vieux chalets. Le cœur de Bozel est bien conservé et très mignon. Pour vous détendre, le plan d’eau de Bozel est idéal. Il comporte un espace de baignade pour les enfants et un pour les adultes. En été, la baignade est surveillée, il y a également des bars et restaurants et une base de loisirs qui propose des activités nautiques. Des baptêmes de parapente sont également proposés. De manière générale, on peut découvrir le parapente dans de nombreuses communes de la Tarentaise.

Se ressourcer à Champagny-en-Vanoise

Champagny-en-Vanoise est une petite station village. Elle fait partie du domaine skiable Grande Plage, des télécabines, partant du centre, vous permettent de vous y rendre. A Champagny, il est également possible de faire de la randonnée et du ski de fond. Au cœur du massif de la Vanoise et aux portes du Parc National de la Vanoise, la nature est partout, les paysages sont préservés, car ici pas d’immeubles pour tout défigurer. Champagny, c’est aussi beaucoup de souvenirs pour moi car c’est à Champagny-le-Haut que je logeais à chaque fois.

A Champagny-le-Bas, vous retrouverez les magasins et les restaurants articulés autour d’une petite place, le départ des télécabines se situe là. Dans les petites rues un peu plus bas, on croise le chemin de l’église Saint-Sigismond, de style baroque, sur son promontoire. Bon nombre d’activités sportives sont proposées par certains magasins de sport ainsi que l’office de tourisme. Le centre-ville dispose d’une piscine, d’un skate-park ainsi que d’un petit cinéma. Vous pourrez voir de jolis chalets et maisons traditionnelles en bois et pierre dans de petites rues étroites.

A Champagny-le-Haut, on retrouve une musée des glaciers, l’espace Glacialis, et une paroi artificielle d’escalade glaciaire. Les pistes de ski de fond se trouvent là, mais il y a aussi un site d’escalade de rochers, des via ferrata et encore plein d’autres activités nature et sport. Les hameaux de la Chiserette, de Champagny-le-Haut et de Friburge offrent encore de belles maisons et chalets à voir. L’ancien camping municipal “le Canada” a été repris par Huttopia, le restaurant porte encore ce nom, comme en souvenir du bon vieux temps. Ce nom ne doit rien au hasard, par 1 450 m d’altitude, les nuits d’été sont très fraiches. Je connais même des gens qui ont eu de la neige fin août dans les années 90 ! En tout cas, c’est un bon plan car pas cher et les paysages autour sont juste à couper le souffle. Le Doron de Champagny coule au centre de la vallée, on peut y pratiquer, sur certaines sections des sports d’eau comme la nage en eau vive. Si vous n’êtes pas véhiculé, il existe un sentier qui relie Champagny-le-Haut à Champagny-le-Bas.

Aller à Pralognan-la-Vanoise

En prenant au sud depuis Champagny-le-Bas, la route pour Pralognan-la-Vanoise s’ouvre à vous. Le village se situe en fond de vallée, une seule route goudronnée y conduit. Le centre propose un peu plus de boutiques et restaurants que dans le centre de Champagny, il est moins en pente, cela y joue peut-être.

On retrouve aussi un cinéma, une piscine et des télécabines qui amènent au Mont Bochor. Un grand nombre d’activités sportives, d’hiver comme d’été, sont proposées. Une patinoire est aussi disponible, Surya Bonaly, une célèbre patineuse artistique française de nombreuses fois titrée, y a préparé les Jeux Olympiques d’Albertville et y a séjourné 8 ans. Vous pourrez aussi faire la plus longue tyrolienne de Tarentaise, elle passe au-dessus de la cascade de la Fraîche et dure presque une minute.

On retrouve des maisons typiques faites de bois et de pierre. En vous baladant dans les rues, vous tomberez peut-être sur une grande statue en bronze de bouquetin, c’est l’emblème du Parc National de la Vanoise. En janvier ont lieu les Festimusiques, un festival consacré à la culture francophone nord-américaine. En juin, le Festival International de la Photographie de Montagne et de Nature a lieu, tandis qu’en juillet et août se tiennent alternativement la fête de l’Alpe et des Guides et la fête du Barioz avec des animations folkloriques.

Pour les plus sportifs, la “rando TGV”, sorte d’équivalent de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, est une compétition qui se déroule tout autour du massif de la Vanoise. Le village est également le point de départ traditionnel du Tour des Glaciers de la Vanoise et est traversé par le GR55. Pralognan compte pas moins de 250 km de sentiers de randonnée balisés, c’est aussi le premier site de randonnée glaciaire en France. La commune est entourée par plus de 30 sommets dépassant les 3 000 m d’altitude.

Si vous souhaitez déguster des produits locaux, il existe plusieurs coopératives qui vendent divers fromages comme de la tomme ainsi que des diots, de petites saucisses savoyardes, elles peuvent être natures, fumées ou bien encore au beaufort et souvent cuisinées avec des oignons, du vin et des tartifles, c’est-à-dire, des pommes de terre. Plusieurs commerces de bouche vous proposeront également ces produits.

Détour par Les Menuires

Les Menuires fait partie de la commune des Belleville, située au sud de Moûtiers. Si vous êtes curieux, sur le chemin du retour, vous pourrez y faire un crochet. La montée en voiture prend un certain temps et si vous voulez voir la station, sachez qu’elle n’est pas très belle, il y a pas mal de grands immeubles. Sur la Croisette, le centre, il y a beaucoup de magasins et restaurants et les remontées mécaniques. Le clocher ouvert que l’on peut voir n’est pas une église, il a été construit dans le cadre du passage à l’an 2000 pour être visible de partout. A son pied a été construit ensuite un centre culturel.

Les Menuires font partie du domaine skiable des 3 vallées. Si vous continuer la route au sud, vous arriverez à la station de Val Thorens qui appartient également aux Belleville. Elle ne présente pas un grand intérêt architectural ni patrimonial, il y a le lac de Bruyères à voir, mais le cadre naturel est un peu gâché par de hauts bâtiments non loin. La vallée des Belleville est jolie, si vous vous éloignez un peu, vous pourrez faire des randonnées qui vous permettront d’apprécier pleinement le site, en prenant de la hauteur.

Evidemment, la station propose beaucoup d’activités ludiques et sportives, comme par exemple de la luge d’été, une activité très sympa. De nombreuses pistes de VTT sont disponibles ainsi qu’un Bike Park. Pour les plus gourmands, de nombreuses fermes accueillent les vacanciers pour des visites et des dégustations. Les activités proposées autour ainsi que les paysages valent bien plus le détour que la station. Les remontées mécaniques sont idéales pour prendre de la hauteur et s’éloigner du centre.