Se balader dans les quartiers de Boavista et Massarelos à Porto

Un petit tour à Boavista

Boavista est un quartier, mais également le nom d’une longue avenue, d’un peu plus de 2 km, qui part vers l’ouest jusqu’à la mer. C’est un quartier chic et en grande partie résidentiel. Le bâtiment le plus emblématique est la Casa da Música, la maison de la musique. Ouverte en 2005, elle est l’œuvre de Rem Koolhaas. C’est une salle de concert, à l’acoustique réputée, s’élevant sur 11 étages, sur son toit on retrouve un bar et un restaurant. L’architecte néerlandais l’a conçu de manière déstructurée et cristalline à l’occasion de l’élection de Porto comme capitale européenne de la culture en 2001.

La salle de concert principale compte 1 300 places et c’est la seule salle au monde à pouvoir être éclairée uniquement par la lumière naturelle. Des visites guidées sont proposées, on peut notamment y voir le salon VIP recouvert d’azulejos inspirés de ceux de la gare de São Bento. A l’extérieur, la dalle en travertin rosé fait le bonheur des amateurs de skateboard.

On retrouve plusieurs lignes de métros à proximité, il faudra d’ailleurs parfois un peu de temps pour les atteindre car la Casa da Música est située au bord d’un rond-point, la Rotunda da Boavista, avec un trafic routier assez impressionnant. Au centre, on y retrouve une colonne, c’est le monument aux héros de la guerre péninsulaire. Cet événement a uni les portugais et les anglais contre les armées françaises de Napoléon Bonaparte de 1808 à 1814. La colonne culmine à 45 mètres, érigée à partir de 1909 mais inaugurée seulement en 1952.

En partant au sud-ouest, vous aurez l’occasion de découvrir le cimetière de Agramonte, créé en 1855 pour enterrer les victimes de l’épidémie de choléra. C’est l’un des plus beaux de la ville, certaines tombes et monuments funéraires sont ornés de sculptures de célèbres artistes portugais. Juste à côté, faites un crochet par la synagogue Kadoorie, c’est la plus grande de la péninsule ibérique. Elle a été inaugurée en 1938 et une visite guidée du musée permet de voir l’intérieur. Tout au long de la balade, vous aurez l’occasion de voir des maisons bourgeoises richement décorées.

Une fois la rue Campo Allegre passée, partez légèrement vers l’ouest, vous pourrez vous balader dans le jardin botanique de la ville. Il dépend actuellement de la faculté des sciences de Porto, il e été dessiné en 1895 et présente nombre de roses, de cactées ou bien encore de camélias.

Quartier de Massarelos

En repartant vers le sud-est, on passe devant le bâtiment du planétarium, réalisé avec des briques rouges. A l’intérieur, on y retrouve aussi des expositions interactives, des programmes pédagogiques et des projections de films. Dans ce secteur, on retrouve aussi un théâtre municipal, l’institut d’astrophysique et des sciences, la faculté d’architecture ou bien encore l’institut Pernambuco, à l’architecture particulière, qui vise à renforcer les relations entre le Brésil et le Portugal. Quelques cafés et restaurants se trouvent dans le secteur, bien qu’il n’y en ait pas non plus à foison. Plusieurs points de vue permettent d’admirer le Douro et la vallée.

Pour descendre vers le Douro, il faudra emprunter plusieurs petites rues pavées très pentues. On y retrouve de petites maisons colorées pleines de charme et quelques petits street arts. Les derniers mètres sont encore plus raides, prévoyez, de manière générale, de bonnes chaussures de marche pour arpenter Porto. Arrivés au niveau du Douro, on a une très belle vue sur le pont en arc de Arrábida. Construit en 1963, il est situé à 270 mètres au dessus du Douro et il est possible de l’escalader, cela représente une ascension de 65 mètres.

Musée des tramways

Le musée do Carro Eléctrico, le musée des tramways de Porto, est situé juste au bord du Douro, dans un ancien poste d’aiguillage estampillé STCP, du nom de la société qui gère les trams et les bus du Grand Porto. Il retrace l’histoire de la traction électrique. Au début du parcours, on peut voir des modèles qui étaient tractés par des chevaux ou des mules dans les années 1870. Les premiers tramways électrifiés datent de 1895, mais c’est dans la première moitié du 20ème siècle que le réseau et les véhicules se développent bien qu’il fût difficile de soutenir le rythme de ce développement.

Un peu plus loin, on découvre des véhicules de travail dédiés au transport des marchandises ou bien encore pour réaliser l’installation des rails. Un espace consacré à des expositions temporaires ainsi qu’à des services à but éducatif est installé tout au fond. Sur la gauche, des escaliers permettent de découvrir un autre hall, la salle des machines. Des machines vieilles de plus d’un siècle sont présentées, elles étaient utilisées dans les processus de transformation et de rectification de l’énergie. On peut aussi voir un grand panneau de contrôle des équipements pour la distribution de l’électricité qui permettait le déplacement des tramways à Porto et aux alentours. En revenant sur le hall principal, on peut voir une exposition qui s’intitule “entre lignes” qui raconte l’évolution du réseau de la traction électrique alimentée pendant ses 45 premières années par l’énergie produite à la centrale thermoélectrique de Massarelos qui est centenaire.

Flâner au jardin du Palais de Cristal

A l’est se trouve le jardin du Palais de Cristal, il faudra remonter un peu pour y accéder. Dans la partie sud, vous aurez accès aux miradouros, des belvédères, qui offrent aux visiteurs de superbes points de vue sur le Douro et Vila Nova de Gaia, en face. Conçu au 19ème siècle, le jardin est un patchwork, on y retrouve une roseraie, un jardin aromatique, de petits bois, des haies et des parterres. Des aires de pique-nique sont mises à disposition et le parcours est jalonné de fontaines et de sculptures. Des coqs et des paons nous escortent dans les allées.

Au nord-ouest se trouve le musée romantique logé dans une petite demeure qui fût la résidence du roi de Sardaigne en exil. On peut y voir des élégants salons ainsi que des effets personnels du roi mais aussi des tableaux et du mobilier d’époque. En remontant au nord, on se trouve vite sur l’avenue des tilleuls, une allée très large où, lors de mon passage, se tenait une grande foire aux livres. Je m’y suis arrêtée pour déjeuner, dans une petite allée, il y avait des stands de restauration, probablement juste là le temps de la foire. J’ai pris un hot-dog à la mode portugais chez Madureira, en plus des saucisses, il y avait des tranches de jambon, ils en mettent un peu partout, elles sont très fines par contre. C’était très bon, le pain était moelleux et le tout était servi avec des frites. Lors du repas, les coqs, les paons et les pigeons effectuaient des rondes pour récupérer les miettes, il n’est pas rare d’en voir passer sous les tables.

En remontant vers le nord, on ne peut pas louper le pavillon Rosa Mota, qui était une marathonienne portugaise. La coupole du bâtiment se voit de très loin, facilement repérable même depuis l’avion. Il a été construit en 1956 pour remplacer le Palais de Cristal d’origine. Il accueille actuellement une médiathèque, un auditorium, un café ainsi que des manifestations sportives, des expositions et des spectacles.

Arpenter la rue Miguel Bombarda

Cette rue (et quelques rues adjacentes) est située au nord du jardin du Palais de Cristal, juste après la sortie. Si vous voulez avoir un bon aperçu de ce qui se fait en matière de galeries d’art et d’ateliers d’artistes, il faut vous y rendre. Sculpture, art contemporain ou bien encore illustration, beaucoup de domaines sont représentés dans ces lieux. Pour se poser, plusieurs cafés et salon de thé sont disponibles mais ce qui m’a attiré dans cette rue, ce sont surtout les street arts.

On en voit de toutes les formes et toutes les tailles, certains sont vraiment discrets. On retrouve souvent des œuvres de Hazul, un artiste originaire de Porto, ses œuvres sont d’ailleurs visibles dans toute la ville. Les azulejos sont également représentés et les façades des immeubles sont en soi aussi des œuvres d’art tant il y a de variétés de couleurs et de motifs. Si vous aimez lire, des librairies alternatives sont également présentes et pour ceux qui aiment la mode, des magasins de vêtements rétro se retrouvent aussi dans la dynamique rue Miguel Bombarda.