East Side Gallery et autres spots street arts à Berlin

Découvrir RAW-Gelände

RAW-Gelände est une ancienne station de trains reconvertie en lieu alternatif avec bars, cinémas de plein air ou bien encore salles de sport. Situé dans le quartier de Friedrichshain, à l’est du centre, on y retrouve un ensemble d’anciens bâtiments industriels, l’ancien propriétaire n’est autre que la Deutsche Bahn, la compagnie ferroviaire publique qui gère et exploite le réseau ferré allemand.

La RAW Tempel, une association à but non lucratif fondée en 1999, a pour objectif de proposer des événements et des activités culturelles. Je suis tombée sur RAW-Gelände complètement par hasard, je ne l’avais vu mentionné nulle part dans mon guide. Tout n’était pas ouvert lors de mon passage en journée, c’est le soir que les lieux s’animent le plus. J’ai pu croiser un grand nombre de street arts, dans ce genre d’endroits les artistes peuvent s’exprimer plus librement. Il existe un lieu dédié à l’escalade, “Der Kegel”, qui veut dire “le cône” en français ainsi qu’un skatepark.

RAW-Gelände compte plusieurs clubs mais aussi un cinéma de plein air, le “Cassiopeia”. C’est un endroit qui semble très agréable, on y retrouve aussi un Biergarten, un lieu où l’on se réunit pour boire de la bière, en plein air de préférence. Le dimanche, il y a un marché aux puces de 9h à 19h, sauf en hiver, on y retrouve des objets de décoration, des bijoux, des vêtements mais aussi de nombreux stands axés sur la street food du monde entier. Je suis passée devant la Teledisko, une cabine téléphonique customisée où l’on peut s’enfermer et écouter du disco, il y a une boule à facettes à l’intérieur !

Remonter l’East Side Gallery

L’East Side Gallery est un morceau du Mur long de 1,3 km dans le quartier de Friedrichshain, c’est la plus longue section du Mur encore debout ! Vous pouvez vous y rendre en empruntant la Ostbahnhof (S-Bahn = train de banlieue), si vous souhaitez démarrer le parcours par le nord, ou bien la station Warschauer Straße (S-Bahn) ou la station Schlesisches Tor (U-Bahn = métro) pour commencer le parcours par le sud. En démarrant par là, vous croiserez l’Oberbaumbrücke, un célèbre pont fait de briques rouges et surmonté de 2 tourelles.

Tout du long, on y retrouve plein de street arts tous, pour la plupart, en rapport avec l’histoire du Mur et de la ville. Il y a 118 peintures d’artistes provenant de 21 pays différents. Certaines ont été réalisées juste après la chute du Mur, d’autres plus tard. Tous les noms des auteurs ne sont pas forcément bien visibles, certaines peintures s’abîmant un peu avec le temps. Je croise le street art le plus célèbre qui est le “Baiser de la fraternité” ou “Mon Dieu, aidez-moi à survivre à cet amour mortel”, réalisé par Dmitri Vrubel, un artiste russe. Les 2 personnalités représentées sont Erich Honecker et Léonid Brejnev. En juillet 2006, une portion du Mur a été déplacée pour faciliter l’accès à la Spree, la rivière de la capitale, dans le cadre d’un projet immobilier.

On retrouve des œuvres assez fantaisistes et des peintures assez “plombantes” avec, par exemple, le décompte par année des personnes mortes en essayant de franchir le Mur. Au nord du parcours, il y a une zone où l’on peut passer derrière le Mur, il y a d’ailleurs quelques immeubles assez récents dans ce secteur. S’y cachent quelques street arts qui ne font pas partie de l’East Side Gallery même. Au 20ème anniversaire de la chute du Mur, en 2009, un grand chantier de restauration a été effectué suite à de nombreuses dégradations dû à l’érosion, au vandalisme ou bien encore aux touristes qui écrivaient leurs noms ou des messages sur le Mur.

Passer par Holzmarkt 25

Près de la gare de l’Est, dans le quartier de Friedrichshain se trouve un autre endroit peu connu des touristes, Holzmarkt 25. On y retrouve une salle de concert avec de la musique alternative mais également un marché, on y retrouve une ambiance de petit village. L’ensemble est fait de containers et est situé au bord de la Holzmarktstraße, une route assez passante. Il y a également un nombre assez conséquent de street arts dont certains habillent les bâtiments.

Dans les petits immeubles juste à côté on retrouve aussi quelques street arts. La fresque avec le gorille est impressionnante de détails, prenez le temps de vous y attarder. A quelques pas, se trouve le “Kater Blau”, un club réputé dans la capitale. Sa démarche est engagée, car il existe plusieurs projets immobiliers dans ce secteur qui souhaitent déloger tous les clubs. Holzmarkt 25 est menacé à plus ou moyen terme, en 2019 il était déjà question de fermeture mais c’est toujours ouvert en 2023.

La fresque qui avait attiré mon attention depuis le train est une œuvre de Cranio, un artiste brésilien, ses peintures sont très influencées par les cultures des indiens d’Amazonie. Il a fait des street arts un peu partout dans le monde, et j’imagine que pour certains d’entre vous, ce personnage bleu ne vous est pas inconnu, en tout cas, j’aime beaucoup ce qu’il fait. Ce coin est sympa pour une petite balade quand on ne dispose pas de beaucoup de temps, cela se fait rapidement, entre 30 min et 1h si les commerces sont ouverts.

Mon hébergement à Heinrich-Heine-Straße

J’ai trouvé mon hébergement sur Airbnb, comme très souvent. C’est un des meilleurs que j’ai jamais eu, et je n’ai jamais aussi bien dormi, il est également très propre et fonctionne avec une serrure électronique. Je suis toujours heureuse de retrouver des couettes individuelles, système généralisé en Allemagne et dans une bonne partie de l’Europe, mais pas en France, et c’est bien dommage ! 🙂

Depuis le logement, on voit la tour TV. L’appartement est situé au bord de la rue Heinrich-Heine, un grand axe, mais ce n’est pas pour autant bruyant car l’hébergement est en retrait par rapport à la route. Dans le coin, il y a pas mal de barres d’immeubles qui datent de l’époque de l’Allemagne de l’Est, mais je ne me suis jamais sentie en insécurité. Le métro est à 2 minutes à pied, c’est très pratique. La station Heinrich-Heine-Straße se trouve sur la ligne 8, à 2 stations de l’Alexanderplatz. A l’entrée du métro, quelques street arts vous attendent.

Un peu plus au sud du logement, vous pourrez voir l’église Saint-Michel de Berlin, partiellement en ruine. Le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, calviniste, comme toute la dynastie des Hohenzollern (alors que les Prussiens sont majoritairement luthériens) permet la construction d’une seconde église catholique à Berlin. Construite en 1851, elle servait d’église de garnison aux soldats de confession catholique et vouée à Saint-Michel, patron des armées.

A la suite d’un bombardement anglo-américain en 1945, l’église brûle entièrement. L’orgue est détruit, le toit s’effondre et l’intérieur est presque démoli. Il ne restait que la façade, la coupole et les murs extérieurs. En 1953, des fonds sont réunis pour reconstruire l’abside, la sacristie et le transept. Trois nouvelles cloches sont montées en 1957 et un nouvel orgue est inauguré en 1960. La statue de l’Archange retrouve sa place en 1993 mais la nef est encore actuellement sans toiture. Au sud de l’église, on retrouve un petit coin bien agréable, le canal de la Luisenstadt. Il y a un plan d’eau et un petit bar très sympa, le Café am Engelbecken, les soirs où vous ne souhaitez pas retourner dans l’ultra-centre, il peut être une bonne option de sortie.