Hackesche Höfe, souterrains, tuyaux et ours à Berlin

Dans cet article, je vous propose d’arpenter des souterrains datant de l’époque du Mur à l’occasion d’une visite guidée passionnante, de découvrir de belles architectures de style Art Nouveau, mais aussi quelques street arts et pour finir de petites curiosités de la capitale allemande, alors en route ! 🙂

Tous les articles de ce voyage

East Side Gallery et autres spots street arts à BerlinBerlin, Balade de Tiergarten à Ku’dammDécouvrir quelques incontournables de Mitte à BerlinVoir l’Alexanderplatz et l’île aux musées à Berlin

Visiter les souterrains

A Berlin, on peut visiter des souterrains, plusieurs parcours sont proposés par l’association Berliner Unterwelten. Pour se rendre au départ, descendez à la station Gesundbrunnen, la ligne 8 du métro y passe notamment. Le tour M, que j’ai choisi s’appelle “Percer le Mur”. Il parle des tunnels qui ont été creusés pendant la période du Mur. Lors de mon passage, il n’était pas possible d’acheter des billets en ligne, il faut se rendre sur place et croiser les doigts en période de forte affluence.

On peut effectuer la visite en français. La guide était française, habitant Berlin et étant archéologue de formation. Elle fait partie de Berliner Unterwelten. L’association n’est pas propriétaire des lieux, il est donc interdit de prendre des photos à l’intérieur. La visite était hyper intéressante et détaillée grâce notamment à la passion de la guide. Au début, on passe par plusieurs salles, elle nous explique que les premiers tunnels ont été construits dès 1961, date de construction du Mur, et que le dernier date de 1984.

Plusieurs manières de vouloir s’échapper on été employées, soit par des tunnels soit par les égouts. Seulement 20 % des tunnels creusés ont aboutis à une évasion. Elle nous a raconté plein d’histoires touchantes comme ce groupe d’habitants qui étaient situés très près du Mur. Ils s’étaient concertés pour partir tous ensemble, mais ils n’ont pu emmener 2 couples de retraités, les tunnels étant très bas. Ces retraités ne se sont pas découragés et on fait leur propre tunnel, et la légende dit qu’ils l’ont construit plus rapidement que leurs voisins et qu’il était plus haut pour, aurait déclaré un des retraités, que leurs femmes puissent sortir debout et la tête haute de l’autre côté.

Dans d’autres salles, la guide nous raconte l’histoire des stations fantômes, ces stations de métro à Berlin-Est qui n’étaient plus desservies par les trains en provenance de l’Ouest. Ces stations étaient extrêmement bien gardées, des soldats y étaient en permanence, par groupes de 2, avec parfois un agent de la Stasi, la police politique, infiltré pour voir si son coéquipier ne fomentait pas de plan d’évasion. Il y avait des herses et des piques à divers endroits pour que personne ne puisse se cacher, notamment dans l’espace entre le quai et la voie. La station qui dessert ma location, Heinrich-Heine Straße, faisait partie de ces stations fantômes.

Le groupe sort ensuite par une porte de service de la station de Gesundbrunnen pour prendre le métro et descendre à Bernauerstraße, le ticket des souterrains est valable pour ce trajet. Nous remontons à la surface, dans la rue Bernauer, au niveau de l’ancien emplacement du Mur. Ici, 7 tunnels, sur un espace de seulement 350 mètres, ont été creusés. La troisième et dernière étape de la visite se situe sous la surface, dans une ancienne brasserie, Oswald-Berliner. On y trouve une réplique de tunnel et tout un tas d’histoires. Un étudiant, Joachim Neumann, a creusé plusieurs de ces tunnels, au départ pour faire venir sa copine, restée à l’Est, mais au final il a réussit à faire passer 57 personnes, dont sa copine. Joachim et Ralph, un autre étudiant qui a creusé des tunnels avec lui, sont devenus par la suite ingénieurs spécialisés dans la construction de tunnels. Ils ont notamment travaillé sur le chantier du tunnel sous la Manche. Cette visite était passionnante, je vous la recommande vivement, en espérant que vous tomberez sur cette merveilleuse guide ! Avant de partir, vous pourrez vous restaurer à l’Ost-West-Backshop.

Se balader à Hackesche Höfe

Pour se rendre à Hackesche Höfe, il est conseillé de descendre à Hackescher Markt sur le S-bahn, train de banlieue, ou à la station de U-bahn, métro, qui s’appelle Weinmeisterstraße sur la ligne 8. Hackesche Höfe est un ensemble de 8 cours intérieures datant de 1906 de style Art Nouveau. Elles sont toutes très différentes, la plus jolie, à mon sens, est la première que l’on rencontre avec les briques bleues et blanches vernissées, en entrant par la Rosenthaler staße.

On retrouve des habitations, des boutiques ou bien encore un théâtre et un cinéma. La première cours est l’œuvre de August Endel dans le style Jugendstil. Après la chute du Mur, les cours ont été restaurées de 1994 à 1996. Dans la cour numéro 5 se trouve une boutique très sympa à ne pas louper, le Ampelmann Shop. C’est une boutique qui est entièrement dédiée à ce personnage. Ampelmann est le nom qui a été donné au bonhomme des passages piétons de Berlin Est. C’est un personnage emblématique de cette époque, et même si aujourd’hui on peut retrouve des feux piétons Ampelmann dans l’ex Berlin Ouest et ne pas toujours les trouver dans l’ancienne partie Est, il reste très cher au cœur des berlinois.

On passe par d’autres cours, dans des styles plus épurés, j’ai vraiment eu un coup de cœur pour la première. Certains immeubles ont un style plus discret, ils ressemblent à des immeubles d’habitations plus courants, j’essaie de ne pas faire trop de bruit même s’il n’y a aucun panneau qui invite clairement à respecter la tranquillité des habitants, il règne même une certaine agitation dans les cours.

Flâner à Haus Schwartzenberg

Une fois la visite de Hacksche Höfe terminée, ne partez pas tout de suite, à quelques pas, il y a une petite impasse qui vaut le détour, près du numéro 38 de la Rosenthaler Straße. On y retrouve beaucoup de street arts tous très beaux, c’est la Haus Schwartzenberg. Décidemment la capitale allemande est une mine d’or pour le street art ! Les lieux sont assez calmes, loin de l’agitation qui règne à Hackesche Höfe. On y retrouve quelques bars, un cinéma, des maisons d’artistes mais également le centre Anne Frank et l’atelier pour aveugles du musée Otto Weidt, qui était le directeur de l’atelier. Il a employé des juifs aveugles et sourds pendant la Seconde Guerre mondiale et il les a protégé de la persécution et de la déportation. Tout cela est géré par l’association à but non lucratif Schwartzenberg fondée en 1995. Si vous passer en journée comme moi, il se peut que les cafés et restaurants ne soient pas encore ouverts, pour palper l’ambiance, essayez d’y passer en soirée.

Les transports

La ville de Berlin est très bien desservie par les transports en commun. On y retrouve 9 lignes de métro dont une avec une extension, 8 lignes de train de banlieue dont la plupart comporte un grand nombre de ramifications mais aussi des trains de grandes lignes. Il y a également beaucoup de bus et de trams. Vous devrez, à un moment ou un autre, probablement transiter par la gare centrale, la Hauptbahnhof. C’est un très joli bâtiment moderne dont la façade se compose d’une très grande verrière. Elle a ouvert en 2006, c’est la plus grande gare européenne de part sa taille. Il aura fallu 11 ans de travaux pour cette gare qui voit passer quotidiennement 1 200 trains.

La gare centrale a été construite sur l’emplacement de l’ancienne gare de Lehrte, on se trouve dans le quartier de Moabit. Petite particularité des gares berlinoises, elles sont des gares de transit pour les trains de grandes lignes, à l’opposé des gares parisiennes qui sont des gares de terminus. Quand dans Paris, il y a énormément de quais, pour pouvoir accueillir les trains en stationnement prolongé, à Berlin, il y en a beaucoup moins puisque les trains restent à peine quelques minutes.

J’aime beaucoup dénicher de belles stations de métro, j’en ai fait quelques unes sur Berlin, sans trop m’éloigner du centre, je n’en ai pas trouvé d’exceptionnelles. J’ai bien aimé le look coloré de la Wilmersdorfer Straße sur la ligne 7, mais également la Hackescher Markt, une station du S-bahn, avec des briques et de petites ouvertures en verre. Je sais qu’il existe de plus jolies stations qui sont plus éloignées, mais je n’y suis pas passée.

Chaque réseau de transports du monde a son motif emblématique, Berlin ne déroge pas à la règle ! Cet espèce de moucheté bleu, rose et noir est un motif assez ancien que l’on retrouve principalement sur les banquettes des métros. Dans les boutiques de la compagnie qui gère le métro on peut se procurer un parapluie, des tongs ou bien encore des chaussettes avec ce fameux motif ! De manière générale, vous devriez le croiser assez souvent.

Quelques curiosités

Je vous propose de découvrir quelques petites particularités de Berlin. Tout d’abord, on commence par des tuyaux ! On les croise assez régulièrement, et à force, on s’interroge sur leur utilité. Des tuyaux courent sur plusieurs centaines de mètres, s’enfoncent dans le sol ressortent plus loin, à un moment, j’ai même pensé à des œuvres d’art conceptuelles.

Lors de mon séjour, j’en ai croisé des bleus et des roses, après quelques recherches, je découvre qu’il y a bien une fonction pratique à tout cela et que la couleur n’est là que pour égayer le tout. Ces tuyaux servent à évacuer l’eau lors des divers chantiers de la ville, le sol de Berlin étant très sableux et les nappes phréatiques étant situées à de très faibles profondeurs, il est donc nécessaire d’acheminer le surplus d’eau vers des endroits plus cléments, comme la Spree, la rivière de la ville, ou bien encore vers des canaux ou des lacs.

Tout au long de mon séjour, j’ai également croisé le chemin de statues d’ours avec les pattes en l’air. Ces ours s’appellent des Buddybär, en allemand, et des Buddy bears en anglais. C’est avant tout une idée, l’art de la tolérance. C’est en 2002 à Berlin que l’on vit pour la première fois des Buddybär, et très vite l’idée d’une tournée mondiale vit le jour, dès 2004. Ils représentent également l’assistance aux enfants démunis. J’ai appris qu’en 2012, il y avait eu une étape de cette tournée à Paris. J’en ai trouvé 14 à Berlin, mais c’est bien peu par rapport au nombre réel.

Il y en a de 2 types, ceux avec les pattes vers le ciel, ceux que l’on retrouve très souvent, et ceux en position à 4 pattes. Chaque ours a été décoré par un artiste, on peut en retrouver avec les couleurs d’une marque, mais également avec les principales attractions touristiques de Berlin dessinées sur leur corps ou bien encore à l’effigie d’un quartier comme Ku’damm. Sur le site officiel, il y a une carte du monde qui permet de les localiser, il y en a quelques uns en France, à Paris donc, mais également Lille, Lyon ou bien encore Marseille. Certains sont visibles du public, d’autres sont dans des locaux d’entreprises, en intérieur. J’en ai trouvé dans la tour TV, près de la porte de Brandebourg, dans la gare centrale ou bien encore à l’Alexanderplatz. Les Buddybär ont été le fil rouge du séjour, on se prend vite au jeu.

Conclusion

J’ai adoré la visite des souterrains, ils sont chargés d’histoires et rendus vivants par une guide au top ! A l’intérieur on peut notamment voir des photos d’époque, c’est saisissant. Hackesche Höfe comporte des bâtiments qui sont de petits bijoux, et la boutique Ampelmann est très sympa. Haus Schwartzenberg est une impasse discrète, ne la loupez pas, elle vaut le détour. Débusquez les Buddy Bär a été un vrai jeu pendant mon séjour, j’aime le message qu’ils font passer et la diversité des décors que l’on peut y trouver ! Connaissez-vous ces endroits ? Lequel avez-vous préféré ? 🙂

S’inscrire à la newsletter

Vous aimez cet article et souhaitez suivre les suivants :

Commentaires

S’abonner
Notifier de
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

8 Commentaires
le plus récent
le plus ancien le plus populaire
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires