S’émerveiller devant les illuminations du jardin des plantes à Paris

Dans cet article, je vous emmène découvrir les illuminations que l’on peut voir à la tombée de la nuit au jardin des plantes à Paris. Le thème de cette année était les océans, j’ai pu y admirer une cinquantaine de sculptures toutes plus belles les unes que les autres, alors en route ! 🙂

→ Article mis à jour le 22/09/2024

Le jardin des plantes

Le jardin des plantes est un endroit que j’aime tout particulièrement, étant enfant j’y suis allée à de nombreuses reprises, c’était l’occasion de voir ces grandes serres, ces grandes allées remplies de superbes plantes et des animaux à la ménagerie. C’est un parc botanique situé dans le 5ème arrondissement, à 2 pas de la gare d’Austerlitz. Le Jardin est le siège du Muséum National d’Histoire Naturelle.

La création du parc remonte à 1626 et il s’étend sur un peu plus de 23 ha. On y retrouve aussi un lieu captivant, la grande galerie de l’évolution, rénovée en 1994. Bref, il y a de quoi faire au jardin des plantes, et à cela s’ajoute une nouvelle activité, la possibilité de faire une promenade nocturne au travers des allées du jardin et de la ménagerie. En effet, traditionnellement, le jardin des plantes est ouvert au public du lever au coucher du soleil, il est donc rare de pouvoir s’y balader la nuit.

En 2019, c’était la seconde édition et elle s’appelait “Océan en voie d’illumination”. La réservation était obligatoire, cela évite qu’il y ait trop de monde et que l’on ne puisse pas profiter pleinement de l’expérience. Cette exposition de sculptures géantes a pour but de sensibiliser les gens à la fragilité des écosystèmes et donc notamment des mers et des océans.

Littoral tropical

Je démarre la balade avec des flamants rouges (ou flamants des Caraïbes) ou bien encore des grues du Japon, et là je me demande ce que font ces étranges créatures terrestres par ici. Pas d’erreur de leur part, le premier parcours est intitulé “promenade sur le littoral tropical”. Je croise également un crocodile et des crabes, les sculptures sont super bien faites, l’éclairage depuis l’intérieur est très bien dosé, c’est tout simplement magnifique voire même magique, surtout grâce à l’absence de cohue à ce moment-là, je peux vraiment profiter calmement. Les littoraux, espaces entre la terre et la mer, subissent actuellement un fort et rapide dérèglement à cause de l’élévation du niveau de la mer et des activités humaines.

Les mers chaudes

Au bout de la grande allée, le parcours opère un virage et j’arrive à la zone consacrée aux mers chaudes. Changement total de faune, dans les régions tropicales et subtropicales des océans Pacifique, Atlantique et Indien, les environnements sont riches et complexes. Bien que la lumière du soleil ne pénètre que les couches supérieures des océans, des formes et des modes de vie très divers s’y sont développés.

Je croise une crevette-mante, capable de distinguer 100 000 couleurs, elle peut briser des carapaces et porte ses coups à 110 km/h, les plus rapides du monde animal. Beaucoup de végétations marines sont représentées, elles illuminent les allées. On rentre dans le ventre d’un grand requin blanc, assez impressionnant. C’est l’un des plus grands poissons prédateurs, il souffre toujours d’une mauvaise réputation due à de rares attaques sur l’Homme, le plus souvent accidentelles. Son territoire de chasse, situé près des côtés, et de plus en plus menacé par les activités de loisirs (surf, pêche sous-marine …).

Sous son arbre, de couleurs rouge et rose, on retrouve l’éponge theonella qui vit dans les récifs indo-pacifiques. Ce genre d’éponges était déjà présent au Trias et surtout au Jurassique, il y a plus de 160 millions d’années. Le poisson-clown vit en symbiose avec les anémones de mer tandis que les méduses dorées se réjouissent des dérèglements climatiques et de la raréfaction de ses prédateurs (tortues, thons …). Je rencontre le baliste-clown, le poisson avec les tâches jaunes sur le ventre. C’est un carnivore, ses dents sont très acérées. J’ai adoré la pieuvre, elle est sublime et vraiment très grande.

Les abysses

Les abysses sont des mondes mystérieux situés au-delà de 3 000 m de profondeur et constituent près des deux tiers de la surface de la Terre. Les conditions sont extrêmes, pas de lumière, une pression très forte, une température entre 2 et 4 °C et pourtant les recherches ont montrées que la vie foisonnait à ces profondeurs. Les écosystèmes sont encore mal connus, il est compliqué d’aller explorer dans ces lieux.

En orange, le poisson-ogre, il parait menaçant comme ça, mais il ne mesure que 18 cm en réalité. On le rencontre jusqu’à 5 000 m de profondeur et ses dents sont si grandes qu’il lui ait impossible de ferme la bouche. Avec son leurre bioluminescent sur la tête (uniquement les femelles) pour attraper ses proies, la baudroie abyssale a également fière allure. Les cténophores sont bioluminescents grâce à des bactéries dans leur corps, cela leur permet de communiquer, d’attirer une proie ou d’effrayer un prédateur. Ils sont également translucides comme les méduses mais ne sont pas urticants en revanche.

Les eaux froides

Le dernier secteur est consacré aux eaux froides. L’océan Arctique (pôle nord) et l’océan Antarctique (pôle sud) sont loin d’être dépourvus de vie. De multitude de petites espèces vivent en suspension dans le milieu aquatique et forment le plancton qui est à la base de la chaîne alimentaire marine. Avec le changement climatique, les glaces des pôles fondent plus rapidement, cela entraîne, dans certaines régions, la réduction des habitats, une modification de la salinité et de la température de l’eau ainsi que des changements de la circulation des courants.

Avec ces pinces, un homard m’accueille. Cette espèce est de plus en plus rares à cause d’une pêche excessive. Il vit sur les fonds rocheux entre 20 et 100 m de profondeur et il se nourrit de mollusques ou bien encore de vers. Une tribu de gorfous macaronis (ou gorfous dorés) trône sur son rocher. Ces habitants de l’Antarctique se nourrissent principalement de calamars, de crevettes et de krill. Je repère une lueur bleue près d’un arbuste, ce sont les orques. Une espèce qui vit en groupes familiaux aux comportements sociaux développés qui lui permettent de mettre au point des techniques sophistiquées pour chasser phoques, dauphins ou bien des oiseaux de mer. Cela lui a d’ailleurs valu sont surnom de “baleine tueuse”.

L’ours polaire, le plus grand carnivore terrestre, vit dans les régions arctiques mais la fonte de la banquise réduit considérablement sont territoire de chasse, il n’est donc malheureusement pas rare de le voir faire des incursions dans des zones habitées par l’Homme. Pour finir ce parcours, je m’attarde sur le morse, une espèce qui a été chassée pour sa chair et l’ivoire de ses défenses dès le 19ème siècle. Aujourd’hui, il est menacé par la pollution et la fonte de la banquise en région arctique.

Conclusion

Cette visite est un coup de cœur, je suis à la base très fan de tout ce qui est illuminations (éclairages de monuments, mapping …) et ces sculptures tombent à pic, c’est beau, c’est magique, ça m’a permis aussi de me réconcilier avec des visites dans Paris, le flot de visiteurs est contrôlé un minimum, on peut vraiment profiter de ce que l’on vient voir. J’ai également beaucoup aimé le côté instructif et bien plus encore le travail de sensibilisation aux dégâts de la pollution, des activités humaines et du changement climatique sur ces espèces, même si bien évidemment, ces phénomènes ne se limitent malheureusement pas qu’aux espèces sous-marines. Alors, quelle(s) sculpture(s) avez-vous préféré ? 🙂

#En France Aussi

Cet article a été rédigé dans le cadre du collectif interblogueurs “En France Aussi” qui fait la promotion de notre beau pays. Le thème du mois était “lumières”, piloté par Pierre du blog Mon Grand Est.

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