Découvrir les arts d’Amérique Centrale et du Sud à la fondation Cartier

Dans cet article, je vous propose de visiter la fondation Cartier, située dans le 14ème arrondissement de Paris. Je vous présente l’exposition “Géométries Sud, du Mexique à la Terre de Feu”, une collection d’œuvres d’artistes originaires d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale qui étaient réunis autour d’un thème central, la géométrie et les couleurs, alors en route ! 🙂

La fondation Cartier

La Fondation Cartier pour l’Art Contemporain a été créée en 1984 par la maison Cartier (la marque de luxe) et son président Alain-Dominique Perrin. Initialement, elle se trouvait à Jouy-en-Josas dans les Yvelines (78), elle déménagea en 1994 pour aller dans Paris, Boulevard Raspail, dans le 14ème arrondissement. Le bâtiment fût spécialement conçu pour l’accueillir, fait de métal et de verre, c’est l’œuvre de l’architecte Jean Nouvel, je vous ai déjà parlé d’une de ces œuvres à Paris dans cet article.

Les expositions sont présentées sur près de 1 200 m², il y a 2 niveaux plus une mezzanine où l’on retrouve la boutique. A l’extérieur, un jardin entoure tout le bâtiment, il a quant à lui été conçu par Lothar Baumgarten, un artiste, photographe et éclairagiste allemand. Son jardin compte plus de 240 espèces de plantes et de fleurs sauvages.

En arrivant devant le bâtiment de la fondation, j’ai croisé le chemin de 2 postes techniques qui avaient été peints dans la thématique de l’exposition. On les remarque facilement à ces formes géométriques et ces couleurs vives. Cela met dans l’ambiance de suite.

Géométries sud

A mon arrivée, on me remet un guide visiteur qui ressemble plus à un catalogue exhaustif. A l’intérieur, il y a toutes les œuvres présentées avec un descriptif plutôt généreux. L’exposition rassemble près de 250 œuvres de plus de 70 artistes. Elle s’intéresse aussi bien à l’art populaire qu’à l’art abstrait, de la céramique à la peinture corporelle en passant par la sculpture, l’architecture ou la vannerie.

J’ai commencé la visite par l’étage inférieur, j’emprunte donc les escaliers et découvre une très belle fresque géométrique et colorée faite spécialement pour l’occasion. Elle est l’œuvre de Flix, un artiste vénézuélien né en 1976. Il a étudié l’architecture avant de se consacrer à la peinture, à la photographie et au street art. Ses œuvres redonnent vie aux éléments urbains rendus invisibles par la routine du quotidien, on en retrouve énormément à Caracas, sa ville natale.

On arrive sur une grande pièce où se trouvent au centre de grands tableaux avec des formes géométriques colorées dans un style très abstrait, elles ont été peintes par Carmen Herrera, une artiste peu connue des européens. Elle est née à Cuba en 1915, mais c’est en 1948, qu’elle découvre à Paris le mouvement De Stijl (plus d’infos par ici) et commence à réaliser des motifs triangulaires étirés aux contours précis. Il y a pas mal de variantes, mais j’ai trouvé cela peut-être un peu trop simpliste à mon goût.

Plus loin des photos ont attiré mon œil. Leur auteur est Armando Salas Portugal, originaire du Mexique, né en 1916. Dans les années 40, il est devenu le photographe officiel du célèbre architecte mexicain, Luis Barragán. Les grands immeubles aux teintes roses sont les Torres de Satélite, ce sont des sortes de sculptures publiques situées au nord-est de Mexico, composées de 5 colonnes triangulaires hautes de 30 à 52 mètres. J’ai aimé ce côté abstrait des architectures qu’il a pris en photo, il ne reste que des formes dans une version plus “pure”, c’est très intéressant.

Je trouve d’autres photos dans la même pièce, d’Anna Mariani, une brésilienne née en 1935. Entre les années 70 et 90, elle parcourt tout le pays à la recherche de maisons avec des décors géométriques et colorés. J’ai beaucoup aimé les maisons qu’elle a réussi à trouver. On peut également voir des réalisations anonymes, datant de 1947, venant des Kadiwéu, un peuple indigène du Brésil, j’ai trouvé ces motifs très beaux.

A l’étage inférieur, au fond, on retrouve une plus petite salle, avec un éclairage très doux, intimiste même. Au centre de la pièce, on trouve cette installation faite de fils. C’est une œuvre de Olga De Amaral, une colombienne, née en 1932. Cette installation est suspendue un peu de manière théâtrale et les tissages laissent apparaître des motifs géométriques en fonction de l’endroit où l’on se place. Je suis restée assez longtemps à tourner autour, j’ai trouvé ça très original. Cette œuvre est fragile, il ne faut pas essayer de la traverser même si c’est très tentant.

Au rez-de-chaussée, on trouve une autre salle, de l’autre côté du bâtiment, entourée de grandes baies vitrées qui accueille encore d’autres œuvres dont ces structures en acier inoxydable et en aluminium réalisées par Gego, une artiste allemande née en 1912. Issue d’une famille juive aisée, elle dût, après ses études d’architecture et d’ingénierie, fuir l’Allemagne nazie et s’installe au Venezuela.

Freddy Mamani

Toujours au rez-de-chaussée, on retrouve une installation qui prend quasiment toute la pièce. Elle a été réalisée spécialement pour l’exposition et est l’œuvre de Freddy Mamani. C’est une salle de bal, la première créée hors de la Bolivie. Il est donc né en Bolivie en 1971, il prend goût à l’architecture et à la construction pendant son enfance en accompagnant son père, maître-maçon, sur les chantiers.

Au début des années 90, il s’installe à El Alto, sur les hauteurs de La Paz en Bolivie et devient entrepreneur indépendant tout en suivant des études d’ingénierie et d’architecture. Il développe un style architectural “neo-andin” propre à sa culture Aymara, une communauté indigène dont il fait parti. Originaires de la région du lac Titicaca, les Aymara sont aujourd’hui installés dans toutes les Andes et constituent la minorité amérindienne la plus importante de Bolivie.

Les bâtiments de Freddy Mamani sont hauts en couleurs et se distinguent des ordinaires constructions de brique aux tons monotones des paysages de l’Altiplano (plaine d’altitude au cœur de la cordillère des Andes). Leurs façades et les décors intérieurs reprennent le vocabulaire géométrique des cultures précolombiennes et amérindiennes tandis que leurs couleurs s’inspirent des textiles andins et des costumes cérémoniaux Aymara.

Les bâtiments obéissent à une organisation précise, le rez-de-chaussée comprend des boutiques et des appartements destinés à la location, le premier étage offre un impressionnant “salon des événements” où se tiennent les mariages et les fêtes communautaires Aymara, et le dernier étage abrite la résidence privée et luxueuse du propriétaire, appelée chalet. Depuis la première création de Freddy Mamani au début des années 2000, ces bâtiments se sont multipliés et on en compte aujourd’hui près d’une centaine dans toute la Bolivie. On peut s’asseoir sous cette salle de bal et regarder un reportage sur Freddy Mamani, j’ai trouvé cet artiste très intéressant, ses bâtiments sont superbes et si un jour je passais par La Paz, je ne manquerais pas de partir à leur recherche. C’est mon coup de cœur de l’exposition !

Conclusion

Je suis très contente d’avoir pu visiter cette exposition, elle était à peu près dans l’idée que je m’en faisais, des décors et des motifs typiquement d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale comme j’aime avec beaucoup de couleurs. J’ai été émerveillée par la salle de bal réalisée par Freddy Mamani, j’adore ce qu’il fait. Le connaissiez-vous ? Aimez-vous ce genre d’arts traditionnels ? Si oui, sachez que la fondation Cartier accorde beaucoup d’attention aux cultures de ces pays dans leurs expositions, vous devriez y trouver votre bonheur un jour lors d’une autre exposition ! 🙂

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