Découvrir le 19ème arrondissement de Paris

Dans cet article, je vous propose de découvrir le 19ème arrondissement de Paris. Nous nous baladerons dans le secteur de la Villette, un lieu moderne et dynamique qui comporte une histoire. Nous passerons par la superbe Philharmonie de Paris ainsi que 2 jolis parcs et le canal de l’Ourcq, alors en route ! 🙂

La Villette

Le quartier de la Villette est situé dans le quart ouest du 19ème arrondissement. On y retrouve la Cité des Sciences et de l’Industrie, avec sa fameuse Géode, la Cité de la Musique, une ancienne halle ou bien encore les anciens entrepôts des Magasins Généraux (inaugurés en 1931 pour y entreposer des denrées coloniales, des alcools ou bien encore des grains et farines). La Villette est une ancienne commune de l’ancien département de la Seine.

Avant la Révolution, elle a une vocation agricole avec la culture de blé et de vignes. Les bourgeois parisiens y établissent même leurs maisons de campagne. En 1802, Napoléon Bonaparte ordonne la création du réseau des canaux parisiens, le canal de l’Ourcq et celui de Saint-Denis sont donc créés. La navigation apporte un grand changement dans le village, il passe d’une fonction résidentielle à une fonction industrielle. Le chemin de fer arrive également en 1849 (ligne Paris-Est) et en 1854 (la Petite Ceinture pour les marchandises). La Villette fût totalement annexée à Paris en 1859.

Dans le secteur, on peut voir des bâtiments vêtus de rouge vif aux architectures surprenantes. Ces 26 « folies rouges » sont l’œuvre de Bernard Tschumi. Sur le site se trouvaient avant les abattoirs de la Villette (ouverts de 1867 à 1974). Les travaux s’étalent de 1985 à 1997, en plus de la construction d’un parc, l’architecte implante ces 26 bâtiments rouges, en hommage aux petits pavillons disposés dans les jardins français au 18ème siècle. Ils sont tous construits sur la base d’un cube de 10,80 m de côté, ces bâtiments remplissent des fonctions très variées, voici un plan pour se rendre compte de leur répartition.

Tout autour du quartier, des rues plus discrètes remplies également d’architectures variées et colorées mais aussi cette église très particulière vers l’avenue Jean Jaurès. L’église Sainte-Claire d’Assise a la caractéristique d’avoir une croix qui s’élève très haut, avec sa grande échelle, elle m’a fait penser à un plongeoir. Même l’avant de l’église sort de l’ordinaire avec cette alternance de pierres et de matières plus modernes. Cette église a été construite entre 1956 et 1958.

Après l’église, je me suis laissée entraîner dans une petite allée, l’allée Arthur Honegger, on passe l’hôtel Mercure et on découvre des immeubles et de la verdure, le lieu est calme, ça contraste avec le périphérique qui n’est pas loin. Il y a de petits potagers et diverses plantations au centre de l’allée.

En passant par le boulevard Sérurier ou bien par le parc de la Villette, plus au nord mais avant le Zénith, on trouve le Trabendo (une « folie »), qui est une toute petite salle de concerts et de spectacles créée dans le milieu des années 90. Elle a une capacité de 700 places et a fait sa renommée par le fait que les spectateurs sont très proches de la scène et donc des artistes. La programmation est très éclectique, cela va du rock à l’électro et on y retrouve des artistes un peu plus confidentiels que certains même si la salle peut se vanter d’avoir accueilli les Rolling Stones, ou bien encore Justice.

En revenant vers le centre du parc, en direction de la Grande Halle, on découvre un grand espace vert où l’on peut se détendre ou bien encore jouer. Dans l’axe de la Grande Halle, on peut voir une des nombreuses « folies ». En se rapprochant, je passe plus prêt de la Grande Halle, un superbe bâtiment qui appartenait aux anciens abattoirs, elle était appelée « Halle aux bœufs ». Sa charpente est métallique, elle a été construite entre 1865 et 1867 et a une superficie de 26 000 m². On y retrouve maintenant des manifestations culturelles et des salons.

A l’époque, elle était accompagnée de 2 autres halles, la « Halle aux Veaux », qui a été détruite car très abîmée et la « Halle aux Moutons » qui fût complètement démontée en 1986 et achetée par le département de la Seine-Saint-Denis. Malheureusement, le département n’en a toujours rien fait, elle dort donc, démontée, dans des locaux en Seine-et-Marne, à Dammarie-les-Lys. En allant de l’autre côté de la Grande Halle, on passe devant le pavillon Delouvrier, alias Little Villette. C’est un espace dédié aux enfants, on y retrouve des spectacles, des ateliers et des rendez-vous.

La Philharmonie de Paris

La Philharmonie de Paris est un projet qui vient en complément de la Cité de la Musique (un peu plus au sud) qui a, elle, été réalisée en 1995 alors que la Philharmonie a été achevée en 2015. Ce bâtiment est l’œuvre de Jean Nouvel, un célèbre architecte qui a notamment réalisé le Louvre Abu Dhabi, le musée du Quai Branly à Paris ou bien encore l’Institut du Monde Arabe également à Paris.

Pour m’y rendre, je suis descendue à la station de métro « Porte de Pantin » sur la ligne 5. Le site s’étend sur presque 20 000 m² à l’emplacement de l’ancienne gare Paris-Bestiaux fermée en 1977 dont les terrains ont été rétrocédés par la SNCF à la ville de Paris en 1983.

La Philharmonie est également le travail de plusieurs corps de métiers, les Ateliers Jean Nouvel ont fait appel à des sociétés spécialisées dans l’acoustique ainsi qu’à des scénographes. Elle est principalement consacrée à la musique symphonique, mais on peut également y écouter de la musique de chambre, du jazz ou bien encore des musiques du monde. On y retrouve plusieurs salles, la principale dite « Pierre Boulez », est la plus grande avec une capacité de 2 400 places, mais il y a aussi des espaces dédiés à des expositions, des ateliers pédagogiques ou bien encore des salles de répétition. Les formations résidentes de la philharmonie sont l’Orchestre de Paris et l’Ensemble Intercontemporain.

Concernant la salle « Pierre Boulez », la plus grande, je vous mets ici un lien vers une photo (source Wikipédia) car elle est très jolie et est basée sur un modèle pas très courant, avec l’orchestre au centre. Grâce à cela, le spectateur le plus éloigné se retrouve seulement à 32 mètres du chef d’orchestre, plutôt pas mal pour profiter du spectacle.

L’extérieur du bâtiment est constitué de plusieurs rampes et escaliers à différentes hauteurs, on peut très facilement jouer sur ces lignes et courbes. Quand on va tout en bas, on trouve l’entrée principale où l’on peut acheter les billets. Bien sûr, l’aspect visuel que l’on retient principalement de la Philharmonie, ce sont ces sortes de plaques en forme d’oiseaux qui s’entremêlent et que l’on retrouve avec différentes teintes. Il est possible de se balader sur le toit, c’est  gratuit, mais c’est fermé une partie de l’automne et en hiver.

La butte du Chapeau Rouge

J’ai choisi d’aller voir ce parc sur son seul nom, la Butte du Chapeau Rouge ! Il se situe en légère bordure du Périphérique. On trouve de l’autre côté la commune du Pré-Saint-Gervais en Seine-Saint-Denis (93). La grande route qui borde le parc est très bien aménagée, il y a plein de transports, dont un tramway (3b), le métro (7bis) mais également des espaces dédiés au sport, une promenade pour courir, des barres pour faire des exercices physiques.

Il fait un peu moins de 5 ha et tient son nom d’une ancienne guinguette du Pré-Saint-Gervais. On a ici une vue intéressante sur le nord de Paris ainsi que sa proche banlieue. On peut même discerner un peu le paysage au-delà de tous ces bâtiments.

Des immeubles en briques rouges se trouvent en bordure du parc, j’ai trouvé le coin plutôt mignon. Il était aussi paisible, avec des travailleurs qui venaient surtout pour y faire leur pause déjeuner. Il y avait également, comme dans bon nombre de parcs, des parents avec leurs enfants. Au fond, on trouve une aire de jeux avec une statue qui s’appelle « l’enfance de Bacchus ». On en fait malgré tout le tour assez rapidement mais il est peu connu et mérite donc de l’être ! 🙂

Les buttes Chaumont

Je reste sur la ligne 7bis et descends à la station « Buttes Chaumont ». J’adore ce parc, j’y suis allée un grand nombre de fois et je le trouve toujours aussi bien. Déjà, il est grand, il y a de quoi faire, et on découvre toujours quelque chose, et puis il y a beaucoup de relief, ce n’est pas un jardin comme celui du Luxembourg, tout plat et taillé au cordeau. La végétation est variée et bien fournie. Il a été créé en 1867 et compte près de 25 ha.

Il est désigné comme un jardin à l’anglaise qui imite un paysage de montagne. Je dirais plutôt une grosse colline bien fournie en végétation. En son centre, on retrouve un grand lac, on peut y louer des barques ou des pédalos. Le dénivelé du parc est de 40 mètres, le plus grand des parcs parisiens, il a été construit sur des carrières de gypse.

Une passerelle suspendue surplombe le lac, elle mène à l’île du Belvédère où l’on retrouve le temple de la Sibylle qui a été construit en 1869. Il y a également un pont qui permet d’accéder à l’île. Sur le sentier qui mène tout en haut du belvédère, je trouve quelques « peintures rupestres » locales. Une fois en haut, en regardant en direction du nord-est, je peux voir le Sacré-Cœur sur la butte Montmartre, une très belle vue.

Il y a quelques animaux, surtout des chats, qui vivent dans le parc, notamment sur l’île. Certains ne sont peut-être que de passage comme ce chat qui parait en très bonne santé et qui est surtout hyper câlin avec tout le monde. Il existe 3 restaurants dans le parc, vous aurez de quoi vous sustenter même si les prix risquent d’être élevés.

Le canal de l’Ourcq

J’arrive dans le secteur du canal de l’Ourcq, sur le quai de la Marne. Petite surprise, une péniche est décorée avec des street arts et j’ai également croisé le chemin de la péniche librairie, un concept intéressant. Il y a apparemment un café à l’intérieur, pratique pour bouquiner.

Dans le quartier, c’est l’association Cultures pas Sages qui est à l’origine de pas mal d’initiatives de street arts, dont Ourcq Living Colors. Il y a une fresque réalisée à 4 mains par Batsh et Bruno Big, un artiste brésilien. Plus loin, une œuvre de Da Cruz, un habitant du quartier et membre de l’association. On retrouve également une réalisation de Smile, un habitué du festival, et Fakir, un artiste chilien spécialisé dans le lettrage.

Je descends le quai de la Marne pour arriver à hauteur du pont Draguage. On trouve une passerelle piétonne à quelques mètres du pont. On l’appelle aussi le pont levant de la rue de Crimée, il se situe à l’intersection du canal de l’Ourcq, au nord, et du bassin de la Villette, au sud. Sa mise en service date de 1885, c’est le dernier pont levant de Paris. Chaque année, ce pont effectue en moyenne 9 000 manœuvres, il est inscrit aux Monuments Historiques depuis 1993.

Le pont est réalisé en acier, le système pour le faire lever est assez impressionnant. Ce système de soulèvement hydraulique (qui date de sa création) gaspillait près de 3m³ d’eau potable à chaque manœuvre, en 2011, des rénovations ont pallié à cela en dotant le pont d’une centrale hydraulique moderne.

Je prends la rue de Crimée puis le quai de la Loire, je passe devant une œuvre de Joel Merino, un artiste mexicain. On reconnait d’ailleurs le style avec ses femmes en tenues traditionnelles, elles appartiennent apparemment au groupe ethnique des Triquis originaires du sud du Mexique. Dans la rue Henri Noguères, une petite rue sur la gauche, on retrouve plusieurs street arts.

Le canal et le bassin donnent un peu de bleu et de fraîcheur à Paris. On y retrouve un cinéma Mk2 et divers commerces. Dans mon dos, la station de métro Jaurès, le bâtiment au bout du canal est la rotonde de la Villette. Ce bâtiment, qui date de juste avant la Révolution, était l’une des barrières d’octroi des Fermiers Généraux. C’est une des enceintes de Paris qui permettait de percevoir un impôt sur les marchandises qui entraient dans la ville. Depuis 2009, le monument est occupé par un restaurant et une galerie d’art contemporain.

Conclusion

Le 19ème arrondissement de Paris n’est pas un de ceux que j’arpente le plus. Néanmoins, j’y suis allée plusieurs fois pour la Cité des Sciences, voir des concerts au Zénith ou bien encore pour me balader le long du canal de l’Ourcq qui est très agréable. J’aime tous les street arts que l’on peut y rencontrer. Pour ceux qui aiment l’architecture, vous serez servi dans le 19ème. Qu’avez-vous préféré ? Quels sont vos coins secrets dans cet arrondissement ? 

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