Week-end à Lille, la capitale des Flandres et à Roubaix

1. Découvrir Lille-Centre

Lille est une grande métropole du nord du la France située dans les Hauts-de-France. Elle compte plus de 235 000 habitants et son agglomération, un peu plus d’un million. Elle a été une ville de garnison, en témoigne sa grande citadelle et a connu une histoire mouvementée du Moyen-Âge à la Révolution Française. Fortement touchée par les 2 guerres mondiales, elle a été en partie détruite.

A Lille, il y eut beaucoup d’industries textiles et mécaniques, la ville retrouva un second souffle à partir des années 80/90 avec notamment la construction du quartier d’affaires d’Euralille en 1988 qui est aujourd’hui le 3ème derrière La Défense (Paris) et Part-Dieu (Lyon). La ville est également célèbre pour sa Grande Braderie qui a lieu chaque année en septembre.

Je débute ma balade par la rue des Manneliers, je tombe sur la célèbre Grand Place ou place du Général de Gaulle, en métro, il vous faudra descendre à la station Rihour sur la ligne 1. On y retrouve divers marchés et manifestations, c’est également le cœur de la Braderie de Lille. On peut y voir la colonne de la Déesse, elle trône là depuis 1845 pour commémorer la résistance de la ville au siège autrichien de 1792.

Sur la place, vous pourrez observer un imposant bâtiment dans les tons jaunes, c’est la Vieille Bourse qui a été construite en 1653, c’est un des plus célèbres bâtiments de la ville, classé Monument Historique en 1923. Parmi les autres bâtiments remarquables de cette place, il y a celui du journal “la Voix du Nord” ou bien encore celui du Théâtre du Nord, ancienne Grande Garde.

Dans la rue d’Esquermoise, ne loupez pas la boutique de la maison Meert. C’est une entreprise de pâtisserie fondée en 1660 à Lille, l’une des plus anciennes au monde encore en activité. Elle est également renommée pour ses confiseries, je n’ai pas pu résister aux gaufres fourrées à la vanille. La boutique actuelle, superbe à l’intérieur, date de 1839. A l’arrière, il y a un salon de thé, qui a été ajouté en 1909 et un second vers 1930.

Un peu plus au sud de la Grand Place, il existe pas mal de street arts. J’ai débuté au niveau de l’ancienne gare de Saint-Sauveur. Actuellement, on y retrouve un centre culturel où il y a diverses expositions ou bien encore des concerts. Je suis partie vers le sud, par la rue de Maubeuge puis par la rue de la Plaine et la rue de Fontenoy. Cela m’a amené vers les rues de Wazemmes et d’Iéna où l’on peut voir des œuvres engagées et colorées. J’en ai trouvé de tous les styles et de toutes les tailles, n’hésitez pas à chercher dans les petites rues.

Je fais un petit détour par la rue de Fleurus, pour admirer la Maison Coilliot. Elle a été réalisée de 1898 à 1900 par l’architecte Hector Guimard dans le style Art Nouveau. Louis Coilliot était entrepreneur en céramiques et souhaitait lancer le procédé de la lave émaillée. Il croise Hector Guimard dans une exposition et lui demande d’ériger une façade qui servirait de vitrine à son activité. De nos jours, on y trouve la boutique d’un opticien.

Pour le déjeuner, je m’arrête à Gorilla, qui sert de la nourriture fraîche et naturelle, on y retrouve des bruschettas, des soupes ou bien encore des pâtes. Je décide ensuite de visiter le beffroi de l’hôtel de ville. Au centre de la place Simon Vollant, trône fièrement la Porte de Paris, ou porte des malades, qui est une porte de la ville reconstruite à la fin du 18ème siècle en arc de triomphe pour célébrer les victoires de Louis XIV.

Le beffroi de l’hôtel de ville est inauguré en 1932 et est le plus haut beffroi civil d’Europe. L’ancien hôtel de ville a été détruit durant la Première Guerre mondiale, le beffroi est accolé à l’actuel hôtel de ville. Pour des raisons de disponibilités foncières et politiques, le bâtiment a été construit dans l’ancien quartier de Saint-Sauveur, légèrement au sud du centre. La station de métro la plus proche est “Mairie de Lille” sur la ligne 2. Il culmine à 104 m et dispose d’un ascenseur en son centre. D’en haut, on peut voir toute la ville, comme le quartier d’Euralille, reconnaissable à ses immeubles modernes et offre un beau point de vue sur la région.

2. Flâner dans le Vieux-Lille

En se baladant vers la rue Faidherbe, vous pourrez voir la Chambre de Commerce et d’Industrie du Grand Lille reconnaissable à son joli beffroi. Juste à côté, on retrouve l’Opéra de Lille, d’inspiration néo classique, il a été construit de 1907 à 1913 mais a été officiellement inauguré en 1923. Fermé pour rénovation en 1998, il a rouvert fin 2003 pour Lille 2004. Il a une capacité de 1 138 places et est classé au titre des Monuments Historiques depuis 1999.

La balade dans le Vieux Lille est un pur régal, plein de mignonnes petites rues et de maisons anciennes. Le Vieux Lille est le quartier qui est le plus riche en constructions datant d’avant le 19ème siècle. On y retrouve des rues pavées et quelques traces des canaux qui sillonnaient la ville aux siècles derniers. Jusque dans les années 80, le quartier abrite principalement des immigrés. Sa situation isolée du reste de la modernisation de la ville à faire partir les personnes aux revenus plutôt aisés. Le quartier a même échappé à un projet de voie rapide qui aurait du le traverser, heureusement, il n’en fût rien.

Depuis Pierre Mauroy, un ancien maire, le quartier est même valorisé et restauré. Aujourd’hui, il est dynamique, jeune avec pas mal de boutiques et de bars. Si vous cherchez une bonne adresse pour le petit déjeuner, foncez au Gastama Hostel, une auberge de jeunesse à quelques rues. On peut y manger sans avoir de chambre chez eux, le pain et les viennoiseries proviennent de la boulangerie juste à côté.

Au nord de la Grand Place, on découvre une église assez surprenante surtout de par sa façade, le reste de la construction est de style néo-gothique. La cathédrale Notre-Dame de la Treille a une histoire mouvementée, sa construction débute en 1856 pour se terminer en 1999. Il y eut tout d’abord des problèmes liés à la nationalité du premier architecte, un anglais anglican, puis des soucis de financements. Les travaux sont réalisés par tranche sous la direction de plusieurs générations d’architectes. Elle s’achève donc en 1999 par la pose de cette façade atypique, très moderne. Avant cela, la façade était constituée d’un mur fait de bois et de briques. Elle est maintenant constituée de pierres de Soignies agrafées à une structure métallique, le tout ayant été optimisé par les ingénieurs de l’entreprise Eiffel. L’intérieur de la cathédrale est plus conventionnel, elle comporte de beaux carreaux au sol. Si vous pouvez y passer à la nuit tombée, de l’extérieur vous pourrez apprécier le vitrail de sa façade, éclairé par l’intérieur de l’édifice.

Avant de partir, faites un tour derrière la cathédrale, il y a une petite place pavée où l’on trouve de jolies petites maisons très colorées. En continuant par le passage Notre-Dame de la Treille, on débouche sur la rue de la Monnaie, une des plus anciennes de la ville. On peut voir des vestiges, de couleur orange foncé, ce sont ceux du moulin Saint-Pierre (1649). Si vous êtes en quête d’un bon petit estaminet (brasseries et tavernes typiques du nord), vous pourrez en trouver plein dans la rue de Gand, au nord-est de la rue de la Monnaie, je les trouve un peu plus authentiques que ceux vers la Grand Place. J’ai testé l’estaminet “Au Soyeux”, bon accueil et bonne nourriture sont au menu.

En revenant vers la rue de la Monnaie, à côté des vestiges du moulin Saint-Pierre, il y a une jolie petite place qui s’appelle l’îlot Comtesse. Tout autour, il y a plein de maisons en briques rouges et l’ancien hospice Comtesse. Les bâtiments datent principalement du 18ème siècle mais sa construction fut décidée par Jeanne de Constantinople, comtesse de Flandre, en 1237. Il abrite actuellement un musée d’ethnographie et de folklore.

3. Se balader à Euralille

Si vous arrivez à Lille en train, vous arriverez alors forcément dans le quartier d’Euralille, soit par la gare de Lille Europe ou bien Lille Flandres, qui sont très proches. En TGV depuis Paris, le voyage dure environ 1h10, au départ de Lyon il sera de 3h et depuis Bordeaux il faudra compte environ 5h en trajet direct. Juste à côté se trouve un grand centre commercial de 66 000 m², profitez en pour faire quelques provisions pour le week-end.

Lille Flandres est la plus ancienne des 2 gares, elle a été mise en service en 1848 alors que Lille Europe a ouvert en 1994. Non loin se trouve le Tripostal, un ancien bâtiment de La Poste qui était destiné, comme son nom l’indique, au tri du courrier. Il était voué à la destruction, mais a été sauvé par les festivités de Lille 2004, il sert maintenant de lieu d’expositions et accueille également une salle de spectacle, le tout sur 6 000 m² et 3 niveaux.

Le quartier d’Euralille est un quartier d’affaires, il comporte donc un grand nombre d’immeubles modernes, c’est l’idéal pour faire des photos d’architecture. La gare de Lille Europe est l’œuvre de l’architecte Jean Nouvel qui a notamment réalisé la Fondation Cartier ou bien encore la Philharmonie de Paris.

A Euralille, vous pourrez emprunter les 2 lignes de métros de la ville, vers la gare de Lille Flandres. Au niveau de l’accès au souterrain, vous pourrez observer une grande fresque qui représente des monuments célèbres de plusieurs grandes villes à côté d’enchevêtrements d’escaliers et de passerelles.

4. Faire un détour par Roubaix

Pour se rendre à Roubaix, situé à 12 km de Lille, rien de plus simple, la ligne 2 du métro vous y emmène en 30 min, il vous faudra descendre à la station “Gare Jean Lebas”. Comme bon nombre de personnes, je me suis rendue à Roubaix surtout pour voir le musée La Piscine, il est situé à 10 min à pieds de la gare.

Le musée de La Piscine de Roubaix (ou le musée d’art et d’industrie André-Diligent) propose des collections d’arts appliqués et de Beaux-Arts constituées à partir du 19ème siècle, le tout installé dans une ancienne piscine Art Déco construite entre 1927 et 1932 et fermée en 1985. En arrivant au musée, une porte pleine d’autocollants (des tickets d’entrée) m’a rappelé ce qui se faisait en Finlande ou en Suède.

Je démarre la visite du musée par la section dédiée aux sculptures. On retrouve également des peintures, des textiles ou bien encore des céramiques. Dans le musée vous pourrez admirer des œuvres de Picasso, Rodin ou bien encore Claudel. Plus loin, une pièce accueille l’atelier du sculpteur et médailleur Henri Bouchard. Ce n’est pas une réplique, c’est bien son atelier de l’époque, qui était initialement installé à Paris dans le 16ème arrondissement. Il a été remonté à l’identique et est accessible au public depuis 2018.

Je me dirige ensuite vers l’ancienne piscine, un lieu que j’avais envie de voir depuis longtemps. Je suis restée un certain temps en admiration devant les lieux, le plafond est haut, de chaque côté on retrouve des vitraux Art Déco qui apportent de la lumière, ils symbolisent le soleil levant et le soleil couchant. Les origines de cette piscine remontent à sa construction en 1927 avec pour objectif d’en faire la “plus belle piscine de France”. Elle ouvre ses portes en 1932, il y avait un bassin de 50 mètres et un établissement public de bains-douches.

La piscine commence à se dégrader dans les années 70 mais reste en activité jusqu’en 1985, date à laquelle elle est fermée pour raisons de sécurité. Tout autour du bassin, on retrouve des sculptures et au fond un portique. Il a été réalisé par Alexandre Sandier en 1903. Il est le responsable de la direction des travaux d’art à la manufacture de Sèvres. Pour l’exposition internationale de Gand en 1913, il présente cette œuvre en grès cérame de 5 mètres de haut et 8 de long.

On peut aller à l’étage, on y aperçoit de petits balcons, toujours décorés dans le style Art Déco. Aux emplacements des anciens bains-douches, des affiches d’époque sont exposées, on y trouve aussi une collection de vêtements réalisés par Jean-Paul Gaultier. En revenant au rez-de-chaussée, juste à côté de l’entrée de l’ancienne piscine, divers tableaux sont exposés.

Le midi, j’ai mangé au restaurant qui se trouve dans l’enceinte du musée, c’est le restaurant et salon de thé Meert, cette célèbre maison dédiée à la pâtisserie qui se trouve également dans le centre de Lille. Le décor et l’ambiance sont chaleureux, j’y ai très bien mangé. Il est temps de partir, sur le chemin du retour je prends le temps d’admirer la mairie ainsi que quelques maisons aux façades colorées, le reste du parcours jusqu’à la gare, une belle bâtisse, m’a un peu moins charmé.

5. Où dormir ?

Mon hébergement se situait dans le Vieux Lille, un célèbre quartier situé au nord du centre. Notez qu’il n’y a pas de métro dans le Vieux Lille, il faudra sans doute marcher un peu selon l’emplacement de votre point de chute. Le logement n’est pas très grand mais il est idéal pour un couple pour un week-end !

6. Où manger ?

• Lille » Gorilla (restaurant) » 72-74 Rue Pierre Mauroy – face à l’église Saint Maurice » Ce restaurant sert de la nourriture fraîche et naturelle, on y retrouve des bruschettas, des soupes ou bien encore des pâtes !

• Lille » Gastama Hostel (petit déjeuner) » 109 Rue Saint-André » Une auberge de jeunesse où l’on peut y manger sans avoir de chambre, le pain et les viennoiseries proviennent de la boulangerie juste à côté !

• Lille » Au Soyeux (restaurant) » 48 Rue de Gand » J’ai testé l’estaminet “Au Soyeux”, bon accueil et bonne nourriture sont au rendez-vous !

• Roubaix » Meert (restaurant et salon de thé) » 23 Rue de l’Espérance » Il se situe dans l’enceinte du musée, c’est le restaurant et salon de thé Meert, cette célèbre maison dédiée à la pâtisserie qui se trouve également dans le centre de Lille. Le décor et l’ambiance sont chaleureux, j’y ai très bien mangé !

7. Carnet pratique