3 randonnées autour d’Angoulême en Charente

Dans cet article, je vous emmène en randonnée en Charente, plus précisément sur le territoire de 3 communes qui font partie de la communauté de communes du Grand Angoulême. Nous irons découvrir des endroits bucoliques et chargés d’histoire, des vallées au passé géologique impressionnant ou bien encore en apprendre plus sur des sources bien particulières, alors en route ! 🙂

Le circuit de l’étang de Brie

Brie est une commune située à 12 km au nord-est d’Angoulême qui compte un peu plus de 4 000 habitants. Elle accueille, avec la commune de Champniers, l’aéroport international Angoulême-Cognac, un aéroport dédié aux voyages privés et d’affaires, on y retrouve aussi un aérodrome.

J’ai parcouru le circuit de l’étang de Brie qui est proposé par Visorando, il représente une boucle d’environ 7,5 km qui se fait en moins de 2h, cette randonnée est classée facile, le dénivelé est assez faible. On démarre du parking de l’ancienne gare du Petite Mairat, un train à vapeur circulait ici à partir de 1912, c’était la ligne Angoulême-Confolens. Je me dirige ensuite vers l’ouest, je passe devant quelques jolies maisons anciennes avant de partir à travers les champs et la forêt. Les paysages sont très apaisants, j’ai fait une pause au bord de champs très colorés. J’ai traversé plusieurs petits hameaux, notamment Le Temple qui abrita au Moyen-Âge une commanderie des templiers, une plaque rappelle l’histoire du village. Il a d’ailleurs également abrité un temple protestant.

La suite du parcours me fait longer l’ancienne voie ferrée dont il ne reste pas grand chose. Cette voie menait à la gare de Verrières, située en bas du village. Le train faisait un arrêt dans le secteur pour s’approvisionner en eau dans un puits qui est toujours visible. Je traverse une route goudronnée et repars en forêt par un petit sentier en descente. Ici aussi, une pause s’impose, un banc invite clairement à la détente, le secteur vallonné et boisé est très mignon.

je repars et arrive sur un chemin qui est bordé à gauche par un filet d’eau, il mène à l’étang de Brie. Il ne reste que quelques pièces d’eau entourées de jardins. L’étang représentait 6 800 m² avant qu’il ne soit partiellement asséché et transformé en prairie après la Révolution. On y cultivait et rouissait le chanvre, c’est-à-dire que l’on laissait macérer les fibres pour faciliter la séparation de l’écorce.

J’emprunte la route des Brebions qui permet de voir quelques bâtiments historiques du bourg comme l’église romane Saint-Médard, construite entre le 11ème et le 12ème siècle. Sa nef est longue de 22 mètres et large de 6. A l’intérieur, on découvre dans une niche un sarcophage, en partie pris dans la maçonnerie, on ne distingue qu’un bout de son couvercle mais on peut y voir une croix celtique.

Vous pourrez faire un rapide crochet par le chemin du clocher qui offre une belle vue sur le bourg et le clocher. Je passe près des halles, une plaque explique leur histoire puis devant la bibliothèque et le musée des outils anciens. Je prends la D91 pour revenir au parking, et je passe devant l’école primaire du bourg. J’ai beaucoup aimé cette randonnée, très bucolique et colorée. C’est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur l’histoire locale et le passé du village.

Le circuit des fontaines de l’Anguienne

L’Anguienne est un cour d’eau et un affluent de la Charente, elle se situe au fond de la vallée du même nom, un endroit calme et paisible qui est classé Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique. La randonnée que j’ai faite se situe sur le territoire de la ville de Soyaux, une commune directement à l’est d’Angoulême. Le long du ruisseau, un parcours de découverte est proposé mais pour ma part, je préfère vous présenter une randonnée qui fait prendre un peu de hauteur.

Cette randonnée est proposée par Visorando, c’est une boucle de 8,5 km qui emprunte une partie du circuit de découverte. Pour se garer vers le point de départ, il suffit d’aller à hauteur de la centrale électrique de Soyaux. Je débute le sentier commun, on y retrouve plusieurs grosses bornes kilométriques, les stations d’interprétation, qui nous livrent diverses informations sur le secteur. Sur ce tronçon, on peut voir la roche des falaises, il y a beaucoup de calcaire par ici.

Au bout de quelques centaines de mètres, une grande structure se dévoile, c’est le viaduc de l’Anguienne. Cette construction a été inaugurée en 2004 et est l’œuvre de Charles Lavigne, également auteur du pont de l’île de Ré ou bien encore du pont Vasco de Gama à Lisbonne. Cet ouvrage est long de 400 mètres et haut de 42. D’en bas, on n’entend peu les voitures qui passent, un enrobé anti-bruit a été posé, je trouve la structure du viaduc très impressionnante, elle semble avoir peu d’emprise sur la vallée. Juste en dessous se trouve un petit parc qui appartient au sentier de découverte.

Quelques temps après le pont, je sors du sentier pour continuer la randonnée, j’emprunte une montée en forêt et amorce la descend vers le village du Peux. Je reviens ensuite sur la route touristique et repars en sens inverse. Je passe sous le viaduc à nouveau et un peu plus loin, j’emprunte un chemin qui monte sur la droite. En haut, j’aurais dû normalement voir la fontaine Simonette, mais je ne l’ai pas trouvé. Comme elle est sur un terrain privé, ceci explique peut-être cela, d’autant plus que je ne suis pas la seule à ne pas l’avoir débusqué ce jour-là. En tout cas, dans ce secteur, prenez le temps d’admirer la vue, la vallée s’offre à vous.

La première fontaine que j’ai pu voir est la fontaine Charlemagne. On y retrouve tout un ensemble de petites constructions en pierre, et une belle marre aux grenouilles. Un cimetière mérovingien est signalé, mais là encore, je ne l’ai pas trouvé. 700 mètres plus loin, la fontaine du Cerisier ne peut pas se louper, elle borde le chemin. Une petite table de pique-nique est présente pour ceux qui voudraient faire une pause.

La dernière section du parcours est toute aussi verdoyante que les précédentes. En déviant très légèrement du parcours, vous pourrez faire un tour à la cueillette Fabulette. Je me retrouve sur la rue de Saint-Marc, la rue du point de départ. La randonnée n’est pas très dure, il y a principalement 2 côtés mais sur peu de distance et il n’y a que 69 mètres entre le point le plus bas et le point le plus haut. La présence simultanée de l’eau et du calcaire dans la vallée a permis le développement de grandes richesses. Les anciennes industries telles que des moulins et des carrières y ont également contribué. L’exemple le plus frappant est peut-être celui des chauves-souris qui résident dans les cavités d’anciennes carrières.

Les sources de la Touvre

Les Sources de la Touvre sont en fait des résurgences, c’est-à-dire une réapparition à l’air libre, après un parcours souterrain d’un écoulement d’eau de surface. La Touvre, longue d’un peu moins de 12 km est un affluent de la Charente. Son débit permet à la Charente d’être navigable d’Angoulême à l’océan et la classe seconde résurgence de France. Les sources sont situées à environ 6 km à l’est d’Angoulême et sont en accès libre. Elles sont alimentées en amont par des rivières souterraines venant du karst de La Rochefoucauld.

Pour stationner, un grand parking semi-ombragé avec toilettes est mis à disposition. J’ai choisi d’effectuer le sentier d’interprétation conçu par l’office de tourisme du Pays d’Angoulême qui comporte 2 boucles pour un total de 4 km. J’ai ensuite prolongé la balade en allant vers l’ouest pour un total approximatif de 8 km en environ 2h30.

Le sentier d’interprétation est jalonné de panneaux ludiques abordant le thème du regard. Près du parking, on serpente le long des berges pour apercevoir les sources, certaines ne sont pas facilement visibles, il faut aller au bord de l’eau. Plus au sud, la font de Lussac, une autre source se fait discrète car très asséchée suite aux dernières canicules. Cela a laissé apparaître des plantes aquatiques très jolies. Ça et là, d’autres panneaux avertissent les pêcheurs de la présence de truites et aux gestes responsables.

La première partie de ce sentier se fait facilement, mais je trouve que la connexion avec la partie plus haute n’est pas très simple à trouver. Il vous faudra remonter la petite pente au nord du parking pour retrouver la suite des panneaux explicatifs. Il y en a un qui signale la présence de 3 anciens fours à chaux non loin, mais je n’ai pas réussi à les localiser. Ensuite, j’ai pris un sentier bordé de grillages qui grimpe légèrement. De là, on peut apercevoir à travers une végétation assez luxuriante la couleur turquoise de la source du Bouillant. Elle alimente en eau potable l’agglomération d’Angoulême.

Plus loin, un panneau nous explique qu’il y avait un château par ici, on en voit encore quelques pierres, il datait de la fin du 11ème siècle. J’ai bien aimé l’entrée du souterrain secret, on s’imagine facilement tout un tas d’histoire à l’époque où le château était encore debout. A la fin du chemin, on arrive sur une route goudronnée avec quelques habitations et plus loin l’église Sainte Marie-Madeleine de Touvre. Malheureusement, l’intérieur ne se visite plus, elle est fermée depuis 2015 pour cause de chutes de pierres. Depuis cet endroit, on a la plus belle vue sur les sources, c’est le gros point fort de ce sentier. On se rend compte que le secteur est plutôt vallonné et l’on voit sur la gauche toute l’étendue des sources.

A ce stade, normalement il faudrait rebrousser chemin pour revenir au parking mais ma curiosité l’a emportée, j’ai décidé de continuer sur la route et de redescendre par le hameau du Moulin du Roy. En bas, on trouve plusieurs entreprises de pisciculture avec ces grands bassins. Je continue mon chemin en direction du centre de la commune de Magnac-sur-Touvre, je croise le chemin de son église et d’un petit lavoir au bord de l’eau.

Je prends la D23, passe devant le château de Maumont et prends la rue du Stade pour voir un autre lavoir, celui de la Cure. Il est à peu près du même gabarit et du même style que celui de Magnac. Avant de reprendre ma route, je regarde passer quelques cygnes. A la fin de cette petite rue, on a une jolie vue sur l’église de Touvre. Je passe le pont ferroviaire et me dirige vers la rue du Lavoir.

Au début de cette rue, je rejoins la second boucle du sentier d’interprétation qui me fait longer l’Echelle, un petit cour d’eau. J’y croise encore un lavoir et un panneau qui explique que les premiers ont été construits au 18ème siècle. Il a fallu attendre tout de même la fin du 19ème, avec les travaux de Pasteur qui ont fait le lien entre les maladies et le manque d’hygiène, pour que les communes se voient obligées de construire des lavoirs. Je continue au sud, avec l’Echelle à ma droite, qui est asséchée en cette période.

Au bout du chemin, j’arrive à la source de la Lèche, qui est quasiment asséchée également. Un lavoir, plus grand que les précédents, ainsi qu’un panneau sont présents. Il y a aussi un petit pont de pierre, j’ai cru que c’était un gué mais apparemment on ne connait toujours pas son utilité. La résurgence de la Lèche ainsi que celle de la font de Lussac sont apparues en même temps, suite au tremblement de terre de Lisbonne en 1755. J’ai terminé mon parcours, je reviens par la D57, si vous choisissez de l’emprunter, faites tout de même attention aux voitures, on marche à gauche sauf si à droite c’est beaucoup plus large.

Pour prolonger la balade dans le coin, vous pourrez faire la randonnée de la Touvre à la Braconne, une boucle d’un peu plus de 13 km, pour ma part, je pense que cela sera pour une prochaine fois. Vous pourrez retrouver le détail de cette randonnée sur le site de Visorando.

Conclusion

J’espère que ces 3 randonnées vous auront plu, en tout cas j’ai aimé les faire. Celle de Brie offre de très beaux paysages bucoliques, elle est très abordable et c’est aussi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur l’histoire du bourg. J’ai été charmée par la vallée de l’Anguienne, elle est proche de la ville et pourtant si calme. Son passé géologique est passionnant ! Les sources de la Touvre sont une curiosité, j’ai aimé me documenter pour en apprendre plus. Le secteur est vallonné et demandera un peu plus de jus de mollet, mais rien de bien trop dur. Décidemment, la Charente est un département qui offre des paysages très variés et il est toujours agréable de s’y balader. Quelle est la randonnée que vous avez préféré ? Quelles sont les choses qui vous ont le plus surpris ? 🙂

#En France Aussi

Cet article a été rédigé dans le cadre du collectif interblogueurs “En France Aussi” qui fait la promotion de notre beau pays. Le thème du mois était “randonnées”, piloté par Claire du site 2 tortillas et la fleur de lys.

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