La Campagne à Paris, Crémieux, Butte aux Cailles et Villa Daviel

Dans les grandes villes, il n’est pas toujours facile de trouver des zones de calme. Les grandes artères avec leurs grands immeubles sont parfois un peu trop trépidantes. Paris, ne déroge pas à la règle, bien au contraire. Si vous êtes déjà adeptes des sentiers non battus, des petites ruelles et des lieux avec un esprit de village, peut-être connaissez-vous déjà les lieux que je vous propose dans cet article. Tout d’abord, nous allons nous rendre dans le 20ème arrondissement, à la Campagne à Paris, un groupe de quelques rues sur une petite butte où l’on ne trouve que des maisons, ensuite nous ferons un crochet par la rue Crémieux, dans le 12ème. Nous continuerons la balade jusqu’à la Butte aux Cailles dans le 13ème et nous terminerons par la Villa Daviel, une rue calme avec également des maisons. En route pour la balade ! 🙂

La campagne

Loin de l’image que l’on connait de Paris avec ses grands immeubles Haussmanniens, on retrouve des secteurs où il n’y a que des maisons. La Campagne à Paris est un endroit au calme dans le 20ème arrondissement, loin du bruit de la circulation des voitures. Ce petit coin tranquille se situe juste à côté de la porte de Bagnolet, la ligne 3 du métro y passe. Ce lotissement a été fondé en 1907 et inauguré en 1926 sous la forme d’une coopérative qui permettait l’accès pavillonnaire à des personnes à revenus modestes.

De nos jours, avec un revenu modeste, il n’est plus possible de s’y loger, ces lotissements sont extrêmement prisés. Les quelques rues qui composent la Campagne se situent sur l’ancienne commune de Charonne (commune annexée en 1860). A cet emplacement, il y avait également l’une des dernières carrières de plâtre du 20ème siècle. Il es très agréable de s’y promener, bien que l’on entende encore un léger fond sonore, on est presque isolé du reste de Paris, une vraie bouffée de tranquillité.

Rue Crémieux

Dans le 12ème arrondissement, juste à côté de la Gare de Lyon, se trouve la rue Crémieux. Vous la connaissez peut-être, elle est malheureusement souvent envahie d’instragameurs peu respectueux des habitants. Quand je m’y suis rendue, il n’y avait pas autant de monde, mais après, je pense qu’il est tout à fait possible de s’y rendre sans embêter les gens qui habitent là. Il suffit de ne pas rester là 2 heures et de ne pas se coller aux fenêtres des gens. En même temps, c’est la base de la politesse. La mairie du 13ème arrondissement réfléchi à une fermeture partielle de la voie. Les habitants ont contre-attaqué avec un compte Instagram qui tourne en dérision les poses des instagrameurs, plutôt marrant.

Cette rue est connue pour ses 35 maisons très colorées. Elles ont été construites sur le modèle des maisons britanniques, 2 étages, 6 pièces et la cuisine au sous-sol. La rue n’est pas très longue, 144 m, mais elle ne laisse pas indifférent. Les habitants ont pris un grand soin à entretenir les façades et à décorer le tout avec beaucoup des plantes et des fleurs. La rue a été ouverte en 1865 à l’emplacement des anciennes arènes nationales.

Jusqu’en 1897, elle a porté le nom d’avenue Millaud, nom venant du promoteur qui est à l’origine de sa création. Ensuite, elle prend le nom de rue Crémieux, en référence à Adolphe Crémieux, un avocat et homme politique à l’origine d’un décret de 1870 qui a donné la nationalité française aux juifs d’Algérie. Au numéro 8 de la rue, on peut remarquer une plaque qui commémore la crue de la Seine de 1910, elle est montée à 1,75 m à cet endroit. En 1993, la mairie de Paris a accepté de rendre la rue piétonne à condition que les riverains repeignent leurs façades en couleurs.

La Butte aux Cailles

Le quartier de la Butte aux Cailles, situé dans le 13ème arrondissement, près de la place d’Italie, n’est pas constitué exclusivement de maisons mais a l’âme d’un petit village. C’est un petit coin calme, perché en haut d’une petite colline, qui a une ambiance de petit village, avec ses habitués, ses sourires, les gens qui se disent bonjour de loin et plein de petites boutiques très sympas. On y retrouve nombre de street arts, de petites tailles de manière générale. A l’origine, c’était une colline recouverte de prairies, de vignes et de bois avec quelques moulins à vent.

Son nom vient de Pierre Caille, qui en a fait l’acquisition en 1543. Au 17ème siècle le quartier devient insalubre. En effet, des teintureries, des tanneries ou bien encore des blanchisseries utilisent l’eau de la Bièvre. En 1860, la Butte, qui appartenait à la commune de Gentilly rejoint le territoire de Paris. Les 24 et 25 Mai 1871 a lieu la bataille de la Butte aux Cailles pendant la Commune de Paris. C’est une période insurrectionnelle qui dura environ 2 mois, en réaction notamment à la défaite française de la guerre franco-prussienne de 1870 et au siège de Paris.

C’est aussi une manifestation de l’opposition entre le Paris républicain, favorable à la démocratie directe et une Assemblée nationale à majorité monarchiste acquise à la démocratie représentative (droit reconnu à une assemblée restreinte de représenter le peuple et de prendre des décisions à sa place). Bref, le quartier a un sacré caractère, chaque année, au mois de septembre, il célèbre la Commune. Vous y retrouverez des stands avec des livres, des objets souvenirs ou bien encore une buvette.

Villa Daviel

La Villa Daviel fait partie de la Butte aux Cailles, c’est une impasse ouvert en 1912. Elle abrite plusieurs maisons construites en brique et tient son nom du premier médecin a avoir réussi une opération de la cataracte. En s’y baladant, on remarque la très luxuriante végétation, un plaisir pour les yeux. La Villa Daviel donne sur la rue Daviel qui abrite la petite Alsace, un lotissement très atypique. En effet, on retrouve quelques maisons à colombage, typique de l’Alsace, c’est très surprenant, surtout quand on tombe dessus par hasard comme moi.

Toutes ces maisons (Villa Daviel et petite Alsace) ont été construites en 1912 et étaient à l’origine des logements sociaux qui sont, sans grande surprise, très prisées de nos jours. Les stations de métro les plus proches sont Glacière et Corvisart sur la ligne 6.

Conclusion

Ces endroits sont de petites bulles de calme, j’ai beaucoup aimé m’y balader. Elle sont également des capsules temporelles, nous renvoyant au 19ème siècle ou au début du 20ème. Au départ, conçus pour abriter des ouvriers, ces maisons sont devenues de nos jours le signe du luxe, des biens rares prisés par des parisiens aisés. Il y a un dénominateur commun à tous ces quartiers et ces rues, une identité forte, un esprit de petit village. J’espère vous avoir fait découvrir quelques coins. Lesquels avez-vous préféré ? Quels sont ceux que vous connaissiez déjà ? Avez-vous d’autres petits coins tranquilles à partager ? 🙂

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